Le déjà-vu ou paramnésie dans le jeu vidéo est un terme qui a été créé en 1993 par Auguste Augustin, premier psychologue suisse du jeu vidéo. Ce terme est utilisé pour caractériser l’impression étrange d’avoir déjà joué à un jeu tout neuf, tout déballé, dans le passé alors qu’il ne s’agit même pas d’un remake d’un vieux jeu. A l’époque de toute façon les remakes n’existaient pas. Exemple : “Tiens j’ai l’impression d’avoir déjà joué à ce jeu de foot l’année dernière.” Selon une étude récente, cette impression de déjà-vu touche 9 joueurs de simulation sportives sur 10 et ce chaque année depuis pas mal de temps déjà...
On prend les même et on recommence
Et cette impression de déjà-vu touchera comme chaque année les inconditionnels de la célèbre franchise de Konami. Et ce sont les graphismes qui viendront tout d’abord asseoir ce sentiment désagréable et dérangeant. La modélisation des joueurs semble ne pas avoir bougé depuis plusieurs années, se contentant de suivre paresseusement le look des stars du ballon rond et des changements annuels de maillots. L’ancien point fort de la série PES sent maintenant un peu rance avec ses stars bien modélisées et tous les autres au visage taillé à la serpe. On pourra juste se consoler avec l’apparition des stades du championnat espagnol, seule véritable nouveauté visuelle de cet opus 2013.
L’interface est, elle aussi, dans la continuité de la série. Le menu du jeu demeure passable, manquant toujours de clarté et d’ergonomie, bien que celui-ci se trouve légèrement amélioré par rapport à celui de 2012 et évite les couleurs criardes de l’opus 2011. Malgré ces ajustements, il sera toujours peu pratique de trouver facilement les différents modes de jeu et d’aller rapidement à l’essentiel. On sera beaucoup moins tolérant avec la bande son qui l’accompagne ; les 7 titres présents dans le jeu peinent à faire ressortir l’ambiance latine festive qui leur sert de thématique commune. “Ai se eu te pego” de Michel Telo, chanson préférée de CR7, a bien du mal à mettre l’ambiance et certains titres peuvent littéralement agresser les oreilles sensibles. Le faible nombre de titres de la playlist rend le tout très redondant.
Pour en finir avec l’habillage sonore on soulignera les efforts faits en termes d’ambiance dans les stades qui sans atteindre la puissance et la ferveur de ceux de l’ennemi intime FIFA, ont quand même plus de corps et de présence que ceux de l’opus précédent. Une autre petite nouveauté est le remplacement aux commentaires de Christophe Dugarry par l’attachant et agaçant Darren Tullet qui officiera aux côtés de l’indéboulonnable Grégoire Margotton. Si Margotton assure l’essentiel et “fait le job” au niveau de ses interventions, celles de Darren Tullet flirtent avec l’anecdotique et peuvent irriter par leur côté “humour anglais”. Pour un premier essai dans cet exercice difficile, le présentateur anglais s’en sort plutôt bien même si les puristes auront beaucoup de mal avec ce duo original.