Test - Condemned : Criminal Origins

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Rare jeu du line up de la 360 à ne pas être une suite, Condemned se démarque nettement des autres jeux. Un fps-survival-beat’m all-qui fout les jetons. Attention, l’interdiction aux moins de 18 ans annoncée sur la jaquette n’est pas là juste pour décorer…

L’histoire

Ou plutôt l’amorce de l’histoire ! Le scénario n’est pas incroyablement original, mais ce serait gâcher le plaisir que de trop en dévoiler. Vous êtes un flic, un spécialiste des tueurs en série, et vous êtes appelé sur les lieux d’un crime où on a retrouvé le cadavre d’une jeune femme, mis en scène dans un tableau macabre où elle est allongée au sol, faisant face à un mannequin défiguré qui prend son repas…Alors que vous récoltez des indices, un bruit alerte votre attention. Il faut se rendre à l’évidence, vous n’êtes pas seuls, et avec un inspecteur et un flic, vous prenez en chasse le tueur qui est encore là. Le tueur ? Plutôt les tueurs… Depuis quelques temps déjà, tous les laissés pour compte de la ville deviennent à moitié fous et agressent tous ceux qu’ils croisent. Et vous allez en croiser…Votre rencontre avec le sociopathe ne va pas bien se passer du tout…Vous vous réveillerez un peu plus tard chez vous, vos anciens collègues frappant à votre porte en vous accusant de meurtre. Un homme mystérieux vous aide à vous enfuir. Pour la suite, vous serez presque seul…

Atmosphère, Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?

Et c’est parti pour une descente aux enfers littéralement terrifiante. Condemned est une incarnation du glauque, du laid, du malsain, de la violence, et il en joue un maximum. Dès le départ, quand on voit la tête de son avatar, on peut soupçonner que nous ne sommes pas dans un monde tout rose. Loin des stéréotypes vidéo ludiques, notre personnage n’est plus tout jeune, n’est pas très beau, et on l’imagine tout de suite un peu solitaire et désabusé. Indice concluant pour la suite. Le jeu m’a beaucoup fait penser à la course poursuite dans Seven, mais en beaucoup plus longue, et en encore plus glauque ! On va donc visiter des endroits où on refuserait définitivement de mettre les pieds dans la vraie vie. Des immeubles désaffectés, les couloirs de service du métro en pleine nuit…et partout, la saleté, les murs décrépis et recouverts de tags, des débris qui jonchent le sol, et l’obscurité omniprésente que brise à peine notre lampe-torche. Pas besoin d’ennemis pour avoir peur. Rien que les lieux ne rassurent pas. Et dès qu’on en a croisé un, en plus de la peur s’ajoute un sentiment de stress terrible ! Ils sont violents, très violents, rapides et fourbes, et on sent qu’ils saisiront toutes les opportunités pour nous faire la peau, si possible en nous faisant souffrir ! Par la suite, chaque petit bruit, d’un meuble qu’on bouge, d’une bouteille qui roule, une d’une toux lointaine vous fera sursauter. Pour être honnête, j’ai même eu peur de mon ombre ! C’est bien simple, depuis le premier Silent Hill, je n’avais plus éprouvé de sensations aussi fortes devant un jeu vidéo. Du point de vue de l’ambiance, le jeu est une réussite absolue.

Gameplay

Le jeu se présente sous la forme d’un fps, avec une maniabilité simple et agréable. Enfin, plutôt que first person shooter, il faudrait plutôt dire first person cogneur, puisque 90% des combats se feront à coups de barre à mine, de bouts de tuyau, etc…A noter que malgré le peu de commandes nécessaires (une gâchette pour parer, une autre pour cogner), les combats sont bien speed, voir trépidants ! Par contre, les combats étant très violents, à chaque fois qu’on reçoit un coup, on a la tête qui vole, et il faut rester bien concentré pour ne pas perdre le fil de la baston. On ne peut transporter qu’une arme à la fois (en plus d’un teaser minable), ce qui oblige à des choix cornéliens. La lampe torche, heureusement, n’a pas de problèmes de piles, et fonctionne non stop. Ces séquences d’action alternent avec des séquences de récolte d’indices. Séquences d’ailleurs peu intéressantes car trop guidées. Le gadget nécessaire à la collecte se sélectionne tout seul, et il n’y a plus grand-chose à faire…Ces scènes ressemblent plus à des pauses, des prétextes pour nous montrer quelques cinématiques qui vont faire avancer l’histoire. Pas un franc succès.

Et alors, c’est beau ?

Bon sang mais vous n’avez rien suivi ou quoi ? Non, ce n’est pas beau, puisque c’est glauque et malsain ! J’y ai joué sans HD, et le niveau de réalisation n’est pas incroyablement élevé. Que je m’explique : c’est largement supérieur à ce qu’on a l’habitude de voir sur la génération précédente, mais on est encore loin d’exploiter la X360 à plein tubes. Cela étant, d’un point de vue « artistique », le jeu propose quelque chose de très abouti, avec des graphismes qui retranscrivent parfaitement la saleté et l’insécurité des lieux. A noter également des effets de lumières absolument splendides qui renforcent encore l’ambiance du titre. Mais les deux points forts ne se trouvent pas vraiment dans les graphismes. C’est plutôt dans l’animation des adversaires, qui se déplacent avec un naturel stupéfiant et dont les mouvements retranscrivent à la perfection leur agressivité. L’autre atout, c’est l’environnement sonore, aussi bien pour les musiques que pour les bruitages qui glacent le sang. Tout en sobriété. Pas de grosses caisses, mais de petits bruits discrets qui obligent à avoir tous les sens aux aguets. Comme l’IA du jeu est redoutable, c’est plus que nécessaire…

Bilan

On a aimé :
  • Ca fait vraiment peur
  • Environnement sonore réussi
  • Jeu 100% mature
On a pas aimé :
  • Le jeu est court
  • Graphismes moyens
  • Mini-jeux loupés
Le choix de la peur ?

Le jeu est court ? Peut être bien, oui, mais les sensations qu’il nous fait ressentir valent largement l’achat. Par contre, il faut prendre au sérieux la restriction aux moins de 18 ans, et aimer se faire peur…sous peine de commencer à jouer, et de ne plus retoucher la manette de peur de faire des cauchemars. Un excellent jeu.

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