Battleblock theatre distille une ambiance décalée, et offre une grosse dose de fun qui n’est freinée que par des mécanismes finalement peu originaux. On regrettera également que les niveaux soient parsemés d’ennemis avec qui il faut se battre : leur présence était tout à fait dispensable. La baston, confuse et limitée, n’a pas vraiment d’utilité et est d’un intérêt plus que discutable. On aurait largement préféré se concentrer uniquement sur la plateforme pure qui se suffit à elle-même. C’est la seule vraie fausse note du jeu.
En marge du mode histoire, chaque acte bénéficie de 3 niveaux bonus (joliment appelés « encore ») qui sont autant de défis pour les joueurs. Tout cela serait déjà pas mal, mais le jeu recèle un contenu encore plus riche.
Jeu en double
En effet, quand on lance une partie à 2 (en local ou en ligne), on traverse à nouveau le mode histoire, mais dans des niveaux revus pour que le terme « coopération » ait un sens. A l’instar d’un Portal 2, il sera nécessaire de réellement s’entraider, chaque joueur ayant un rôle à jouer pour que l’équipe puisse progresser. C’est ainsi une véritable redécouverte des niveaux, avec tout l’avantage que présente le jeu en coopération, le fun n’étant jamais aussi fort que quand il est partagé. Parfois on a un peu de mal à discerner où on se trouve quand les joueurs s’éloignent et que la caméra procède à un puissant zoom arrière, mais peu importe, cela fait partie du jeu et pousse les compagnons à rester si possible ensemble. Il y a certes un peu de confusion, à nouveau dans les combats, du fait que les deux joueurs se donneront souvent involontairement des coups, mais ce point faible ne saurait ternir l’excellente impression d’ensemble de ce mode.
On ne pourra pas en dire autant des autres nombreux modes de jeu en multi, jusqu’à 4 joueurs. Les objectifs peuvent être divers, mais on en revient toujours à se taper dessus. Si s’envoyer des beignes à 4 est amusant un moment, les limites déjà évoquées des combats font surtout de ces modes une sorte de foire d’empoigne, un joyeux bordel qui lasse très vite.
Mieux vaut s’attarder sur l’éditeur de niveau, très simple d’accès, qui va pousser les plus créatifs à créer des défis qui seront très simplement soumis à la communauté. Les quelques exemples disponibles montrent un niveau de difficulté conséquent, et il est très facile de passer des heures à la fois sur la conception de niveaux ou pour tenter de résoudre ceux créés par d’autres.
Techniquement Battleblock theatre n’est pas un jeu qui fatigue beaucoup la console. Les graphismes sont simples, propres, et c’est tout ce qu’on leur demande ! L’important, c’est le style de Behemoth, avec de petits personnages immédiatement sympathiques qui dégagent une patte unique identifiable dans la seconde. Il n’y a pas que le photoréalisme dans la vie, c’est bien plus remarquable de proposer un style artistiquement aussi abouti. L’animation ne souffre d’aucun ralentissement, et les musiques (et voix) sont d’un très bon niveau, entrainantes sans être envahissantes. On peut émettre un peu plus de réserves sur le jeu en réseau, où j’ai pu constater suivant les parties un léger lag.