S’il peut sembler étrange de créer un jeu basé uniquement sur le rangement, A Little to the Left se montre pourtant particulièrement jouissif. Pas besoin d’être un toqué du classement pour apprécier cet ovni vidéoludique : on peut détester organiser ses placards et adorer passer des heures à ordonner des objets virtuels par tailles ou par couleurs. Un concept de puzzle game surprenant et étonnamment reposant.
Remettre de l’ordre
Dans A Little to the Left, le scénario est minimaliste : il faut ranger. Que ce soit des livres dans la bibliothèque, des bocaux dans la cuisine ou des bibelots éparpillés dans un tiroir, on classe, on trie, on empile… de façon à ce que tout soit parfaitement ordonné. Le jeu ne s’encombre pas d’une histoire sous-jacente comme dans Unpacking. Chaque tableau mène au suivant, sans qu’il y ait besoin de l’enrober d’une quelconque justification. La simplicité est ici le maître-mot.
Un minimalisme qui se retrouve aussi dans les graphismes, avec leur effet « collage » et leur dessin crayonné. Loin d’être un défaut, ce choix esthétique rend chaque élément parfaitement identifiable. Le design et les couleurs vives sont agréables à l’œil, et permettent de saisir le concept de chaque casse-tête rapidement. Même si son gameplay basique, à base de « glisser-déposer », serait mieux adapté à un écran tactile, A Little to the Left reste tout à fait accessible à la manette.
Maison pour maniaque
Les niveaux sont divisés en cinq grandes catégories qui symbolisent les lieux à ranger : le bureau, la cuisine, le garage, le jardin et une partie diverse, qui se permet de nombreuses fantaisies. Plusieurs puzzles proposent des solutions multiples. Il faut parfois classer les objets par couleurs, types, tailles ou parvenir à les emboîter de la meilleure façon possible. Le jeu joue avec la symétrie, la logique, les formes… souvent de manière brillante.
Néanmoins, pas de quoi paniquer, si un casse-tête se révèle trop difficile, il reste la possibilité de demander un indice ou de passer tout simplement au suivant. L’option « laisser faire » offre en effet la possibilité d’ignorer une énigme sans aucune limite d’utilisation. Tranquille !
Un éternel recommencement
Les chats ne sont pas connus pour être des adeptes du rangement ! Voilà pourquoi un gros matou blanc viendra parfois mettre la pagaille dans les tableaux. Le félin se plaît à donner de petits coups de patte dans les bibelots parfaitement alignés, voire à réduire le travail du joueur à néant. S’il incarne le chaos dans un univers qui se veut parfaitement ordonné, ce chat nous rappelle aussi qu’il est important de tout envoyer balader parfois.
Que les complétistes et les maniaques se rassurent : il est tout à fait possible de retourner sur un ancien puzzle. Soit parce qu’il avait été passé, soit pour tester toutes ses possibilités de résolutions. Avec près d’une centaine d’énigmes joyeusement addictives rien que dans sa version de base, A Little to the Left promet d’occuper le joueur pour au moins trois ou quatre heures. De plus, afin de prolonger l’expérience, le jeu propose aussi un nouveau casse-tête surprise à découvrir gratuitement chaque jour, ainsi qu’un DLC.
Testé sur Xbox series X
