Test - Panic Porcupine - Le pire fan-game de Sonic

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Panic Porcupine est un jeu de plateforme en 2D développé par Spicy Gyro Games. Inspiré (et surtout parodiant) les anciens jeux Sonic de l’époque Master System / Mega Drive, le titre nous propose une aventure décalée et ubuesque dans un univers caricatural. Mais l’humour est-il suffisant pour faire un bon jeu ? Non, pas du tout.

Les tréfonds du web

Dans Panic, nous incarnons le personnage éponyme. Le porc-épic se voit immédiatement doté de vies infinies dans une introduction annonçant déjà le désastre qui nous attend. Oui, nous n’allons pas y aller par quatre chemins : Panic Porcupine est un mauvais jeu. Ou, pour être plus précis, un mauvais fan-game de Sonic qui ose, en plus, avoir l’outrecuidance d’être vendu contre de l’argent.

Cette brève introduction nous dévoile également le gros de la trame scénaristique : Panic doit sauver les Chickabirbs, enlevés par un méchant scientifique. Inutile d’en attendre plus, Panic ne cherche clairement pas à nous raconter la moindre histoire, ni à se doter d’autre chose que d’une intrigue clichée écrite sur un post-it un soir de beuverie. Tout n’est que prétexte pour se prétendre digne d’un « vrai » jeu afin de nous lancer directement dans le cœur de l’inaction.

Généralement, ce type d’œuvre tente, au moins dans un premier temps, de dissimuler la vacuité de sa proposition via quelques subterfuges. Les développeurs de Spicy Gyro Games, eux, n’en ont cure. Au travers de plusieurs niveaux, notre but est donc de collecter un certain nombre d’œufs et de Chickabirbs. Une fois ces objectifs atteints, c’est la victoire et nous pouvons passer au niveau suivant.

Contrairement donc à un Sonic plus « classique » (et qualitatif) ; Panic nous impose de régulièrement interrompre notre course infinie pour subir des phases de plateforme insipides, sans âme et insupportables.

Que les choses soient dites : nous doutons très fortement que les développeurs aient usé de leurs mains pour coder leur jeu. Mais par où commencer ? La maniabilité peut-être ? Carnage serait sans doute un mot trop peu précis pour décrire toute l’horreur de la prise en main de Panic. Votre « truc » se dirige certes comme le célèbre hérisson bleu de SEGA ; la maîtrise en moins.

Les sauts sont imprécis, les commandes répondent mal, la transformation en boule se fait à l’aide du bouton X et non simplement, logiquement, agréablement via la touche « bas » de la croix directionnelle. Et il faudra bien entendu se satisfaire de ces commandes infernales à travers des niveaux au level design peu inspiré, faits de pièges placés habilement pour nous tuer sans possibilité d’esquive, nous contraignant à revivre tel Tantale notre supplice éternellement.

Mais la cerise rance sur ce gâteau avarié reste tout de même une gestion de la caméra absolument unique, puisque régulièrement cette dernière va moins vite que nous. Oui, il n’est pas rare de se retrouver hors de vue et de mourir sans savoir pourquoi.

Quand tout est raté

Mais Panic, ce n’est pas seulement un gameplay non testé, c’est aussi et surtout un jeu incroyablement laid.

Le design de notre déchet semble en effet bien plus inspiré de Sanic que de son homologue officiel.

Et que dire du reste ? Les décors sont minimalistes, tentant vainement de prendre pour modèle la glorieuse époque de l’âge d’or de SEGA sans jamais parvenir à retrouver ce côté si typique de l’ère 16 bits.

Tout au contraire, Panic réutilise ces textures sans les comprendre ; et comble les trous dans sa palette via des dessins visiblement réalisés par une équipe sous kétamine. Mais ne soyons pas trop mauvaise langue, les développeurs étaient visiblement totalement conscients de la qualité de leur titre... puisqu’il est possible dans les options de rendre les arrière-plans flous. Notre santé mentale vous en remercie.

Il faut qu’on parle

Sonic est une licence accusant ses trente-deux ans d’existence. Durant cette longue période, le hérisson bleu a su susciter bien des émois, mais aussi cumuler bon nombre de fans.

À une époque où la qualité des titres 2D est reconnue, où nous avons eu la chance de retrouver les sensations d’antan via des titres comme Sonic 4 ou Mania ; il est tout simplement impensable de découvrir à la vente un jeu comme Panic Porcupine.

Au gré des années, d’autres développeurs ont pourtant tenté l’expérience de la parodie. Avec bien plus de succès. Emerald Ties. Sonic Utopia. Ou encore Sanic, comme nous l’évoquions tantôt ; sont autant de titres bien plus fournis, riches en contenus et en idées originales que ne l’est cette « expérience vidéoludique » ayant pourtant droit à une certaine médiatisation... ainsi qu’à une sortie console.

Et ils sont tous disponibles légalement et gratuitement en ligne.

Testé sur Xbox Series S

Bilan

On a aimé :
  • L’option pour flouter l’arrière-plan
On n’a pas aimé :
  • Les graphismes
  • La bande-son
  • Le level design
  • L’existence de ce « jeu »
C’est vraiment vendu contre de l’argent ?

Panic Porcupine se veut être une parodie originale et sympathique de Sonic proposant de nouvelles sensations. Il échoue sur toute la ligne pour n’être, au final, qu’une tâche sur le CV des développeurs. Vendu plus cher qu’un Chili-Dog, il n’en a pourtant ni le goût, ni la texture, ni la qualité.

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Panic Porcupine

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Spicy Gyro Games

Développeur : Spicy Gyro Games

Date de sortie : 20/04/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch