Test - Shadows of the Damned

«Fucking demons» , - 2 réaction(s)

Parfois, il y a des jeux qui sortent de l’ordinaire grâce à leur univers totalement original. Il suffit de voir une simple vidéo de Shadows of the damned pour être convaincu que c’est son cas. Il faut dire qu’il y a du beau monde derrière ce jeu : Suda51, Shinji Mikami (l’association entre Resident Evil et Killer7) et Akira Yamaoka, auteur des sublimes BO des Silent Hill. Des pointures, des as de la créativité dans leurs domaines respectifs. Sans surprise, le résultat est donc détonnant et attire forcément la curiosité. Il ne reste plus qu’à espérer que ces auteurs aient pensé que derrière un univers original, il faut des mécanismes de jeu qui tiennent la route.

Garcia fucking demon hunter

Armer, tirer

Le scénario tient pourtant sur un timbre, et est en gros le même que Dante’s inferno. La copine de Garcia se fait enlever par Fleming, chef des pires démons, qui lui promet mille tourments, et il va aller la chercher sur place, en enfer. C’est bien le seul point commun entre les deux jeux. Car la jolie Paula est une chaude demoiselle qui se promène tout le jeu dans une tenue plus que minimaliste, les démons sont des obsédés adeptes de bondage et de SM semblant sortir tout droit de Hellraiser, et Garcia est un personnage qui a élevé la grossièreté à un niveau artistique. Qui plus est, il est accompagné d’un démon repenti (Johnson) qui fait office d’arme, et qui tchatche sans cesse dans un langage châtié tout droit sorti d’Oxford, tout en étant totalement déviant. Cela contrastera avec l’accent mexicain de Garcia, qui grâce à sa double culture pourra balancer autant de « fuck » que de « hijo de puta ». Si vous ne l’avez pas encore compris, ce jeu est strictement adressé à un public majeur, et ne perdra pas une occasion pour dresser le sien. Les enfers sont un vrai bordel, au sens figuré, et presqu’au sens propre. Un mix improbable de glauque, de malsain, de violence, et de dérision foutraque et ubuesque. Alors que l’histoire pourrait être sérieuse et que les images montrées sont parfois dures, et toujours très gores, rien n’est fait pour que le joueur ait peur. Il n’y a aucun doute possible, on est là pour assister à quelque chose d’avant tout délirant et absurde, comme si c’était une adaptation des films d’horreur des années 80 les plus barges. Et puis bien entendu, Shadows of the damned cherche à aller aussi loin que possible dans le sexe explicite. Les armes sont des prolongements du pénis (littéralement…cherchez donc la traduction de boner, l’arme du héros), les femmes sont fâchées avec les vêtements, et on n’hésite à aucun moment à aller très loin dans le mauvais goût, que ce soit visuellement (on passe au niveau suivant en entrant dans un trou positionné sur le cul d’un personnage sur une affiche, on doit littéralement masturber des lances à feu d’artifice), ou dans des dialogues qui ne cherchent pas un seul instant le sous-entendu (contrairement aux sous-titres français plus prudes).

Le monde des ténèbres

Tout n’est pas réussi, l’aspect « too much », même s’il est assumé, peut fatiguer sur la longueur, mais il faut bien avouer qu’il y a quelque chose de réjouissant à ce qu’un jeu aussi barré puisse exister et être distribué dans le commerce. Après tout, il faut bien que la recommandation PEGI 18 serve à quelque chose de temps en temps ! Quand on accepte le postulat de départ, c’est souvent qu’on s’amusera vraiment des situations, en se demandant ce qu’ils pourront trouver de pire pour la suite…et en général ils y arrivent ! Je vois déjà une partie des lecteurs cliquer sur « nouvelle fenêtre » pour commander le jeu, et je vais leur demander de continuer à lire le test, car malheureusement la suite ne va probablement pas leur donner autant envie…

Bilan

On a aimé :
  • Un univers dingue et original
  • Délicieusement mature
  • Ambiance irrévérencieuse assumée et réjouissante
  • La musique et les dialogues
On n’a pas aimé :
  • Réalisation à la ramasse
  • Gameplay pas toujours adapté
  • Vite répétitif
Du ramage, mais pas de plumage

Des regrets, voilà ce qu’on ressent en jouant à Shadows of the Damned. Un titre qui n’est clairement pas pour tout le monde, et qui s’adresse aux amateurs de films B déviants en faisant du mauvais goût une règle jouissive et maitrisée. Il y a quelque chose d’enthousiasmant à être face à un titre qui a une telle personnalité et dont le délire créatif suinte de chaque situation. On ne peut s’empêcher d’imaginer la conception du jeu, avec des auteurs prêts à tous les excès et refusant de se censurer. Malheureusement, ces bonnes intentions sont en partie gâchées par un gameplay très banal et par une réalisation d’un niveau indigne d’une console HD. Des faiblesses qui amoindrissent l’univers proposé et qui peuvent rebuter bien des joueurs. Il est donc difficile de savoir si ce sont ses qualités ou ses défauts qui prendront le dessus, chaque joueur trouvera sa vérité, mais le titre étant maintenant trouvable pour une somme modique, ce serait dommage de ne pas tenter le coup.

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Shadows of the Damned

Genre : Survival Action

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Grasshopper Studio

Date de sortie : 23/06/2011

Prévu sur :

Xbox 360, PS3

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2 reactions

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deadlyegoalan

04 aoû 2012 @ 21:30

le test m’as vraiment donné envie d’essayer le jeu ;)

Rapture

06 aoû 2012 @ 21:11

MDR le test plus d’un an après sa sortie :’-))

Un test de Fifa 06 ou de Call Of Duty 2 est-il prévut ? :o)

Blague à part j’avais fait ce jeu à sa sortie et j’ai été déçu par le gameplay assez lourd et le béstiaire. Les boss eux sont pas mal.