L’actualité et le paysage vidéoludique ont beaucoup évolué en un an depuis la dernière cérémonie des Game Awards, mais certaines affaires étaient déjà connues depuis un petit moment. Les affaires de harcèlement, d’agressions sexuelles et de culture toxique au sein d’Activision Blizzard en sont un parfait exemple et en 2021, plusieurs révélations ont explosé à l’approche des Game Awards, sans pour autant que Geoff Keighley n’évoque une seule fois Activision lors de la cérémonie. Aujourd’hui, le présentateur justifie ce choix.
Des affaires difficiles à évoquer à cause de l’ampleur du phénomène dans l’industrie
C’est par le biais d’un thread Reddit que Geoff Keighley s’est octroyé une petite FAQ très intéressante avec la communauté et l’initiative est très intéressante de la part du créateur et présentateur star du Summer Game Fest et des Game Awards. Cette année, nous savons déjà que la formule sera plus courte et que le trailer le plus long ne dépassera pas les 4 à 5 minutes, notamment.
Néanmoins, c’est une question plus ciblée qui a attiré notre attention. Un certain SpecialK_89 est revenu sur la situation de Kojima qui n’a pas pu accepter son prix et a demandé à Keighley de comparer cela aux déclarations tièdes faites à propos des problèmes internes inhérents aux studios de création lors des derniers TGA.
>> Pouvez-vous comparer votre confrontation plutôt directe avec Konami au sujet de la situation de Kojima et la déclaration tiède des TGA 2021 sur les malversations des développeurs ?>> Bien sûr, il s’agissait de situations quelque peu différentes. Dans le cas de Konami, il s’agissait d’expliquer pourquoi Hideo Kojima n’avait pas été autorisé à accepter le prix qu’il avait remporté. L’année dernière, mes déclarations étaient des commentaires plus généraux sur l’industrie. Je sais que beaucoup de gens voulaient que je montre du doigt Activision ou que je lui fasse honte parce que l’entreprise avait fait l’actualité quelques semaines auparavant, mais honnêtement (et malheureusement), ces problèmes dépassent le cadre d’une seule entreprise - et de nombreuses autres entreprises, comme Ubisoft et d’autres, ont également connu des problèmes. Compte tenu de notre plateforme et de notre portée, j’essaie de réfléchir à la meilleure façon d’influencer le changement. Pensez-vous que j’aurais dû dire quelque chose de différent ?
>> J’ai eu l’impression que nous pouvions nous permettre de nous en prendre à Konami, dont l’étoile est en train de tomber en termes de création de grands jeux, mais pas à des acteurs majeurs comme Activision ou Ubi. Ce n’est pas à vous de régler ces problèmes et je le comprends. Une déclaration plus forte ne changerait pas les choses dans ces entreprises. Il faut que cela vienne de l’intérieur même des entreprises incriminées. Il semblait juste qu’un précédent avait été créé avec l’affaire Konami.
Pour Keighley, il était donc compliqué de blâmer uniquement Activision Blizzard alors que ce problème touche de nombreux autres grands groupes de l’industrie. Cet argument se tient, mais comme l’explique SpecialK_89, Keighley aurait pu évoquer plus largement ce problème à l’échelle de l’industrie et pas uniquement à l’échelle d’un studio précis.
Il y a un an, cette affaire avait un écho tout particulier entre septembre et décembre 2021. Les révélations notables du Washington Post et l’issue de l’enquête de l’État de Californie de 2 ans sur le groupe nous ont donné plus de précisions concernant les inconduites sexuelles, les abus et la toxicité sur le lieu de travail entre autres. Bobby Kotick aurait été au courant des affaires, tout comme les membres du conseil d’administration, mais ces derniers aurait essayé d’étouffer cette affaire et de ferme les yeux dessus.
Malgré les avancées faites en 2022 dans l’industrie vidéoludique (création d’associations, de syndicats, mesures de protection), les comportements excessifs et toxiques sont toujours présents et il y a encore du travail à faire. On espère que Geoff Keighley utilisera aussi la vitrine colossale qu’est celle des Game Awards pour évoquer des sujets plus graves et sensibiliser le public sans faire preuve de complaisance pour les marques concernées.
