Presque pareil
L’impression d’être déjà venu n’est pas dissipée par un gameplay strictement identique au premier, et cela bien que l’on dirige un Big Daddy. En effet, celui-ci étant de « première génération », il est surtout bien faible. On est ainsi un peu déçu, alors qu’on s’imagine au début contrôler un mastodonte à la puissance bestiale, d’avoir à batailler pour tuer des adversaires dont la seule arme est un tuyau en fer. Pour s’en sortir, il sera nécessaire de trouver des armes variées et disposant de munitions aux effets divers, mais surtout de s’équiper de plasmides pour avoir accès à des pouvoirs facilitant (et rendant plus funs) les combats. Le résultat est agréable, permet une belle diversité dans l’approche des affrontements… Mais ne propose aucun changement par rapport au premier où on dirigeait un « simple humain ». Un peu dommage. En pratique, un seul changement important est à noter, concernant le piratage des tourelles, robots et autres. Le mini jeu consistant à résoudre des puzzles a disparu, laissant place à une épreuve bien plus rapide à boucler, puisqu’il n’est plus question que d’appuyer sur A au bon moment, quand une flèche mouvante se trouve devant la bonne couleur. Plutôt une bonne idée car les puzzles du premier devenaient lassant au fil des heures. Pour le reste, le jeu est maintenant découpé en niveaux et on se baladera parfois au fond de la mer… Et je crois bien que c’est tout pour les différences entre les deux titres, si ce n’est un nouveau méchant (les grandes sœurs, bien vicieuses).
A nouveau on peut regretter le peu de changements, Bioshock 2 ne renouvelant pas du tout le premier, mais encore une fois c’est un choix qui n’est pas non plus scandaleux, le gameplay de ce qui est maintenant une série étant éprouvé et efficace.
On retrouve la même continuité pour les aspects techniques du jeu, puisque Bioshock 2 ne propose aucune amélioration. Le jeu était magnifique il y a deux ans, aujourd’hui il semble plus ordinaire, mais reste d’un excellent niveau. L’IA des ennemis n’a pas évolué, et est plutôt bonne (en même temps, je les vois mal aller à l’école pour progresser entre les deux épisodes). Même s’il arrive qu’ils aient des réactions étranges de temps à autre, dans la majorité des cas tout est très cohérant. Heureusement, en n’innovant pas, Bioshock 2 reprend les points forts de l’original. L’esthétisme du jeu est donc superbe, les acteurs excellents, la construction des niveaux bien pensée. Au sujet de la bande son, c’est d’ailleurs plus que jamais amusant de ne pas attaquer tout de suite les ennemis et de les écouter déblatérer des dialogues souvent très drôles.
Les trois niveaux de difficulté, qu’on peut changer à tout moment, offrent un challenge qui s’adapte à tous les joueurs. En jouant en facile, l’opposition est faible et on peut se concentrer sur l’histoire, en normal les combats demandent au joueur d’être bien attentif à ce qu’il fait, et en difficile il faudra jongler avec ses munitions et être très prudent. Si on fonce droit au but en facile, le jeu se boucle en une dizaine d’heures, et on peut ajouter cinq heures de plus si on prend son temps et qu’on cherche à percer tous les mystères de l’endroit (ce qui est fortement conseillé pour vraiment profiter du jeu).
Alors, Bioshock 2, ne serait donc qu’un Bioshock 1.5 ? Oui et non. Si, indéniablement, le jeu a des allures d’add on, un gros travail a été fait pour encore approfondir cet univers, et pour l’éclairer sous un jour un peu différent. Le résultat reste terriblement efficace, et on replonge sans peine dans le jeu, sans pouvoir quitter la manette. L’impression de déjà-vu s’estompe alors, et on peut se concentrer sur la nouvelle histoire qu’on est en train de vivre. Il faut par contre noter que le jeu s’adresse en priorité à ceux ayant joué au premier. Seuls eux profiteront des nombreuses allusions à des éléments d’histoire de Rapture qui ne sont pas résumés ici.
La bataille des chrosômes
Bioshock est avant tout une expérience personnelle, autant un jeu d’aventure qu’un fps, ce qui ne semble pas compatible avec des parties en multijoueurs. Pourtant c’est sans doute la principale nouveauté de ce nouvel opus. On commence par choisir son chrosôme, qu’on pourra personnaliser, puis c’est parti pour tous les modes de jeu classiques, adaptés à la sauce Bioshock. En plus des affrontements habituels, chacun pour sa peau ou par équipe, tous les modes les plus courants des fps en ligne sont là. Que ce soit la défense du territoire ou une adaptation libre d’un « capture the flag » (celui-ci étant remplacé par la petite sœur), les habitués s’y retrouveront, mais dans un univers très différent des sempiternelles batailles entre bidasses, à travers des cartes bien pensées et pleines de possibilités. Le fait d’utiliser des armes et des plasmides renouvelle le genre et rend le tout très agréable à jouer. C’est devenu un classique, au fil des parties on monte en niveau, débloquant ainsi de nouvelles armes ou plasmides, ainsi que des épreuves (des objectifs secondaires, comme « tuer 30 ennemis avec le pistolet »). A noter toutefois deux freeze pendant le test qui ont rendu obligatoire un redémarrage de la console. Difficile de dire si le multi de Bioshock 2 arrivera a se faire une place à côté des éternels Call of Duty et Halo 3 qui monopolisent les joueurs sur Xbox 360, mais il le mériterait.