Difficile de faire un jeu de karting sans être comparé au plombier moustachu de chez Nintendo, inventeur et maître du genre. Seulement voilà, n’est pas Mario Kart qui veut. Beaucoup s’y sont essayés, avec plus ou moins de succès (on pense en particulier aux différents épisodes de Sonic Racing, appréciés par la communauté, mais encore aux autres ersatz à la qualité inégale) et peu d’entre eux ont réussi à trouver le juste équilibre. On attendait donc au tournant ce Lega 2K Drive et c’est pied au plancher qu’on vous fait part de notre ressenti.
Une affaire de briques
La licence Lego n’est pas inconnue des jeux de conduites, rappelez-vous l’excellente et surprenante extension de Forza Horizon 4, où nos bolides composés des célèbres briques danoises fonçaient à tout berzingue à travers des décors fabriqués d’éléments plastiques. On oublie le partenariat avec Playground Games et on garde une approche similaire puisque ce Lego 2K Drive nous propose lui aussi dans son mode histoire des régions en semi-open-world où l’exploration va de pair avec la destruction.
C’est à travers 4 biomes distincts que l’on s’adonne à de nombreuses épreuves, mini-jeux et courses, se calquant sur la progression des Forza Horizon.
- La carte indique les objets à faire
Quel plaisir de renverser tout sur son chemin, d’autant plus que les différentes zones sont remplies de vie et que les décors fourmillent d’animations, ce qui donne l’impression d’être un acteur de premier plan dans un des films Lego. L’intérêt des missions n’est pas mis au second plan pour autant et le jeu arrive à se renouveler en proposant des objectifs aussi divers que farfelus, passant de la simple compétition de vitesse à la rescousse de chats coincés dans les arbres, par exemple.
Si vous êtes familiers avec l’univers et les adaptations Lego (autant en jeux qu’en films), vous n’êtes pas sans savoir que l’on est en droit d’attendre un humour léger omniprésent couplé à des références crossmedias.
- On peut construire notre véhicule de rêve
Lego 2K Drive n’y fait pas exception puisque ce mode histoire, porte-étendard du titre, est rempli de clins d’œil et de jeux de mots en tous genres. On peut ainsi y croiser un extraterrestre déguisé ni vu ni connu en humain surnommé U. Main ou encore Axel Hère, champion de course imbu de lui-même.
Le tout est jouable à deux en coopération locale, sans compromis, puisque le deuxième joueur influence lui aussi l’avancée de l’aventure.
N’est pas obstacle qui veut
Lego 2K Drive propose un gameplay nerveux et vif, couplé à une prise en main immédiate. Les habitués des jeux de karting seront en terrain connu avec plusieurs grands classiques du genre, comme les transformations de véhicules à la volée en fonction du type de revêtement parcouru (quad en hors-piste, bateau sur l’eau, etc.) tel que dans les Sonic ou les derniers Mario Kart.
- Les dérapages sont bien évidemment de la partie
Ils auront aussi la possibilité de déraper dans les virages afin de remplir une barre de boost, ou encore de s’envoyer des objets à la figure.
Quelques subtilités arrivent néanmoins à étoffer l’expérience afin de créer un mélange homogène qui marche bien. Nos véhicules sont composés de briques et peuvent subir des dégâts, notamment lorsqu’ils tombent dans les pièges de nos concurrents.
- Plusieurs mini-jeux sont présents
Trop de casse signifie une sortie obligatoire du circuit pendant quelques chères secondes, nous reléguant en général à la dernière place. La seule solution pour inverser cela est de rentrer en collision avec des objets du décor, libérant des précieuses briques qui viendront réparer notre bolide et augmenter un peu notre jauge de boost. Le jeu est d’ailleurs très permissif, car il est presque impossible de faire une sortie de circuit, bien que le hors-piste soit fortement conseillé puisque lui aussi est récompensé lors de la destruction d’obstacles. En résultent des courses qui partent dans tous les sens, où les raccourcis sont légion et où les retournements de situation apparaissent régulièrement.
- Un exemple de jeu de mot
Ce phénomène est amplifié par le fait que la plupart des tracés sont relativement condensés en taille et demandent souvent de passer 6 ou 8 fois la ligne d’arrivée, multipliant ainsi les risques de rouler sur un piège ou de rattraper les derniers concurrents qui eux aussi peuvent inverser la tendance en attaquant les personnes qui les dépassent.
Trois niveaux distincts de difficulté sont proposés pour les courses, qui impactent la rapidité de nos bolides, mais pas uniquement. Le nombre de tours de circuit change, la disposition et le type des armes également, ainsi que certains obstacles du terrain.
Aboule le flouze
Outre l’excellent mode histoire, il y a également les options plus classiques comme les courses simples, les championnats et les parties en ligne. Pas de quoi chambouler nos habitudes, bien que le contenu soit présent et de qualité.
- En coopération, les deux joueurs peuvent explorer en même temps
On regrette toutefois le côté un peu fouilli du menu principal, qui dénote par rapport au soin apporté au reste du titre, ainsi que l’impossibilité de jouer à 4 en local, limitant l’aspect “party game” de soirée présent sur d’autres titres du genre.
Qui dit Lego dit aussi construction. Il nous est donc possible de piloter nos propres créations, en leur attribuant des pièces gagnées au gré de notre progression dans le mode histoire. Les options sont presque infinies et les amateurs de personnalisation ne manqueront pas d’y passer du temps,ou de tout simplement se résoudre à acheter un véhicule officiel disponible dans la boutique.
- Tout est dit
C’est d’ailleurs une des grosses critiques que l’on peut faire au titre. De manière similaire aux autres productions de chez 2K, un magasin est présent directement en jeu. On sent que l’ensemble des récompenses remportées sont articulées autour de la monnaie, le “Bricflouze”, nécessaires pour se procurer des objets de personnalisation déjà définis. Chaque épreuve, chaque course et même des actions dans la partie open world nous donnent droit à un pop up pour nous signaler le gain de cette monnaie.
- Le jeu est plutôt joli !
Le jeu reste cependant très radin en unités reçues, nous faisant miroiter des butins presque impossibles à obtenir. Un season pass vient compléter le tableau, avec plusieurs saisons par an, afin d’accélérer la récolte de Bricflouze. Cette omniprésence de récompenses peut faire sourciller, surtout quand on sait que le public visé est de tout âge et qu’il propose déjà de nombreux véhicules de base ainsi qu’un mode création. Était-ce bien nécessaire ?
Test réalisé sur Xbox Series X.
