Vous le sentez. Vous êtes au bord de la rupture. Vous avez commencé votre session de jeu avec plus d’une heure de retard. Vous n’êtes même pas arrivé à finir le premier niveau d’Halo 2 en mode légendaire. La manette vous glisse entre les mains, vos yeux sont rouges, vous êtes au bord du Burnout 2 (ou 3 ou même du Burnout Paradise). Ne forcez pas, vous risquez de contracter un Red Ring of Death, j’ai ce qu’il vous faut, là. Un break, une pause bien méritée, un Level 22 sympathique qui détendra vos sens de joueur d’élite en vous mettant dans la peau d’un employé de bureau modèle, légèrement en retard au boulot et qui va devoir atteindre son bureau sans se faire repérer par ses collègues sous peine de renvoi ferme et définitif. Vous pensez que je vous propose un jeu d’infiltration ? Non, rassurez-vous, il s’agit simplement d’une pause café.
Pause café
Gary se réveille la tête dans le cul. Excusez-moi pour cette expression triviale mais même si l’image est un peu abrupte, elle n’en demeure pas moins celle qui se rapproche le plus de la vérité. Il faut avouer qu’une soirée d’anniversaire comme celle-là, il n’en fait pas tout les jours. Et tant mieux car il a légèrement loupé l’heure du réveil et il est vraiment, mais vraiment très à la bourre pour le boulot, et vu que ce n’est pas la première fois, pour éviter de se faire virer il devra se la jouer Snake Plissken et atteindre son bureau situé au 22 étage sans se faire repérer par ses collègues.
Le synopsis est aussi sympathique que le jeu en lui-même. Bourré d’humour et de second degré, Level 22 joue la carte de la dérision et de la franche déconnade pour contourner ou aborder les passages obligés du genre infiltration. Aidé par son chômeur et indéfectible ami Marty, Gary va utiliser les éléments de son environnement de travail pour contourner la sécurité et le regard de ses collègues. Tout y passe, de la traditionnelle boite en carton, au lance-gomme, au simple journal, à la tasse de café ou encore au succulent donut plus ou moins trafiqué. Mis à part son humour et sa charte graphique –pixel art, et oui- agréable avec ses personnages aux têtes démesurées, rien ne vient sortir Level 22 de sa petite routine. Même les combats de boss tous les cinq étages sont ronflants au possible.
Une routine qui se parcourt vitesse grand V vu que les 20 niveaux proposés se traversent en à peine plus d’une heure. Le challenge est réellement ridicule, les check points sont nombreux, le nombre d’essais illimité et les niveaux sont courts. Seuls les combats contre les boss s’avèrent un peu plus ardus vu que très peu d’indications sont données et que l’on tâtonne un certain temps avant de comprendre comment s’en débarrasser. Les développeurs ont dû se rendre compte de ce manque cruel de contenu vu qu’ils ont ajouté deux bonus à récupérer par niveau. Une petite figurine représentant l’un des programmeurs ou un personnage de la geekosphère (Batman, Bender, Super Meat Boy, etc.) et un coffre à ouvrir en découvrant les éléments d’un code à cinq chiffres disséminés et cachés dans le décor. Il s’agit là des deux seuls éléments qui pourront augmenter artificiellement votre temps de jeu ; à 6,99 euros le jeu c’est la moindre des choses.