Microsoft pourrait quitter le Royaume-Uni si la CMA n’approuve pas le rachat

«Une nouvelle pression» le 16 mai 2023 @ 20:302023-05-16T20:30:32+02:00" - 32 réaction(s)

Le rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft n’est pas déterminant pour la croissance de Xbox, mais il est suffisamment important pour que la société américaine mette tous les moyens en sa possession pour y arriver. Et son PDG vient de mettre un petit coup de pression supplémentaire envers les autorités.

Microsoft met doucement la pression au gouvernement britannique

L’obtention du catalogue de jeux Activision Blizzard est un enjeu important, et Microsoft n’exclut pas de mettre un coup de frein au Royaume-Uni si le rachat n’était pas approuvé.

Dans un entretien accordé à CNBC, Satya Nadella, PDG de Microsoft, n’a pas exclu la possibilité de priver le pays de ses produits à l’avenir, laissant planer un doute qui ne manquera pas d’être vu par les autorités.

Journaliste : Avez-vous imaginé un moment où vous vendriez vos produits aux USA si c’était approuvé, où vous les vendriez en Europe, mais pas au Royaume-Uni s’ils n’approuvent pas [le rachat] ?

Satya Nadella : Attendons de voir comment la situation évolue.

Le journaliste a ensuite demandé à Satya Nadella s’il avait été surpris par la décision de la CMA de ne pas approuver le rachat, et ce dernier a acquiescé en précisant que selon lui, c’était la chose la plus pro-compétitive qu’il ait pu faire. Le PDG de Microsoft a rappelé que ce rachat cochait toutes les cases, et allait bénéficier à la fois aux petits éditeurs, comme aux consommateurs.

La position du premier ministre britannique délicate

La position du Royaume-Uni est un peu délicate puisque d’un côté, nous avons son organisme officiel antitrust qui souhaite bloquer l’accord, et de l’autre, le premier ministre Rishi Sunak, élu en 2022, qui promettait de diriger un gouvernement favorable aux entreprises lors de sa campagne.

Lorsque la décision de la CMA s’est faite savoir, le président de Microsoft, Brad Smith, avait critiqué le Royaume-Uni de façon assez virulente en précisant que « leur confiance dans la technologie au Royaume-Uni avait été sérieusement ébranlée ». Rishi Sunak avait ensuite déclaré que ces affirmations n’étaient pas confirmées par les faits et que le gouvernement continuerait à dialoguer avec Microsoft.

En laissant planer le doute de ne plus vendre ses produits sur le territoire britannique, Microsoft met ici un petit coup de pression supplémentaire sur le pays qui est déjà soumis à beaucoup de critiques après l’annonce du blocage par la CMA.

Aujourd’hui même, la CMA est passée devant une commission gouvernementale pour expliquer son rôle et les raisons de ses agissements, et il apparait que certains parlementaires ne sont pas franchement d’accord avec la décision prise. Le comité de surveillance parlementaire britannique a secoué la CMA avec des questions qui fâchent sur les réelles raisons de ce blocage et sur « la réputation internationale du Royaume-Uni » qui découle de ce blocage.

Rien n’est encore terminé puisque Microsoft a dit faire appel de la décision de la CMA, mais il est déjà certain que les impacts de cette décision remontent aux plus hauts niveaux de l’état, et qu’on dépasse désormais le simple cadre du jeu vidéo.

Activision Blizzard

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slimfat93

18 mai 2023 @ 10:26

Merci @PtitBiscuit : Article très intéréssant que tu as partagé, les casserolles s’enchainent pour la CMA :
>> surestimation de la position de MS sur le cloud gamind de 60-70%
>> Mauvais calcul des bénéfices de Microsoft en projetant des revenus sur cinq ans comme s’il s’agissait d’une seule année.
>> Sarah Cardell , la boos de la CMA qui dit “quand il y a un marché émergent, il faut le bloquer” :-O
>> Les collusions entre la CMA et la FTC qui ne sont pas démentis par la CMA et même confirmé, « c’est une pratique courant » d’après Sarah Cardell
>> Le propre sondage de la CMA au près des joueurs qui donnait 75% d’avis favorables au rachat et qu’ils n’ont pas tenu compte dans leur rapport
>> Les acteurs du cloud gaming et les éditeurs de jeux favorables au rachat et qui ne sont pas contre (EA, nintendo, Take two, boosteroid, ... j’ai pas la liste complète mais il y en plus que ça)
>> plus de 30 pays déja favorables au rachat

C’est du pain béni pour les avocats, franchement je crois que même moi (je suis pas avocat) ou quiconque connaissant bien l’affaire, pourrait facilement démonter la CMA.

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yo_hansolo

18 mai 2023 @ 11:30

@zabal : je maintiens ce que je dis. Je parlais dans la disruption de marché côté Apple. Ils n’achètent pas de boite, ne font pas montée au capital agressive. Ils distribuent que des dividendes généreux aux actionnaires et leur action en bourse vivote en se cassant la g... alors que celle de MS est au beau fixe.

Le deal avec C+ a entrainé une refonte totale des offres de Canal et une augmentation de 15 balles par mois (greedy). Ils n’y vont pas pour faire les bons samaritains. Ils ont fait d’autres deals aussi dans d’autres pays au niveau zik. Mais sur des marchés où ils ne sont pas encore ils sont très silencieux.
La VR par exemple cela fait des années que l’on entend plus rien. Le JV ils prennent des sous sur leur store et ne produisent rien... et pourtant, ils ont la volonté (rappel que c’est eux qui avaient Bungie et Halo à une époque pas si lointaine).

Je pense sincèrement que la boite la plus puissante du monde regarde le marché le plus lucratif du monde. Ce serait un hérésie de penser le contraire. Ils sont dans un duopole mobile avec Google tranquilles. Et l’Europe est en train de casser ce système d’argent facile. A votre avis si je vous fais savoir que je vais vous retirer des milliards de revenus, vous ne réagissez pas ?
Google réagit déjà en s’en tenant dans un combat côté all-in dans l’IA et en vendant un Cloud assisté + du streaming de qualité issu de son feu Stadia qui fonctionnait déjà très bien.

Que fera Apple ? je n’en sais rien mais je suis persuadé que si Microsoft a besoin d’un accélérateur pour rentrer sur mobile avec un King, un Apple aura besoin de même accélérateurs pour rentrer sur le marché. Donc viser un producteur/constructeur n’est pas si inconcevable.