Test - Persona 3 Reload - Ça sent le réchauffé ?

«Un Persona en chasse un autre» , - 3 réaction(s)

Dans l’attente de l’annonce d’un futur Persona 6, les fans d’Atlus peuvent se consoler avec l’arrivée de Persona 3 Reload. C’est l’occasion pour les vieux de la vieille et les néophytes de (re)découvrir, via une remise au goût du jour, l’un des épisodes phare de la licence qui aura permis de mettre en avant cette série dérivée de Shin Megami Tensei. Devant cette série réputée au titre à rallonge, les non-initiés pourraient marquer une appréhension à sauter le pas. Qu’ils se rassurent, nul besoin d’être familier de la série pour plonger dans le monde imaginé par Atlus. Plus d’un an après le portage de la version PSP sur nos consoles, portage qui s’était vu doté d’une traduction française, et après son départ mi-janvier du Game Pass, l’attente n’aura pas été longue avec l’arrivée de ce remake sensé offrir une cure de jouvence au titre dans ses mécaniques de gameplay et dans ses graphismes. En bonus, cela arrive directement dans le Game Pass, à voir si cela mérite de s’y replonger.

Force bleue

Annoncée il y a un peu plus d’un an, cette nouvelle mouture de Persona 3 se veut une refonte du tout premier épisode sorti sur PlayStation 2 en 2008 dans nos contrées. Persona 3 a bénéficié de multiples versions au fil des années : l’épisode original, puis la version FES (pour Festival) comprenant une extension à son histoire plus tout un tas de contenu additionnel et enfin la version portable. Cet épisode ne rassemble pas toutes les features présentes, mais vient piocher dans les éléments de chacun.

Voyons ensemble ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. Si l’on jette un coup d’œil aux coupes majeures opérées sur le titre d’Atlus, il n’est plus possible de choisir le sexe du protagoniste comme c’était le cas sur la version portable. Dites également adieu au scénario bonus “Answers” disponible dans l’opus FES. Du côté des principaux ajouts, outre la refonte graphique, l’opus apporte des améliorations dans l’ergonomie générale du soft.

Sur le plan des combats il est, par exemple, possible de contrôler l’ensemble de notre équipe, ce qui n’était pas le cas dans la première version de Persona 3 où l’on ne pouvait donner que des directives à notre groupe.

Le titre enrichit le contenu scénaristique en retravaillant des dialogues, en ajoutant des scènes et en proposant un plus grand choix d’activités extrascolaires.

La direction artistique fait des merveilles.

Mais, ce qui frappe en premier lieu c’est le rafraîchissement graphique opéré. Le titre se voit offrir un lifting notable qui le remet à niveau avec le dernier épisode de la série. Alors oui, les esprits les plus chafouins pourront regretter certaines mises en scène ou certains décors plus ou moins fournis, mais ce serait chipoter.

Nous ne regardons pas un animé, notre personnage prend vie dans celui-ci. Le chara design a été retravaillé pour l’occasion et fait toujours des merveilles. Reconnaissable entre mille, il traduit cette identité si particulière de la série.

Outre ce dépoussiérage graphique, les musiques réarrangées pour l’occasion accompagnent toutes nos pérégrinations et immergent le joueur dans une ambiance à nulle autre pareille.

Contrairement à ce que l’esthétique pop et colorée pourrait laisser supposer, la mort est l’un des thèmes centraux de cet épisode et l’écriture y est riche et sombre.

En plus de l’anglais, le doublage japonais est disponible, même si l’on regrettera le fait que le héros ne soit pas doublé, ce qui casse un peu l’immersion lors des interactions avec les autres membres du groupe.

Pour rappeler brièvement le scénario de Persona 3, l’histoire se déroule dans la cité portuaire d’Iwatodai au Japon en 2009. Fraîchement transféré au pensionnat de la ville, notre héros se voit très vite confronté à un phénomène étrange, l’heure sombre, cette mystérieuse heure, cette heure supplémentaire qui n’est accessible que pour quelques rares élus peu après minuit.

En plus d’avoir un flegme à toute épreuve, je suis en plus un cerveau.

Durant cet intervalle, le commun des mortels se retrouve bien au chaud dans un cercueil et n’est pas conscient du temps qui passe, mais ce n’est pas tout, des monstres apparaissent : les ombres. Le hasard faisant bien les choses, nos différents colocataires du pensionnat sont tous sensibles au même phénomène et ont un autre petit secret, ils peuvent combattre ces chimères via des personas.

Les personas sont la manifestation de la psyché de leur utilisateur et elles s’incarnent sous forme de créatures issues des mythologies et des différentes cultures. Dernière petite particularité, à la différence des autres membres du groupe, notre héros sera le seul à pouvoir bénéficier de plusieurs personas. Sacré avantage que voilà ! Contrairement à ce que l’esthétique pop et colorée pourrait laisser supposer, la mort est l’un des thèmes centraux de cet épisode et l’écriture y est riche et sombre.

Désolé, j’ai piscine.

Si notre héros est l’un de ces élus, il est également un lycéen. L’année scolaire s’écoule doucement au rythme des cours, des activités extrascolaires ou du temps passé entre amis. Toute cette partie du jeu s’apparente à un visual novel en offrant une petite liberté d’exploration permettant de découvrir les lieux et de s’en imprégner.

Presque comme dans mes souvenirs du CDI…

La journée comporte des moments où vous aurez votre libre arbitre pour décider des activités à mener. À vous les dilemmes existentiels comme aller au club d’endurance ou aller goûter le burger mystère du moment. Même si l’on ressent une structure peut-être un peu datée du jeu dans cette liberté illusoire dont les contours grossiers se font ressentir, inutile de bouder son plaisir, le charme de l’ensemble opère. On programme et on organise notre emploi du temps au rythme des saisons avec une envie double, celle de nouer des liens avec nos interlocuteurs et de leur donner de l’épaisseur et celle de développer nos statistiques afin de débloquer de nouvelles intrigues ou d’améliorer nos compétences en combat.

Au-delà de l’épineuse question du temps et de sa gestion, il se dégage une sorte de tranquillité et de contemplation dans cet opus où nous composons avec le temps qui nous est alloué. C’est aussi un voyage au Japon et dans son imaginaire. C’est rare et ça mérite qu’on s’y aventure.

Autre activité qui vous sera proposée en soirée, l’exploration du repaire des ombres. Mais où peuvent-elles bien se terrer ?

J’ai comme l’impression qu’il y a quelque chose au bout du couloir… C’est vous, professeur ?

On vous le donne en mille, le lycée. Celui-ci ne serait donc pas un havre de paix, mais également le lieu à l’origine des ombres, le Tartare. Véritable labyrinthe uniquement accessible durant l’heure sombre, le Tartare est une tour pourvue d’une multitude d’étages que le joueur devra gravir afin de percer les mystères relatifs aux ombres et sauver le monde. C’est cette tour qui fera office d’unique donjon du jeu. Les affrontements se déroulent au sein des étages qui sont générés aléatoirement et les étages s’ouvrent au fur et à mesure de l’année scolaire. Dans sa structure, on est sur quelque chose de relativement classique. On a là un donjon très redondant dans ses environnements, avec des coffres à débloquer et des monstres à occire, qui vaut surtout pour la dynamique des combats proposés.

La prison des enfers

J-RPG à l’ancienne oblige, le système de combat adopte le tour par tour. De manière assez classique, les membres de notre équipe peuvent attaquer, se défendre, utiliser des objets ou faire appel à la magie via les personas. Ces dernières bénéficient toutes d’avantages et de faiblesses.

L’idée est d’exploiter les faiblesses des ombres nous faisant face pour les défaire. D’une c’est plus efficace, de deux cela permet de “sonner” les ennemis et de pouvoir réattaquer, que ce soit avec notre héros ou le reste de l’équipe.

Il est en effet possible de switcher d’un combattant à l’autre très facilement et d’exploiter les forces propres à chacun. Tout le principe sera de pouvoir enchaîner les actions sans avoir à attendre son tour et ainsi se défaire des adversaires plus rapidement. Les affrontements sont donc très dynamiques et bénéficient d’une vraie rythmique que l’on pourrait presque relier à la notion de temps évoquée par le caractère intrinsèque du jeu. Si l’ensemble des ennemis est hébété, il est alors possible d’effectuer un assaut de groupe et d’en finir encore plus rapidement.

Halte aux mauvaises langues, il n’y a pas de lien de causalité entre notre niveau de HP et tout le sang répandu au sol !

Au-delà de cet aspect tactique, le jeu encourage clairement cette facette qui assure d’obtenir des récompenses complémentaires en fin de combat. En plus de l’expérience, des sous et des quelques objets récoltés, vous aurez le droit de tirer une carte représentant un bonus. Le tirage varie d’un combat à l’autre et le joueur aura au choix une persona, de l’expérience, des bonus en combat, etc. Il est même possible d’obtenir des bonus permanents durant la session d’exploration du donjon. Le système risque-récompense fonctionnant particulièrement bien, ajoutez à cela une pincée d’aléatoire dans le choix des tirages et la formule magique opère.

Comme déjà mentionné, si chaque protagoniste ne peut en théorie posséder qu’une seule persona, notre héros est spécial et peut en posséder plusieurs. Vous souffrez de collectionnite aiguë ? P3R est fait pour vous. Avec plus d’une centaine de personas à débloquer, il y a de quoi faire. Leur acquisition se fait au sein du Tartare ou via un endroit appelé la Chambre de Velours, les habitués de la série ne seront pas dépaysés.

Ce dernier lieu permet d’enregistrer, d’invoquer ou de fusionner nos créatures entre elles. La fusion mérite d’ailleurs une attention particulière. Elle se décline sous différentes formules et va baser une partie de ses résultats sur les liens sociaux tissés lors de la première boucle de gameplay. Cette composante est plaisante et riche et pousse à la recherche des meilleures associations. Elle n’est absolument pas frustrante, car il est possible de “sauvegarder” les personas que l’on va fusionner avant ladite opération. Il sera ainsi possible de les invoquer à nouveau contre quelques milliers de yens. De ce fait, compléter son compendium sera un véritable sacerdoce.

Igor de la Chambre de Velours. C’est vrai qu’il a l’air très sympathique !

Jeu de rôle à la durée de vie gargantuesque, le titre d’Atlus propose de vivre le quotidien d’un lycéen doublé d’un justicier. Si vous accrochez à la mécanique des combats et que vous pardonnez au Tartare des environnements quelque peu redondants, la maîtrise de la mécanique des fusions ainsi que la complétion du compendium, le titre saura à coup sûr vous occuper. À noter qu’il bénéficie d’une difficulté que l’on pourra adapter à tout moment, exception faite pour le mode de difficulté le plus relevé, ce qui est un très bon point. On peut donc vivre l’histoire pleinement et ne s’intéresser qu’à l’une des deux boucles de gameplay. De manière générale, cet épisode est d’ailleurs salué par la qualité de son écriture dans sa trame principale comme dans ses intrigues secondaires.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • La mise au goût du jour d’un titre exceptionnel
  • L’écriture soignée et sombre
  • La direction artistique
  • La feature “Xbox Play Anywhere” et “Day One” dans le Game Pass
On n’a pas aimé :
  • Ce n’est toujours pas la version ultime de Persona 3
  • Les quelques aspects datés
  • Les décors du Tartare
La version ultime de Persona 3 ?

Pas la peine d’attendre pour consacrer du temps à cet épisode, le travail réalisé permet de dépoussiérer un titre culte qui a permis de donner ses lettres de noblesse à la série Persona. Si l’on ressent une structure datée, tout a été fait pour rendre l’expérience la plus agréable possible. Les fans y trouveront leur compte et le titre sera également une porte d’entrée pour les nouveaux venus. On regrette que cette version n’intègre pas tout le contenu proposé au fur et à mesure des portages, mais ne boudons pas notre plaisir. À ce jour, Persona 3 Reload est “LA” version la plus aboutie de cet opus, en attendant Persona 3 Reload Festival ?

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Persona 3 Reload

Genre : RPG

Editeur : Sega

Développeur : Atlus

Date de sortie : 2 février 2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

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Dognote

30 jan 2024 @ 14:07

Oh et en bonus :

Zut, je n’ai pas assez de “Savoir” pour exposer les théories du psychologue suisse Carl Gustav Jung ou encore parler des couleurs associées aux épisodes de la série, je risque de devoir passer ma soirée à étudier. Voulez-vous passer votre soirée à étudier ? [Etudier] [Pas maintenant]

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Ynvyctuth

30 jan 2024 @ 15:28

J’attendrai perso la version « Royale ».

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Thom B.

30 jan 2024 @ 15:42

merci @Dognote ! et j’aime beaucoup les petits bonus que tu rajoute ahah.

sinon bel évolution graphique ! ce sera peut être mon premier persona B-) ( mais en ai-je le temps ? :’-( )