Il suffit de voir un écran du jeu pour deviner que c’est Behemoth Games, responsable du hit Castle Crashers, qui en est le développeur. Etant donné que leurs productions sont toujours d’un bon niveau, difficile de ne pas être curieux de ce nouveau jeu exclusif à la Xbox 360. Il est toujours plus compliqué de répondre aux attentes que de créer un effet de surprise, alors on encourage bien fort Battleblock Theatre, on frappe les trois coups, et on lève le rideau.
Pince-mi et pince-moi sont sur un bateau
Tout commence par un spectacle de marionnettes, raconté par une voix unique (en anglais sous-titré) qui se charge de tous les personnages et même des bruitages. On est embarqué avec une centaine d’amis et notre grand copain Hatty pour une croisière qui s’annonce pleine d’aventures. Après que la tempête s’en est mêlée, le bateau fait naufrage sur une île pour le moins inhospitalière. Tous les apprentis matelots sont capturés par de méchants autochtones qui ressemblent à de gros chats. Pire, Hatty est ensorcelé et devient un méchant s’en prenant à ses anciens amis ! Ces barges s’amusent en envoyant les prisonniers affronter des épreuves de plus en plus tordues, et en assistant au spectacle bien installés dans leur fauteuil. Un théâtre des plus déviants !
Dans chaque niveau, il faudra récupérer, seul ou à deux, au moins 3 gemmes pour que la sortie s’ouvre. Bien entendu, l’idéal est d’en trouver plus, celles-ci permettant de libérer des prisonniers (ce qui débloque autant d’options d’apparence de notre avatar). En mettant la main sur des pelotes de laine, on pourra même dealer à des chats avides de cet objet de nouvelles armes.
Au fur et à mesure de l’histoire délirante (et franchement drôle, distillant un humour absurde typiquement britannique), on traverse des niveaux de plus en plus compliqués et tordus. Il n’y a fondamentalement rien d’original dans leur déroulement, c’est de la plateforme traditionnelle : on a un double saut, on peut donner des coups, utiliser des armes diverses et farfelues, grimper…Mais tout est conçu avec une précision réjouissante, offrant une progression dans le jeu parfaitement calibrée. Ainsi, après quelques niveaux très simples, les éléments nouveaux viennent complexifier tout cela petit à petit (des blocs rebondissants, d’autres qu’on peut traverser, des blocs explosifs, des télétransporteurs…). Pour les plus anciens, le feeling est très proche de l’excellent Kid Chameleon de la Megadrive, à la fois dans le gameplay et dans la structure du jeu, chaque passage, chaque gemme à trouver étant plus ou moins un casse-tête. Régulièrement, on aura des niveaux à traverser dans un temps limité qui demanderont un timing très précis digne de la grande époque des jeux en 2D.
On peut traverser le mode histoire en une poignée d’heures si on se contente de 3 gemmes par niveau et en difficulté « normal », mais tout dans le jeu pousse à ce qu’on y passe beaucoup, beaucoup plus de temps. Chaque niveau est un défi et est noté, et pour avoir la note maximale, non seulement il faut tout récupérer, mais aussi le faire dans un temps réduit.