L’équipe espagnole de Calathea Game Studio a bénéficié de l’incubateur PlayStation Talents pour le développement de leur titre Inner Ashes. Il est néanmoins disponible depuis le 30 juin 2023 sur PC ainsi que sur l’ensemble de nos consoles de salon. Cette aventure narrative à la première personne est pour le moins déconcertante en raison du thème choisi. Nous incarnons Henry, un ancien garde forestier qui est atteint de la maladie d’Alzheimer. Tout en faisant face à notre pathologie, nous explorons les recoins de notre esprit en quête de réponses. Parviendrons-nous à nous remémorer les raisons qui ont conduit notre fille Enid à s’éloigner de nous ?
Coincé entre deux mondes
Un bref passage dans le menu principal nous permet de choisir entre la langue de Shakespeare ou celle de Miguel de Cervantes pour accompagner les sous-titres français. Nous regrettons d’ailleurs de ne pas pouvoir choisir leur taille, puisque la police par défaut est bien trop petite pour que la lecture soit confortable sur un écran de télévision. Reste à confirmer si nous souhaitons bénéficier d’indices durant le jeu et nous voilà directement plongés dans la partie.
Sans réelle introduction, nous nous retrouvons dans l’entrée de notre demeure alors que la voix de notre ami Joseph résonne dans notre esprit. Souvenir fugace d’un courrier important à lire, confusion, nous ressentons toute la désorientation d’une personne atteinte d’Alzheimer. Après avoir découvert la fameuse missive sur la table de la cuisine, nous nous dirigeons vers notre bureau pour y consulter un recueil d’illustrations qui n’est autre que la porte de notre esprit.
Introspection laborieuse
Le gameplay de Inner Ashes est simple voir même simpliste. Pour parvenir à débloquer un souvenir, il faut résoudre une énigme dans le monde spirituel. La majeure partie du temps, il suffit de revenir ensuite dans le monde réel pour prendre un objet spécifique, puis de l’utiliser une fois de retour dans notre esprit. La recherche de cet item ne pose jamais de difficulté, puisque nous n’avons accès qu’aux trois pièces du rez-de-chaussée de notre nid douillet. Pas plus de challenge du côté des quelques puzzles de fin de chapitre, même sans jamais avoir mis la main sur une version de Tetris, les tangrams proposés ne posent aucune difficulté.
Le vrai défi pour nous a été de ne pas nous endormir lors des phases d’exploration. Les déplacements du personnage sont tellement lents par moments que même le pire des simulateurs de marche fait mieux. Il s’agit probablement d’un choix artistique tendant à nous faire ressentir toute la difficulté de lutter contre les symptômes de notre maladie, mais pour nous joueurs, le curseur du réalisme est poussé un peu trop haut pour ne pas rompre notre immersion et notre plaisir.
Tout ne doit pas être oublié
Malgré quelques bugs de collision et de rares clippings d’assets, la réalisation d’Inner Ashes est plutôt réussie. Chaque voyage dans notre esprit propose un environnement différent dont la direction artistique nous a charmés. Parfois sombre, parfois lumineux, parfois coloré, chaque décor bénéficie d’un soin particulier. La modélisation du monde réel est quant à elle un peu moins réussie et l’on ressent que les développeurs se sont concentrés sur les univers oniriques de notre esprit. La bande son complète la jolie construction de ce doux rêve. Tantôt discrète, tantôt présente, elle parvient à rythmer malgré tout les phases ennuyeuses d’exploration.
Nous avons aussi été agréablement surpris par la conclusion à laquelle nous ne nous attendions pas. Sans divulgâcheur celle-ci, il est intéressant de noter que l’histoire va au-delà de la maladie d’Alzheimer en abordant l’acceptation, la tolérance et le pardon.
Les chasseurs de succès pourront aussi y trouver leur compte, car avec moins de deux heures de jeu pour conclure l’histoire et obtenir facilement les 1000G, il est un bon candidat à ajouter au tableau. D’autant qu’il est presque impossible de rater un collectible, sauf si l’on s’est assoupi manette en main.
Testé sur Xbox Series X
