Les différences qui font la différence
Pourtant, des différences, il y en a, et si elles semblent dans un premier temps mineures, elles se révèlent non négligeables au final. Déjà, le jeu prend en compte toutes les nouvelles réglementations et colle à l’actualité de la F1. Le KERS et le DRS font leur apparition et demandent pas mal d’entraînement pour être utilisé à bon escient. Le KERS peut être déclenché simplement en maintenant appuyé LB à n’importe quel moment pour peu que la jauge qui se remplit au gré des freinages soit pleine. Le surcroît de puissance permet de faciliter les dépassements, de maintenir son avance…ou bien de résister aux attaques d’un poursuivant. Le DRS est un peu plus compliqué à utiliser. Il permet de régler son aileron pour gagner en aérodynamisme (en perdant en adhérence), à des endroits bien précis du circuit. Le résultat est réel, mais bien comprendre les moments où on a le droit ou pas de l’utiliser oblige à une concentration supplémentaire qui provoquera sans doute quelques sorties de route. Si seulement notre ingénieur avait le bon goût de nous aider en nous donnant des indications précises plutôt que des informations à l’intérêt discutable, cela serait sans doute plus pratique.
Outre ces nouvelles options en course, on ressent également la sévérité des commissaires de course, bien plus prononcée que l’année dernière. Et c’est tant mieux ! Il va falloir conduire « propre » sous peine de se retrouver rétrogradé sans pitié. Terminé les dépassements en poussant légèrement les adversaires. Si l’ensemble a largement gagné en cohérence, il reste malheureusement des décisions qui sont frustrantes pour le joueur, qui continue d’être pénalisé pour des accrochages dont il n’est pas responsable : si on vous envoie en tête à queue, vous pouvez en plus prendre une pénalité parce que vous gênez le trafic. Heureusement, ces anomalies restent rares, bien plus que dans le premier épisode. Les progrès majeurs concernent sans aucun doute l’IA des pilotes, qui a largement été améliorée. Déjà, ils ne réalisent plus des chronos suspects en qualification sous la pluie, les chances sont ainsi plus équitables. Par contre, ils sont globalement meilleurs qu’avant, et aux niveaux de difficulté les plus élevés c’est une véritable gageure de réussir à se glisser dans les premières places. On notera également que le phénomène de gros freinage dans les virages serrés a été très atténué, et surtout, que les retardataires s’écartent enfin des trajectoires quand on fonce sur eux. Devoir lutter contre les retardataires était très agaçant sur F1 2010, et ne plus avoir à (trop) se soucier de leur dépassements est un vrai gros progrès. Même chose en qualification ou pendant les essais, quand on est manifestement plus rapide, les voitures s’écartent. Au niveau du pilotage, les nouveautés sont plus subtiles, et s’adressent avant tout aux joueurs amateurs de simulation et qui aiment jouer en « réel », sans les aides à la conduite activées. Les voitures semblent plus capricieuses, en particulier lors des ré-accélérations en sortie de virage en épingle, qui demandent plus de finesse pour éviter que la voiture ne flotte et ne parte en glissade. L’autre changement dans le comportement de la voiture concerne les suspensions, plus sensibles. On « ressent » bien mieux les reliefs, en particulier quand on s’aventure à mordre sur les vibreurs, jusqu’aux anfractuosités de la piste quand on ne reste pas sur la trajectoire et que les débris de gomme s’accumulent sur la piste. En vue intérieure, les sensations sont excellentes, on les ressent nettement moins en vue extérieure. Le dernier point, et non des moindres, concerne les pneus Pirelli utilisés cette saison. Leur usure est bien différente de celle des anciens pneus, et il va falloir oublier les habitudes qu’on a pu prendre pour revoir nos stratégies. Par contre, les conséquences de l’usure des pneus sur le comportement de la voiture ne sont pas totalement convaincantes : même en fin de vie un train de pneus continue d’être très efficace.
Enfin, il y a les nouveautés peu convaincantes. Si les effets visibles des dégâts sont bien là, puisque les voitures partent plus facilement en morceaux lors des chocs, les conséquences ne sont pas plus méchantes que dans F1 2010. Et puis il y a les promesses de Codemasters que je n’ai pas vraiment pu vérifier du fait que je ne les ai pas vues. Même après de nombreuses courses longues, pas de panne à l’horizon. Pas plus de Safety car, et ce même après avoir provoqué un joli carambolage avec pour résultat une voiture à l’envers sur la piste et une autre dans un état lamentable encastrée dans le rail. Peut-être n’ai-je pas eu de chance, mais je n’ai pas vu la couleur d’une Safety car sur le circuit… Difficile dans ces conditions de parler de cette option !