Si je me suis porté volontaire pour tester Oceanhorn : Monster of Uncharted sea, c’est sur la simple promesse de pouvoir entendre une bande son de Nobuo Uematsu, compositeur que j’aime particulièrement. Au générique du jeu, je vois qu’il est associé à Kalle Ylitalo (qui a fait quelques morceaux additionnels) et Kenji Ito qui n’est pas un manche non plus. C’est presque le sourire aux lèvres que j’ai attaqué ce clone de Zelda.
Ça commence mal
Effectivement, comme dans tous les jeux, ça commence mal. Menace sur le monde, blabla, tu dois suivre la voie de ton père, blabla, réunir des objets spéciaux, blabla, et aller jusqu’au boss. L’histoire est d’une banalité à hurler, ce qui, on le verra plus tard, se révèle ne pas être si grave que ça.
Ça commence surtout mal car ce titre est une adaptation d’un jeu mobile qui a une bonne petite réputation. Mais bonne réputation ou pas, l’histoire récente nous a apprise que sortir des jeux mobiles sur une machine comme la One n’est que rarement la meilleure idée du monde. Ça commence mal aussi car le chara design est sans…caractère justement. Les personnages ne ressemblent pas à grand-chose, les ennemis à peine mieux, et les boss sont bien laids eux aussi. Ça continue mal, car l’expression Zelda-like n’aura jamais été aussi appropriée. Copycat Zelda serait plus exact. On va d’abord chercher une épée, puis un bouclier, plus tard on aura des bombes, on va casser des pots et raser des bosquets. Comme dans tous les Zelda. On va même se déplacer en bateau entre les îles histoires de lorgner très fort sur Wind Waker. Et là je dois vous faire un aveu : je ne suis pas très fan des jeux Zelda. L’inquiétude me gagne alors, et je m’inquiète d’un test pénible à faire.
Mais ça se passe très bien
Pourtant, la mayonnaise prend, et à ma propre stupéfaction je me retrouve accroché par le jeu. Passée la première impression de banalité, on ne peut que constater avec plaisir que tout est bien fait, bien équilibré, rythmé de façon à pousser le joueur à ne pas s’arrêter, avec de nouvelles îles qui apparaissent au gré des dialogues ou des découvertes. Certes, les énigmes sont simples et le jeu n’est pas difficile, mais l’envie d’aller un peu plus loin s’en trouve renforcée, et le level design des différents niveaux est bien pensé, suffisamment varié pour que la lassitude ne s’invite pas à la fête.
A chaque nouvelle faculté débloquée, on a envie de retourner dans les niveaux déjà explorés pour mettre la main sur de nouveaux coffres, et les allées et venues entre les îles se font naturellement, sans qu’on ait l’impression de faire plusieurs fois la même chose. La simplicité de l’histoire, et le côté familier de l’action font qu’on se concentre sur l’exploration plus que sur le scénario. C’est bien la découverte qui est le cœur du jeu, et cela fonctionne à merveille !
Oceanhorn est pour cela soutenu par un graphisme épuré mais agréable, et pour une fois la conception du jeu d’origine sur mobile ne vient pas polluer un gameplay efficace. Ainsi, en une grosse dizaine d’heures, on boucle très agréablement l’histoire, avec une grosse paire d’heures supplémentaires pour collecter tous les coffres, objets et cœurs.
Ah, oui, et cette fameuse musique, alors ? Et bien globalement elle tient tout à fait ses promesses ! Si les premiers thèmes, sympathiques mais pas non plus renversants, laissent à penser que les partitions ont été rendues un peu rapidement, très vite on réalise que l’ensemble des morceaux accompagne parfaitement les différents lieux, en continuant à sonner agréablement à l’oreille sans qu’on s’en lasse, même après des heures de jeu. Pas de doutes, les compositeurs ont mérité leurs salaires, et la musique participe largement à la très bonne impression que laisse ce Oceanhorn.