Pendant ses débuts, le jeu vidéo était un loisir assez prude. Disons-le franchement, les héros étaient un peu tous des tapettes bien gentillettes, qui même en tuant 3 millions d’ennemis restaient quand même gentillets. Et puis de temps en temps, un titre se pointe et vient coller une baffe à l’irrévérence, à la violence propre, et en profite pour coller une raclée aux associations qui préfèrent blâmer les jeux vidéo plutôt que de s’occuper de l’éducation de leurs mômes. GTA a été le fer de lance de ce mouvement encore très discret, proposant à chaque opus d’aller encore plus loin que le précédent. The Witcher a ensuite rejoint ce cercle très fermé des jeux qui font ce qu’ils veulent sans se soucier du qu’en dira-t-on. Et bien évidemment quand une suite débarque, on se demande bien s’ils vont continuer sur leur lancée ou s’ils vont s’assagir. Réponse ? Les urgences vont être pas mal occupées ces prochains mois avec certaines associations...
Nom d’une pipe bien baveuse !
- Ecoutez la forêt avec vos yeux (c’est une image, alors un peu d’imagination je vous prie), on s’y croirait.
The Witcher 2 est un jeu de rôles vous mettant dans la peau de Geralt de Rive, un sorceleur devenu amnésique suite aux évènements du premier opus. Qu’est-ce qu’un sorceleur ? Pour faire très court, c’est un mercenaire magique. Pour faire un peu moins court, Geralt, votre sorceleur est un moine guerrier magique très chaud lapin et très souvent emboîté dans une demoiselle, professionnelle ou pas. C’est d’ailleurs dans cette configuration que le titre commence, si on exclut le didacticiel qui vous apprendra les bases du titre, de son gameplay, et qui accessoirement vous permettra de vous guider vers un mode de difficulté adapté à votre niveau. Vous parcourrez donc cet univers très moyenâgeux et rempli de créatures sorties tout droit d’un univers Heroïc Fantasy afin de partir à la quête du tueur de rois, et ainsi laver votre nom, et pourquoi pas recouvrer la mémoire par la même occasion. Première claque dans la tronche : c’est fichtrement beau malgré quelques petits bugs d’affichage et un peu de tearing par-ci par-là. La distance d’affichage est plutôt profonde, mais le jeu souffrira cependant d’un très léger clipping. Artistiquement, c’est aussi très bien fait et cohérent, le jeu ne fait aucune concession sur les détails, ce qui devrait ravir les pervers en manque lors des scènes d’action intime.
Le jeu est issu du monde du PC. Et qui dit jeu de rôles PC, dit souvent liberté et grandeur. Et là, Geralt nous comble de bonheur et nous forcera même à faire des choix qui influeront à court ou à long terme sur l’histoire, mais aussi de manière plus ou moins subtile. Ainsi, pour la plupart des missions, vous aurez un dénouement différent en fonction de votre approche avec les personnages ou avec la mission en elle-même. Échouer sur une quête ne voudra pas forcément dire Game Over, mais pourrait vous amputer de quelques précieuses informations pour aborder une situation différemment ou d’objets susceptibles de vous filer un gros coup de main pour la suite des évènements. Cela augure non seulement d’une grosse durée de vie avec ses nombreuses quêtes principales et annexes, mais également une certaine rejouabilité pour adopter d’autres choix ou poser d’autres questions. Réservez donc quelques semaines bien au chaud dans votre canapé pour tout faire. L’exhaustivité est également de mise avec une gestion d’inventaire et de personnage assez touffue. Heureusement que tous vos objets sont catalogués et répertoriés dans des catégories distinctes, cela rendra la chose plus facile pour concocter des potions grâce à vos talents d’alchimiste ou encore recenser la liste des éléments pour vous faire fabriquer un objet.