Test - DYSMANTLE - La survie n’a jamais été aussi agréable

«Vivra bien qui survivra le dernier» , - 5 réaction(s)

Annoncé en Janvier 2019, DYSMANTLE est le nouveau titre du studio 10tons Ltd, les auteurs de Neon Chrome et de Tesla VS Lovecraft. Présenté comme un RPG de survie en monde ouvert, le nouveau bébé du développeur finlandais tente de se démarquer de certains de ses concurrents en proposant des options de survie à la fois simplifiées, mais également pourvues de quelques petites fonctionnalités bienvenues. DYSMANTLE a-t-il suffisamment de qualités pour survivre face à la concurrence ? S’il ne fait pas l’impasse sur quelques défauts inhérents au genre, nous allons vite découvrir que de se lancer dans cette aventure est une très bonne idée.

Rick Grimes, où es-tu ?

Une nouvelle catastrophe a une fois de plus dévasté le monde. De viles créatures décharnées sont apparues sur cette île autrefois florissante, où la nature a désormais repris ses droits. Seul, notre avatar a passé quelques années dans un bunker souterrain. Malheureusement, quelques années après s’être reclus dans ce lieu sécurisé, les vivres viennent à manquer. Nul autre choix que de s’extirper de terre, et de tenter de survivre dans ce milieu hostile. Il va nous falloir chercher des ressources, fabriquer notre équipement, le faire évoluer, et parfois mener quelques petites enquêtes nous en apprenant un peu plus sur son univers.

La carte est immense et contient plusieurs biomes et points d’intérêt.

Le titre arbore une direction artistique cartoonesque des plus colorées, et adopte une vue en 3D isométrique classique mais efficace. Nous y traversons plusieurs environnements chatoyants, allant de la banlieue pavillonnaire à la forêt tropicale, des steppes gelées au nord jusqu’au désert inhospitalier au sud. La carte est immense et les nombreuses heures nécessaires pour en voir l’intégralité se parcourent avec un réel plaisir, tant ce monde façonné à la main est cohérent et intelligent. Les différentes missions et les points d’intérêt sont ainsi visibles sur la carte ou sur la mini-map en bas de l’écran. Ils sont même répertoriés sous un même onglet dans le menu pause, pratique pour connaître le pourcentage de complétion de chacune des zones.

L’onglet Collection contient pas mal d’informations, notamment sur le bestiaire et les points d’intérêts à découvrir.

Concernant le scénario, si l’on nous explique brièvement la situation dans laquelle nous nous trouvons au début, ce sera à nous de chercher dans les différents bâtiments des indices sur l’origine et les conséquences du cataclysme ayant eu lieu quelques années auparavant. Certaines missions, un peu “fedex” par moments, nous permettront de deviner ce qui est arrivé à cette famille au coin de la rue, de retrouver un trésor enterré au cimetière local, ou encore de dévoiler quelques mystères concernant une ancienne civilisation. L’île maudite dont nous tentons de nous échapper contient bien des secrets. Si le brouillard s’épaissit parfois autour de l’origine de ces circonstances apocalyptiques, peut-être y trouverons-nous quelques réponses inscrites sur des stèles bien dissimulées, ou dans des sanctuaires souterrains. Ces caveaux sont d’ailleurs l’occasion de mettre notre logique et nos réflexes à rude épreuve. À l’intérieur de ceux-ci, des énigmes à la difficulté croissante nous récompensent avec diverses ressources ou de précieux indices.

Les sanctuaires sont l’occasion de révéler quelques informations et de récupérer des ressources.

Les combats se passent essentiellement au corps à corps en début d’aventure. Le bestiaire est assez peu varié malheureusement, apportant une certaine redondance au titre. Nous notons moins de dix types d’ennemis différents, hors boss, avec des variables sur leur vitesse de course, d’attaque ou leur allonge. Autant au lancement du titre, ils paraissent difficiles à vaincre tant nous mourrons vite, autant les affrontements deviennent assez aisés une fois notre avatar amélioré et la roulade d’esquive maîtrisée. Seuls les boss présents lors de certaines quêtes principales ou dans certains lieux clés sur l’île peuvent poser quelques soucis, mais rien d’absolument insurmontable.

Il est à noter que le titre peut se parcourir seul ou à deux joueurs en coopération locale, mais bizarrement pas en écran séparé, alors que le titre s’ y prête à merveille. Les deux protagonistes devront alors rester proches l’un de l’autre et il est impossible de vraiment se partager le farming et d’explorer deux bâtiments séparément. Nous notons également l’absence d’un mode coopération en ligne à l’heure où nous écrivons ces lignes. Nous ne pouvons qu’espérer l’ajout de ce mode ultérieurement.

Quelques indices sont dissimulés dans les décors.

La survie pour les nuls

DYSMANTLE se démarque de la plupart de ses concurrents en simplifiant l’aspect survie et le craft, réduit au plus essentiel. Ici, nulle notion de faim ou de soif, aucune jauge d’endurance à prendre en compte, on se concentre sur la récolte, la destruction et la fabrication. Cette “casualisation” est bienvenue tant elle peut vite devenir rébarbative dans la plupart des jeux de survie. Qui n’a jamais pesté contre le fait d’être constamment affamé dans How to survive ou de devoir mettre en place son feu de camp branche par branche dans Green Hell ?

En effet, si nous pouvons faire pousser quelques légumes dans une ferme et préparer des plats au feu de camp, la cuisine ne sert ici qu’à amener un bonus de points de vie temporaire ou permanent. Même chose pour la pêche, qui est plus un petit moment de relaxation entre deux bagarres, qu’un réel moyen essentiel de se sustenter. Concernant la chasse c’est légèrement différent, car en plus de récupérer un morceau de bidoche, tuer un cerf nous permet de récolter des peaux, indispensables pour créer nos armures ou couvre-chefs. D’ailleurs, en attendant de débloquer le fusil, c’est au pied de biche que nous devrons abattre notre proie. Si la bête nous repère, il nous faudra courir derrière tout en espérant que les zombies n’en fassent pas leur quatre-heures, ce qui n’est pas si évident !

La pêche permet la relaxation entre deux échauffourés.

Toute la gestion du personnage se fait aux campements. Ces zones de repos sont placées sur l’île à intervalles réguliers, souvent intelligemment. Heureusement, car c’est ici que se trouve notre coffre de stockage et que nous pouvons acquérir diverses compétences. Les aller-retours sont nombreux, notre besace se remplissant assez rapidement de composants en tous genres. Il est impératif de venir y déposer régulièrement les objets trouvés, car la mort nous guette constamment. Il est bon d’apprendre que lorsque nous passons de vie à trépas, il nous suffit de retourner sur place afin de récupérer l’entièreté de notre butin. Aucun malus n’est à prévoir, sauf celui de perdre un peu de temps. Autre point positif, il suffit de cliquer sur le coffre de stockage pour que l’intégralité de notre besace y soit transférée, c’est simple et efficace. Le farming, certes un brin répétitif, devient par ailleurs plus satisfaisant et moins pénible. Pour en revenir à l’évolution de notre avatar, nous le faisons progresser via un arbre de fabrication d’objets, de prime abord assez sommaire, mais suffisant. Nous montons rapidement en niveau. En effet, la moindre action nous rapporte de l’expérience, que ce soit en exterminant un groupe d’ennemis, en récoltant des patates ou en abattant le mur d’une bâtisse. Passer au niveau supérieur nous octroie le choix parmi trois à cinq capacités passives. Nous avons la possibilité de faire combattre certains animaux à nos côtés, de gagner plus d’expérience à chaque fouille ou d’avoir un petit bonus de points de vie permanents.

Chaque prise de niveau nous octroie un bonus permanent, au choix.

Outre le gain de nouvelles capacités, le feu de camp nous permet surtout d’améliorer ou de créer de l’équipement. Fabriquer une tenue résistante aux températures élevées du désert, ajouter un leurre à notre canne à pêche afin de chopper du poisson plus facilement, ou augmenter la puissance des coups critiques devient alors indispensables. Pour les dernières recettes d’artisanat, il nous faudra rallumer une forge ou lancer la fabrication de planches dans une scierie que nous aurons découvert au milieu d’un village. Le nombre d’objets à fabriquer est peu élevé si l’on compare à d’autres ténors du genre, mais nous n’éprouvons pas le besoin d’en avoir plus. Nous y trouvons l’essentiel à la survie, rien de plus ou de moins.

Un bon défouloir

Nous évoquions la chasse, la pêche et la récolte, mais nous avons omis de parler de ce qui fait tout le fun du jeu : tout casser ! Et c’est probablement d’ici que le nom du jeu trouve ses origines. Il nous faut tout broyer, ébrécher, démanteler, partout, tout le temps ! Si nous débutons l’aventure en brisant quelques caisses en bois et sacs plastiques, nous pouvons à terme exploser des carcasses de véhicules à la grenade ou même carrément raser un quartier résidentiel dans son entièreté à coups de batte de baseball ! C’ est étrangement plaisant et ça défoule comme un bon sac de frappe après une dure journée de labeur. Chaque objet cassé apporte divers composants de fabrication, allant du morceau de bois à la pièce de céramique. Nous en voulons encore plus, toujours plus ! Il devient alors étrangement addictif d’effacer les derniers vestiges de la civilisation humaine afin de se fabriquer une hache de pompier ou de pouvoir se frayer un chemin en ligne droite vers certains objectifs.

L’exploration est de mise.

Nous avons l’opportunité d’ouvrir quelques caisses dites « chronométrées », abondantes en ressources, sous réserve de trouver par quel moyen y arriver. Histoire de varier un peu le gameplay, quelques enquêtes à mener ou des quêtes d’éradication sont disséminées ici et là. Nous pouvons dans de rares occasions participer à des mini-jeux sur une borne de jeu. Attention de ne pas trop s’emballer, ces distractions tiennent plus du jeu de casse tête que d’un véritable jeu d’arcade. Ce n’est certes pas folichon, mais elles ont le mérite d’ exister.

De rares mini-jeux sont présents.

En guise de quêtes annexes, nous avons également des antennes relais à retaper ou à protéger. Ces antennes radio sont absolument indispensables à la progression pour plusieurs raisons. Tout d’abord, et comme dans de nombreux titres, elles nous offrent l’opportunité de voyages rapides via une téléportation. Ensuite, nous pouvons y installer divers émetteurs, qui nous permettent d’analyser l’environnement et le nombre d’ennemis dans la zone ou encore de les tuer de manière définitive. En effet, chaque utilisation du feu de camp fait réapparaître nos adversaires ! L’antenne radio peut alors régler ce souci pour nous laisser libre d’explorer tranquillement les environs, sous réserve de s’être débarrassé de ces monstres au préalable. Dernière fonctionnalité proposée et non des moindres, nous pouvons également augmenter le niveau de difficulté et demander la réapparition des zombies à l’envie, une belle idée que voilà pour nous permettre de gratter quelques points d’expérience supplémentaires ! Enfin, certaines antennes sont l’occasion de s’essayer à un mode de jeu type « tower defense ». Nous aurons alors l’ obligation de protéger la tour face à des vagues de rôdeurs toujours plus nombreux et puissants, en s’aidant de quelques tourelles ou mines fabriquées par nos soins. La préparation sera la clé du succès, tant ces objectifs secondaires ne sont pas du tout aisés !

Ne passez pas à côté des tours radio tant elles sont utiles !

Avant de conclure nous souhaitons apporter quelques dernières précisions sur le plan technique et sur l’immersion sonore. Nous n’avons eu aucun bug majeur, le titre est peaufiné comme jamais, fluide, propre, il n’y a pas vraiment grand chose à dire concernant son optimisation. Les temps de chargement ne sont que très peu fréquents voire inexistants une fois la partie lancée. Si la direction artistique est du plus bel effet avec ses couleurs vives et son côté un peu cartoonesque et anguleux, au niveau de l’ ambiance sonore en revanche c’est un peu décevant. Les musiques sont très voire trop discrètes, la grande majorité du titre se déroulant quasi exclusivement sur un bruit de nature ambiant entrecoupé de seulement quelques râles zombiesques. Seule notre présence au campement est musicalement accompagnée, ainsi que les affrontements contre les boss, qui permettent d’entendre des morceaux épiques renforçant alors l’immersion et le plaisir de faire tomber ces adversaires. Pour résumer, 10tons Ltd nous offre ici un titre qui certes, “ casualise “ la notion de survie, mais fait passer le fun avant le réalisme à outrance, et cela fait finalement du bien !

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Techniquement bien réalisé
  • La survie casualisée
  • Le système d’évolution
  • Tout casser devient addictif
  • La durée de vie énorme
  • L’univers sympa
On n’a pas aimé :
  • Pas de coop en ligne, à date
  • L’OST en retrait
  • Un brin répétitif
10 tonnes de mercis à 10tons Ltd !

Qu’il est bon de survivre dans DYSMANTLE ! Le titre simplifie la notion de survie parfois rébarbative de boire / manger toutes les deux minutes en se focalisant sur l’essentiel : le fun. Le farming, sans doute un peu répétitif au bout de quelques heures, se fait naturellement tant la progression et l’évolution du personnage sont fluides et bien pensées. Tout casser devient un passe-temps des plus addictifs et les mystères de l’île nous donnent toujours envie d’aller plus loin. Avec sa durée de vie folle, sa difficulté bien dosée, sa direction artistique cartoon et sa technique irréprochable, DYSMANTLE mérite que l’on s’y intéresse absolument. Nous espérons juste voir arriver un mode coopération en ligne, indispensable tant le genre s’y prête.

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Dysmantle

PEGI 12

Genre : Action RPG

Editeur : 10tons Ltd.

Développeur : 10tons Ltd.

Date de sortie : 19/01/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

5 reactions

om3no

19 fév 2022 @ 17:19

Je viens de faire une chose que je ne fais jamais : acheter un jeu en fin de lecture d’un test. J’ai 44 ans et c’est la première fois de ma vie. BAH BRAVO ! Je ne vous félicite pas ! :-O :-))

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honyme

19 fév 2022 @ 21:52

Super jeu pour chill en regardant une série. J’y joue sur steam et je suis à environ 40h de jeu.

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Tarask56

Rédaction

19 fév 2022 @ 22:25

Merci @Om3no, je suis encore débutant dans les tests, ça fait plaisir de lire ça et c’est super encourageant. J’espère que tu ne seras pas déçu, en tous les cas, moi j’ai kiffé.

om3no

20 fév 2022 @ 15:10

@Tarask56 Je confirme tout le bien dit dans le test. J’ai bien fait de me laisser influencer XD

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Tarask56

Rédaction

20 fév 2022 @ 19:18

Super dans ce cas ! Bon jeu à toi 😊