Test - Tennis World Tour 2 - Game, Set and Splash !

«Le changement, c’est pas encore maintenant» , - 6 réaction(s)

Avez-vous déjà entendu parler d’écoblanchiment ? Mais si, faites un effort, c’est le procédé génial trouvé par les rois du marketing pour redorer l’image d’une entreprise désastreuse pour l’environnement en un modèle de VERTu. En France, ça cartonne ! Eh bien figurez-vous que le concept peut s’adapter partout, et même dans l’industrie vidéoludique. Prenez l’exemple de Tennis World Tour, le jeu sorti en 2018, développé par le studio Breakpoint et édité par Big Ben Interactive. C’était un navet. Deux ans plus tard, on retente le coup et Tennis World Tour 2 débarque sur nos consoles préférées la veille de Roland Garros version Covid. Mais attention, le titre passe à la moulinette du jeublanchiment : BigBen est devenu Nacon et Big Ant Studio, développeur des deux AO Tennis, remplace Breakpoint. Tadam ! Le tour de magie fonctionne, plus blanc que blanc. La promesse d’une renaissance. Reste à savoir, en grattant l’intérieur du jeu, si c’est un simple ravalement de façade ou si Tennis World Tour 2 propose enfin une expérience digne de ce nom.

Top Spin 4, l’éternel modèle à suivre

Le choix de confier le développement à Big Ant était logique pour Nacon. AO Tennis 2 était à ce jour le moins mauvais des jeux de tennis. Il n’a toutefois pas remplacé, loin de là, le chouchou du public depuis 2011, un certain Top Spin 4, sorti sur l’ancienne génération de consoles et toujours non rétrocompatible sur l’actuelle. La plèbe veut du pain et Top Spin ? Alors offrons-lui ce qu’elle veut. Les mécaniques de gameplay de Tennis World Tour 2 sont quasiment les mêmes que celles de son illustre modèle, hormis le service. Oubliez le curseur de visée présent dans le dernier opus de Big Ant.

Le placement est important pour faire des coups puissants

En effet, les frappes se basent sur le timing et la jauge de puissance. Un petit coup sec sur un des 4 boutons de la manette est suffisant pour effectuer une frappe de précision, parmi le coup classique, le slice, le lift et le lob. Si vous êtes bien placé sur le court, vous avez le temps de laisser appuyer sur le bouton pour remplir une jauge de puissance. Une fois l’animation lancée, vous pouvez orienter le stick gauche dans la direction visée. Simple et terriblement efficace. Vous avez la possibilité avec la touche RB d’accélérer ou d’effectuer un amorti avec le soutien du bouton X. Un détour par l’Académie ne sera pas de trop pour mieux comprendre les possibilités du gameplay. Il est également possible de contester les décisions arbitrales en demandant l’intervention du hawk-eye, le radar de précision surveillant chaque ligne du terrain. C’est toujours amusant de s’en servir et de stresser lors de la cinématique annonçant le verdict.

La gestion du timing est la clé du gameplay

Toutefois, il vous faudra du temps pour maîtriser le gameplay, la faute à ce fameux timing. Un coup déclenché trop tôt ou trop tard peut au pire échouer dans le filet ou sortir des lignes du court, au mieux vous mettre en difficulté. Une guerre d’usure s’enclenche dès lors avec votre adversaire. Des timings parfaits et vous prenez vite l’avantage pour effectuer un coup gagnant ou pousser votre rival à la faute. Le service s’effectue quant à lui en deux temps via une jauge de précision et une de puissance. Le coup est difficile à maîtriser et les aces réussis après de nombreuses heures de jeu se comptent sur les doigts d’une main. Soit une subtilité nous échappe encore, soit un rééquilibrage ne serait pas de refus lors d’une prochaine mise à jour. Car oui, le joueur géré par l’I.A. ne se fera pas prier pour en passer.

L’achat de packs se fait avec la monnaie du jeu, jusqu’à quand ?

Enfin, des cartes tactiques sont activables en match pour épicer les rencontres. Elles apportent des bonus ou des malus temporaires sur les différents coups ou l’énergie du joueur. Leur efficacité varie selon leur rareté. Elles s’achètent via des packs vendus dans le Magasin en échange de la monnaie du jeu. Rassurez-vous, aucune microtransaction avec de l’argent réel n’est à déplorer pour le moment. Toutefois, la méfiance est de mise et nous avons la désagréable impression que cette possibilité pourrait être intégrée via une mise à jour ou dans le prochain opus.

L’élève ne dépasse pas le maître

Le cœur du gameplay est donc solide. Malheureusement, le jeu souffre de soucis d’animation qui ternissent l’expérience. Certaines d’entre elles manquent de fluidité, et parfois un phénomène de “téléportation” de votre avatar peut vous déstabiliser alors que vous êtes concentré sur la gestion du timing. Le manque de contrôle de son joueur lors des déplacements se fait cruellement sentir. Les animations de contre-pied sont également gênantes et lassantes car régulières et identiques à tous les personnages du jeu. Votre joueur semble marcher sur des œufs et le mouvement effectué n’est pas très esthétique. De plus, si la balle sort, le joueur coupe abruptement son animation pour effectuer là aussi toujours le même geste : bras tendu vers le bas indiquant que la balle est dehors. Enfin l’I.A. aime énormément le service à la cuillère. Par exemple, lors d’un jeu contre Kyrgios, ce dernier en a effectué 3 d’affilée en premier service dont aucun ne fut correct. Même si on s’adapte avec le temps, tous ces défauts d’animation cassent un peu l’immersion.

C’est d’autant plus dommage que la physique rapide et pêchue de la balle et l’immense majorité des animations sont fidèles à la réalité et très agréables à regarder. Quand un échange se passe “bien”, ce qui arrive la plupart du temps, le jeu est fun et vous prenez véritablement du plaisir. Les amateurs de tennis reconnaîtront facilement les coups et le style de chaque personnalité du circuit : l’élégance de Roger Federer, la puissance bestiale de Rafaël Nadal et la chatte de Benoît Paire. Avec en plus des sons réussis, principalement celui des frappes, vous ressentirez parfois, après un échange tendu ou un coup magique, un petit effet Waouh !

Les replay mettent en valeur la qualité de nombreuses animations

Tennis World Tour 2 privilégie donc un casting officiel étoffé. 36 pros du circuit ATP font partie du roster de base dont 11 joueuses. Cocorico, la France est bien représentée avec Kiki Mladenovic et Caroline Garcia pour les femmes, Gaël Monfils et Paire pour les hommes. La nouvelle génération talentueuse chez les hommes est également présente avec Thiem, Zverev, Tsitsipas ou l’imprévisible Kyrgios. Seules ombres au tableau, l’absence de Djokovic et des principales top joueuses qui appauvrissent le casting féminin.

Beau de loin, loin d’être beau

Quel bel homme !

Concernant les graphismes, une fois de plus, le titre souffle le chaud et le froid. Les différents environnements et les joueurs sont à leur avantage dans les vues éloignées mais le bât blesse lors des scènes en gros plan. La modélisation de certains personnages et du public n’est pas digne d’une fin de génération de consoles. Le pauvre Roger, sûrement mal payé, a envoyé son cousin lors de la journée de motion-capture. D’aucuns sont quand même globalement réussis à l’instar de Benoît Paire. La barbe épaisse a peut-être facilité l’opération.

Un aspect important du jeu qui est très bien réussi concerne le choix des 5 caméras de jeu disponibles. Toutes sont très agréables à jouer. Les angles de vue sont bien orientés et favorisent l’immersion. Big Ant a fait du très bon travail sur ce point. Un test rapide de comparaison avec AO Tennis 2 confirme ce bond en avant.

Le parquet brille de mille feux

Les différentes surfaces de jeu sont plaisantes et influent vraiment sur la trajectoire de la balle, même si on aurait aimé cela un chouia plus prononcé. La terre battue ralentit les balles et les rebonds sont beaucoup plus marqués. Le revêtement en moquette retranscrit les mêmes effets que la terre pour les environnements en salle. L’herbe et le parquet accentuent les effets contraires. Le dur représente ainsi la surface moyenne. Les traces laissées par les balles ou les dérapages sont également bien retranscrites sur la terre et restent pérennes jusqu’au passage des filets entre chaque set. Des petits détails qui font plaisir pour les amateurs de tennis.

Si le casting humain est officiel, les environnements ne le sont pas du tout. Ou alors il vous faudra craquer pour l’édition Ace à 69,99 €, au lieu de l’édition standard à 49,99 €. En effet cette édition spéciale comporte le Pass annuel dont le premier DLC apporte la Owl Arena de Halle, le court central de Madrid et les 3 courts principaux de … Roland-Garros. Le tournoi officiel parisien avec ses sponsors accompagne bien entendu ces environnements ainsi que le tournoi Tie Break Tens.

Une Carrière trop classique

Le hub central de la Carrière est très sobre

Concernant les modes de jeu, le plat de résistance est la Carrière. Comme dans tous les jeux de sport, vous commencez par la création de votre avatar. La déception est de mise car la sélection de critères physiques proposés n’est pas pléthorique et le résultat final n’est pas très engageant. Notez qu’il est impossible de faire une carrière avec un joueur pro du roster. Dommage. Une fois dans le hub central, un seul événement est sélectionnable entre un tournoi, une exhibition, une séance de repos, d’entraînement ou l’embauche d’un spécialiste pour améliorer ses revenus ou ses gains d’expérience. L’événement effectué, on avance de quinze jours et à nouveau un unique choix parmi plusieurs s’offre à vous.

Le premier trophée d’une longue carrière

Votre avatar est d’un niveau très faible au début de sa carrière. Les premières heures sont difficiles et les coups gagnants rares. Heureusement, vous arrivez avec persévérance à grignoter un set par-ci, un match par-là et engrangez de l’argent et de l’expérience qui vous permettront assez rapidement d’augmenter vos attributs et d’acquérir du matériel de meilleure qualité. La progression est bien dosée et voir son alter ego devenir de plus en plus fort est gratifiant. Toutefois, inhérente à ce type de jeu, une certaine lassitude peut rapidement se faire sentir et la plupart d’entre vous feront de courtes sessions de manière régulière afin de contrer cet inconvénient. Tennis World Tour 2 propose un mode Carrière très (trop) classique qui ne révolutionne en rien le genre et fait pâle figure par rapport à ceux des franchises NBA 2K ou F1 de Codemasters.

Les modes traditionnels Exhibition et Tournoi, jouables en simple et en double, et les affrontements en ligne sont également de la partie. Cependant, il nous est impossible au moment de ce test de juger la qualité de ces derniers.

Le coin des chasseurs : Tennis World Tour 2 propose 30 succès pour un total de 1000G. L’essentiel des succès se débloquent dans le mode Carrière. Comme tous les jeux de sport, il faudra du temps pour obtenir la totalité.

Bilan

On a aimé :
  • Un gameplay solide, fun et exigeant
  • Un roster masculin étoffé
  • Des animations de qualité dans l’ensemble
  • Des choix de caméra très inspirés
On n’a pas aimé :
  • Une modélisation datée
  • Un roster féminin très limité
  • Encore des effets de “téléportation”
  • Certaines animations ratées et redondantes
  • Un mode Carrière décevant
Si proche et si loin de la référence Top Spin 4

“Plus de rythme, plus d’animations, plus de réalisme : retrouvez toutes les sensations du tennis !” La nouvelle proposition de Nacon et de Big Ant était alléchante sur le papier. Au départ, un sourire nerveux a parcouru nos lèvres. Et puis au bout d’un certain temps, force est de constater qu’ils n’ont pas vraiment menti les cons. L’apprentissage se fait dans la douleur les premières heures mais une fois le gameplay maîtrisé, certains échanges sont vraiment grisants de réalisme et de fun. C’est tout le paradoxe du titre, il alterne le superbe et le médiocre en une fraction de seconde. Beaucoup d’amateurs de jeux de tennis prendront du plaisir à parcourir cet opus, alors que certains le trouveront insipide. Néanmoins, la franchise Tennis World Tour possède enfin une base solide et très intéressante pour passer le cap ultime sur les consoles de prochaine génération via un troisième épisode que nous attendrons de pied ferme.

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Tennis World Tour 2

PEGI 3

Genre : Sport

Éditeur : Nacon

Développeur : Big Ant Studios

Date de sortie : 22/09/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

6 reactions

PaT Chevaliers

26 sep 2020 @ 18:19

Merci pour ce test !

Depuis le dernier Top Spin, j’attendrai comme d’habitude, que ce Tennis World Tour 2 soit en promotion pour me le prendre... histoire d’être un peu moins déçu par son achat a petit prix ;-)

lacrasse

26 sep 2020 @ 21:42

J’ai acheté le premier aux derniers soldes en date, moins de 5 euro éditions complète et c’est pas si pire que je le pensais, oui c’est pas du virtua tennis top spin. Mais j’ai eu bien pire... C’est dommage, qu’aucun éditeur sérieux se lance dans un jeu de tennis... UI EST CE QUI A MA LICENCE top spin 2k ???

Spectree

27 sep 2020 @ 09:30

Avec le possible deal Microsoft/Sega, je ne dirais pas non pour un nouveau Virtua Tennis...

xTOTO62x

27 sep 2020 @ 13:33

AO Tennis était déjà plutôt cool, apres ça reste a des années lumieres d’un top spin 4. j’espere qu’ils progresseront encore, pas trop l’intention de l’acheter a +de 20€ pour autant...

cette semaine quand j’ai mis ma xbox 360 dans ses cartons, je me suis dis que c’était fini les parties de Top Spin 4 et Virtua tennis 4 vu qu’ils sont toujours pas rétrocompatibles :-/

copel

27 sep 2020 @ 15:40

j’avais pris le AO Tennis et franchement c’etait pas degueu mais on est à des années lumieres de topspin meme les premiers sur xbox1 ... et puis le jeu a du bénéficier de 50 MAJ pour être vaguement correct sans compter les temps de chargement juste hallucinants....

Koinkoin

17 oct 2020 @ 19:01

Comparé à AO2 ça vaut quoi ? J’ai testé ce dernier avec les jours gratuit et j’ai bien accroché au gameplay mais difficile de se faire une idée sur le TWT2 sans poser les mains dessus.