Après un sympathique Absolute Drift en 2015, le petit studio indépendant Funselektor avait marqué les esprits en proposant son concept de courses en vue top-down dans l’univers du rallye l’année dernière sur PC. Ce 12 août 2021, art of rally déboule enfin sur les consoles Nintendo Switch, Xbox One et Xbox Series X|S et se retrouve disponible directement dans le Xbox Game Pass. Mesdames et Messieurs, serrez vos harnais six points, enfilez vos gants et vos casques, nous replongeons pour une spéciale dans les trente Glorieuses des courses de rallye.
Art of minimalism
Dès le lancement du jeu, une musique entraînante nous accueille sur le menu. Comme beaucoup de jeux de course, nous remplissons d’abord notre fiche d’identité, avec en plus ici le groupe sanguin (on ne sait jamais), mais aussi nous déterminons les habituelles aides au pilotage comme la stabilité, l’ABS et la transmission manuelle ou automatique. Vient ensuite le choix du bolide pour le didacticiel et là on se rend compte que le jeu créé par Funselektor n’a pas obtenu les droits pour les noms officiels des voitures. Ainsi nous avons droit à The Meanie pour la Mini, La Montaine pour l’A110, La Gorde pour la R8 Gordini ou même La Regina pour la Lancia Fulvia. Pour faire passer la pilule, une description farfelue, mais avec beaucoup d’humour, accompagne chaque voiture du jeu.
Une fois en piste, nous ne pouvons pas mentir, notre première impression est décevante. La vue aérienne (8 positions de caméras disponibles) et la direction artistique, dans un style très minimaliste, nous rebutent un peu. Nous sommes très loin d’un Dirt ou d’un WRC. Toutefois, après quelques spéciales, nous commençons à les apprécier. Le soin apporté aux petits détails finit par sauter aux yeux, tel le public agglutiné dans les virages comme au Tour de France (mais sans les pancartes faisant tomber les coureurs bien sûr), la qualité des ombres lors des courses de nuit, le ressenti bluffant des dénivelés, les disques rougis suite à des freinages hyper tardifs et l’échappement qui s’enflamme à chaque passage de rapport.
La passion pour le rallye se ressent à chaque virage
Plus globalement, les 6 environnements visités dans art of rally ont chacun un charme, une teinte dominante et des éléments de décor emblématiques qui leur donnent finalement une vraie personnalité. Certains d’entre eux sont reconnaissables au premier coup d’œil comme la Norvège et ses pistes enneigées, le Japon avec ses cerisiers en fleur, son architecture et sa signalisation routière si particulière ou le Kenya avec sa faune, ses pistes de terre ocre et ses baobabs. Les autres environnements ne seront facilement identifiables que par les passionnés, habitués aux images des spéciales des rallyes de Sardaigne, de Finlande et d’Allemagne.
Mais au-delà d’un profond respect de l’imaginaire des rallyes historiques, nous avons particulièrement apprécié le soin apporté à la conduite des différentes voitures. Que l’on pilote la « Meanie », la Subaru, la Stratos ou la mythique T16, les entrées de virage ne se font pas de la même façon, même si certains penseront que tout peut se passer à fond ! Chaque voiture a un comportement très différent, respectueux de son modèle réel, qui donne sa quintessence avec une boîte de vitesses manuelle. De plus, les différents revêtements (asphalte, gravier, terre, neige) influent énormément sur le comportement des voitures. Puis viennent aussi les conditions météos comme le sec, la pluie, le brouillard, matin/après-midi et jour/nuit. Toutes ces conditions mettent le pilotage à l’honneur. Et croyez-nous, ce dernier devient rapidement exigeant et demandera de la finesse dans le maniement des sticks et des gâchettes.
Concernant la technique, le maniement des voitures répond sans accroc aux inputs de la manette après l’assimilation de l’inertie des véhicules. Aucun ralentissement n’est à signaler et la sensation de vitesse pour les véhicules les plus puissants se fait bien ressentir. Malheureusement, la direction artistique minimaliste n’empêche pas le jeu de souffrir d’un clipping grossier, qui arrive parfois à perturber notre concentration.
Revivre l’âge d’or du rallye
Venons-en aux menus. Une fois encore, le minimalisme s’impose, pas de fioritures ! Mode Carrière, Contre-la-montre, Rallye Personnalisé, Evénements en Ligne, Exploration Libre et Options accompagnent cinq petites photos Polaroïd sur fond blanc.
Le mode Carrière nous replonge dans l’histoire du Rallye, de 1967 à 1996. Tous les groupes sont représentés : 2, 3, 4, B, S et A. Le déroulement se base sur le principe de saisons. Si dans les premières avec les voitures du groupe 2, chacune n’est représentée que par quelques spéciales, leur contenu s’étoffe au fil de notre progression. Pour couronner le tout, la difficulté monte en puissance également et il faudra bien gérer la réparation des dégâts entre deux spéciales. Pour ceux qui veulent piloter le fameux bolide bleu siglé 555, ou la si belle Lancer EVO, il va falloir prendre son mal en patience, car vous devrez gagner les championnats afin de débloquer chaque groupe consécutivement. Un classement sera affiché à chaque fin de spéciale, afin de vous situer par rapport aux pilotes du monde entier.
Nous survolons les classiques modes Contre-la-montre et Rallye Perso pour nous consacrer aux modes Événements en Ligne et Exploration Libre. Le premier nous propose un événement quotidien ainsi qu’un hebdomadaire pour nous confronter aux pilotes du monde entier. Le quotidien nous permet de disputer une simple spéciale, alors que l’hebdomadaire se dispute sur une manche complète, soit quatre spéciales. Les voitures et les conditions climatiques ne seront pas paramétrables. Parlons enfin du mode Exploration Libre qui nous permet d’arpenter tranquillement (ou pas) les routes des différents pays proposés par le jeu. Sachez que pour avoir accès à chaque carte, il faudra au préalable découvrir les lettres R-A-L-L-Y disséminées sur les routes. Pour les plus téméraires, il y aura aussi cinq photos, cinq cassettes audios et une voiture à trouver. Tous les véhicules débloqués lors du mode Carrière sont jouables dans ce mode, ce qui peut être très intéressant pour les prendre en main.
Enfin, pour les chasseurs de succès, il va y avoir du travail ! Certains sont très rapides à débloquer comme par exemple rouler à plus de 100, 150 et 200 km/h alors que d’autres seront extrêmement longs : finir 1000 spéciales ou rouler avec la Subaru sur 555 km, ce qui fait bien entendu écho à son numéro inoubliable. Nous estimons qu’il faudra une bonne trentaine d’heures afin de tous les débloquer, mais quand on aime…
Testé sur Xbox Series X.