Sous la visière
Ce point fort, c’est l’aspect spectaculaire des courses, qu’on a l’impression de vivre de l’intérieur grâce à la fameuse vue casque du jeu. Celle-ci demande un petit temps d’adaptation pour bien maîtriser les trajectoires, notamment dans les virages, du fait que le pilote regarde naturellement la courbe avant de s’engager, comme nous faisons tous quand nous sommes au volant dans la vie (sauf qu’on va un tout petit peu moins vite en général !). Quand on accélère, un effet de flou vient brouiller notre vue, simulant la réduction du champ visuel à grande vitesse, et les chocs sont violemment ressentis. Même si l’effet de flou est sans doute trop exagéré, le résultat est là, avec un maximum de sensations. Il est flagrant que c’était l’objectif majeur du jeu car tout est très soigné, et c’est un vrai succès : on EST le pilote.
Toujours dans cette logique d’immersion, les sensations sont très fortes sur la piste grâce à de nombreux détails (parfois même trop !). Fumées, débris, gomme, tout y est, donnant une impression de vie qui est un vrai plaisir. Depuis le début du test on parle des deux grands noms du jeu de voitures, mais c’est plus de Race Driver Grid que Shift 2 se rapproche, avec un niveau technique revu à la hausse, et avec un zeste de simulation en plus. Comme on vit dans un monde où la perfection n’existe pas, on regrettera par contre que les autres vues ne soient pas aussi soignées, et ceux qui aiment piloter en étant positionné derrière leur voiture n’auront pas du tout les mêmes sensations. Pour le coup, c’est nettement moins réussi, comme si on avait mis cette possibilité par principe, pour remplir un cahier des charges.
Par rapport au premier épisode, la conduite a changé, et c’est tant mieux ! Les voitures ne chassent plus comme elles le faisaient, et on a maintenant quelque chose de beaucoup plus précis et réaliste. Le principe adopté est le même que pour Forza Motorsport 3 : n’importe quel joueur doit trouver son style de conduite. Malheureusement, cet équilibre si difficile à trouver n’a pas la même efficacité pour les débutants et les confirmés. Pour les novices, c’est l’ennui qui guette, les assistances diverses détruisant le plaisir de la conduite. Même pour les autres, il va falloir passer pas mal de temps dans les menus pour configurer l’ensemble et trouver la conduite qui conviendra bien. Ce passage à l’atelier réglages est pratiquement obligatoire, à moins d’être bien peu exigeant sur ce qu’on attend d’un jeu de voitures. Par contre, une fois le bon équilibre trouvé, les sensations de conduite sont très bonnes et on peut franchement s’amuser. Shift 2 est un jeu qu’il faut dompter avant de vraiment en profiter.
Malgré ces gros progrès par rapport à son aîné, il reste encore du travail pour arriver au niveau de Forza Motorsport 3 : on ne « sent » pas la voiture comme dans la licence de Microsoft, et quelques réactions de la voiture restent peu réalistes. Mais il n’y a pas à rougir du résultat, loin d’être aussi simulation que ce qui a été annoncé, mais réussissant à offrir un bon compromis permettant de s’amuser en étant grisé par la vitesse tout en restant technique. On trouve à la fois des éléments de simulation comme l’usure des pneus, l’absence de rewind, ou la possibilité d’enregistrer ses réglages par circuit, et des éléments très arcade (on peut rouler sur l’herbe sans que ça ne change grand-chose, la gestion des dégâts est très permissive, poussant au dépassement musclé…).