- Succes Xbox 360
2 décembre 2005. Vous pensez si je m’en souviens ! J’avais rarement été aussi excité que ce matin là. Du haut de mes 31 ans, je frissonnais comme un gosse à l’idée de toucher du doigt ce que l’on baptisait presque timidement « la next-gen ». Pensez-donc : des jeux en HD (alors que la plupart de nos télés n’étaient même pas encore HD-Ready), reléguant la Gamecube, la PS2, et même la Xbox première du nom, au rang d’ancêtres fatigués. Avec un collègue, nous avions séché une journée de travail pour aller acheter nos consoles, fébriles et excités, sous une bruine de décembre. C’était le jour de la sortie, dans le centre commercial insipide d’une ville de banlieue anonyme. Chelles 2, pour les intimes. Mais qu’importait la flotte glacée de Seine-et-Marne quand on voyait Projetct Gotham Racing 3 et Perfect Dark 0 se profiler à l’horizon ? Rien. Il aurait pu y avoir une tempête de neige et une invasion de sauterelles que nous y serions allés pareil. La passion, c’est ça. C’est toujours un peu con, mais c’est souvent très très fort. Après avoir acheté, puis déballé nos machines, nous étions conscients que nous avions un potentiel énorme entre les mains, et que le gap générationnel était plus profond que jamais.
Je ne sais pas comment chiffrer l’âge subjectif d’une console de jeu. Pour les chiens, on multiplie par sept, parait-il. Mais au vu de la concurrence et de l’obsolescence programmée, ce multiplicateur devrait être plus élevé pour les produits électroniques. Quoi qu’il en soit, la Xbox 360 a aujourd’hui 9 ans, et quoi qu’on en dise, elle a eu une très jolie vie. En tout cas plus longue que celle de sa grande (et grosse) soeur, la Xbox première du nom. Il faut dire aussi que la Xbox était arrivée un peu comme un cheveu sur la soupe, histoire de rappeler aux Japonais que les Américains savaient eux aussi faire des consoles de jeu. Chère, lourde, à contre-courant d’une PS2 aussi fine qu’abordable, la première console made in Microsoft a au moins permis la démocratisation radicale du jeu en ligne sur console, chose que les pécéistes jugeaient alors aussi risible qu’impossible. Elle a aussi marqué les esprits avec des titres plus ou moins éphémères, tels Crimson Skies, Project Gotham Racing, Midtown Madness, Psychonauts, Rallisport Challenge, Splinter Cell, Riddick, Morrowind, Fable, Ninja Gaiden Black, Jade Empire, Forza Motorsport, Kotor, Racing Evoluzione, mais surtout avec la légende incarnée du FPS console, Halo 1 & 2. Et puis elle est partie, passant très vite la main à la nouvelle venue : la Xbox 360.