Cela fait maintenant quatre jours que nous nous sommes retranchés dans la ferme des Greene. La sécurité et la paix qu’elle semblait nous offrir à notre arrivée ne sont qu’illusion. Chaque nuit, je me réveille en sueur, effrayé par la perspective de voir s’ouvrir une brèche dans la clôture qui nous sépare d’eux. Eux. Les morts, ceux qui marchent, ceux qui ont réduit notre vie à une fuite perpétuelle et à l’instinct le plus primaire de l’humanité : sa survie. On ne peut rester là, rester plus longtemps serait nous condamner tous à rejoindre leurs rangs. Il me faut trouver un moyen de nous enfuir, de nous échapper tous et maintenir l’espoir de trouver un refuge où nous pourront tout reconstruire et continuer à vivre. Je fouille instinctivement dans mon bureau en mettant de côté tout ce qui pourrait m’être utile. Un rouleau de gros scotch, un pied de biche, des lanières en cuir, une ficelle. C’est un bon début, les prémices d’une fuite réussie…
Survivre plutôt que de s’évader…
- Le repas n’est pas à négliger
The Escapists est l’un de nos coups de cœur du début d’année 2015. Un jeu qui tout en proposant un concept simple, celui de s’évader d’une prison, proposait un gameplay ouvert et énormément de latitude au joueur pour parvenir à ses fins. Seuls sa prise en main rugueuse et son apprentissage par l’échec un peu raide nous ont retenu de le recommander chaudement et sans réserve. Après deux DLC conséquents, The Escapists revient cette fois sous la forme d’un stand alone mais en dérogeant à son univers carcéral pour s’octroyer une petite virée dans celui des zombies et pas n’importe lequel vu qu’il s’agit de celui de la série à succès The Walking Dead.
The Escapists : The Walking Dead nous glisse dans la peau de Rick Grimes et nous propose de revivre certains des moments les plus mémorables de la BD. Cinq niveaux sont proposés même si le premier, relatant le réveil de Rick après son coma dans l’hôpital Harrison Memorial, fait plutôt office de tutorial. Pour son prix initial de 18 euros, on aurait aimé avoir au moins quelques niveaux supplémentaires, surtout que l’original en proposait six pour le même prix. On prend plaisir toutefois à retrouver les lieux emblématiques de la série comme la ferme des Greene, la prison haute sécurité de Meriwether, Woodbury et son « Gouverneur » et enfin Alexandria.
- L’histoire est agrémentée de petite scénettes reprenant le style BD
Proposant le même gameplay, The Escapists : The Walking Dead ne perd pas en route ses fans de la première heure. Les petits nouveaux auront le plaisir de partir à la découverte du jeu sans la moindre information autre que les objectifs principaux. Dans un premier temps il est essentiel de découvrir l’environnement et d’amasser le maximum d’éléments et d’armes. On se transforme alors en Mac Gyver capable de fabriquer une pelle avec rien, une échelle de fortune, des cisailles etc. Le jeu est riche en possibilités et il existe de multiples façons d’arriver à ses fins sachant que le but recherché est de s’échapper le plus rapidement et proprement possible. Tout serait simple (ou presque) si on n’était pas contraint d’effectuer des tâches régulières pour éviter les soupçons et participer comme il se doit à la vie de groupe. Les anciens joueurs de The Escapists se rendent toutefois compte très rapidement que le jeu a subi quelques bouleversements bienvenus.
Un zombie n’est pas un bon gardien de prison !
- La musculation est primordiale pour affronter sereinement les morts
En posant son baluchon de prisonnier dans l’univers de The Walking Dead, The Escapists prend quelques libertés sur son concept de base. Rick n’est pas un détenu, il est de ce fait beaucoup plus libre de ses mouvements, il n’a pas de couvre-feu et le seul impératif qu’il a est de s’occuper du groupe de survivant et de participer aux tâches quotidiennes de la petite communauté. S’il ne répond pas présent à ces sollicitations ou échoue à son quota de travail, la menace zombie augmente et il devra faire face à l’apparition de groupes de zombies en nombre à l’extérieur et même à l’intérieur de l’enceinte protégée du niveau. Sachant que le score final dépend aussi du nombre de survivants, préserver un taux de menace bas est primordial. Autre changement remarquable : la scénarisation des niveaux. Il ne suffit plus de s’échapper d’un complexe sécurisé mais bel et bien de remplir de nombreux objectifs le plus vite possible. Dans la ferme des Greene par exemple, Rick va devoir aider à soigner son fils puis nettoyer la grange remplie de zombies avant de partir. Chaque niveau dispose d’objectifs différents et cela impacte directement le rythme de la journée en imposant plus ou moins des tâches quotidiennes. Le jeu devient ainsi plus sympathique et accessible que son aîné sans pour autant perdre sa spécificité et son excellent concept.
The Escapists : The Walking Dead se montre plus généreux et plus riche que son grand frère. Les assemblages d’objets sont plus nombreux et répondent à des impératifs de survie dans un milieu « Zombiesque ». Les armes sont très importantes, on amasse, on améliore, on en fabrique. L’arsenal est particulièrement fourni autant au niveau du corps à corps (sabre, fourche, batte de baseball, poing américain etc.) que des armes à feu (fusil à pompe, pistolet, mitraillette etc.) et c’est plus qu’appréciable vu la horde de morts-vivants ou les hommes de main du Gouverneur que Rick devra affronter. Mais heureusement pour lui, il n’est pas seul. Les relations avec le groupe de survivants sont simplifiées, ils le considéreront toujours comme le chef de groupe, pourront accompagner Rick dans son exploration et le laisseront facilement fouiller dans leurs affaires. Ils lui demandent en contre-partie quelques requêtes comme un objet ou un zombie à tuer en échange de monnaie. Rick peut utiliser ce pécule pour acheter quelques objets introuvables ou des munitions chez quelques vendeurs bien cachés ne proposant leur service que la nuit venue.
- Les conduits d’aération servent de refuge mais aussi d’accès pour des pièces inaccessibles autrement
Malgré le peu de niveaux disponibles, il faut avouer que ceux-ci ont fait preuve d’un soin tout particulier quant à leur élaboration. Plus on avance dans le jeu, plus les niveaux sont imposants et structurés. En cherchant bien, on trouve toujours un moyen de rejoindre un bâtiment ou une pièce en apparence inaccessibles. Un conduit d’aération, un tuyau reliant les toits sont parfois des raccourcis salvateurs, dans le cas contraire, une simple pioche ou une pelle pourront rapidement percer un mur ou creuser un tunnel. Les graphismes de The Escapists : The Walking Dead, même en pixel art, sont détaillés et très agréables à l’œil, chaque niveau propose sa propre ambiance, son propre cachet. Les amateurs d’exploration vont être ravis d’apprendre que les BD d’origine sont cachées dans les différents niveaux. Même si la rejouabilité du titre est immense, trouver ces petits objets bonus vous demandera pas mal de temps et d’abnégation.
