Harcèlement chez Activision-Blizzard : le studio signe un accord à 18 millions de dollars

«C’est bien peu» le 30 mars 2022 @ 10:482022-05-06T16:16:35+02:00" - 1 réaction(s)

Voilà plus de six mois que l’image d’Activision Blizzard est entachée par des affaires de harcèlement et d’agressions sexuelles. La situation vient justement de prendre un tournant décisif qui ne manquera pas de faire réagir, car nombreux sont ceux qui se demandent si la sanction est à la hauteur des faits avérés.

Une goutte d’eau dans un océan en guise de sanction

C’est donc le Washington Post qui nous apprend que l’éditeur a accepté de signer un chèque de 18 millions de dollars auprès de l’Equal Employment Opportunity Commission (EEOC). Ce règlement, ordonné par le juge de district américain Dale Fischer, intervient alors qu’Activision Blizzard avait initialement accepté de négocier un dédommagement avec l’EEOC le 27 septembre 2021. Cette somme, qui sera répartie entre toutes les personnes reconnues comme victimes d’abus au sein de l’entreprise, ne fait pourtant pas l’unanimité. Plusieurs voix n’ont en effet pas tardé à s’élever pour remettre la décision du juge en question, se demandant s’il s’agissait vraiment d’une victoire pour les victimes.

Le Washington Post souligne que l’audience a été marquée par l’intervention d’un avocat agissant pour le compte du département californien de l’emploi équitable et du logement (DFEH). Ce dernier a fait valoir que la requête de l’EEOC visant à poursuivre le règlement violait les droits des États à leur propre juridiction, ajoutant que l’intervention de l’EEOC était due à la gravité de la violation commise par Activision Blizzard et non à une procédure juridique normale.

L’EEOC a fait valoir que le DFEH a eu plusieurs mois pour faire valoir l’argument du fédéralisme, mais a choisi de l’aborder à la « onzième heure ». Le DFEH a été accusé de faire capoter et de retarder la procédure de règlement alors qu’Activision Blizzard coopérait avec le gouvernement fédéral. Le juge, exaspéré, a répété que l’argument du DFEH était « irrecevable » et que quiconque n’était pas d’accord avec cette décision pouvait saisir la neuvième Cour de cassation.

Activision Blizzard sorti d’affaire grâce à l’EEOC ?

Toujours selon le journal américain, l’accord pourrait empêcher le DFEH, qui a également intenté une action en justice contre Activision Blizzard en octobre dernier, de demander des dommages et intérêts supplémentaires. La raison ? L’accord conclu avec l’EEOC contient une clause qui permet à Activision Blizzard de faire disparaître les allégations de harcèlement sexuel des dossiers des demandeurs de l’accord, ce qui aurait pour effet d’entraver le procès de le DFEH.

L’accord, tel qu’il a été conclu, permet également à l’éditeur d’utiliser les fonds non réclamés pour ses propres fonds de charité à destination des femmes. Le DFEH craint de ce fait que le contrôle d’une partie de l’argent ne revienne à l’entreprise, alors que la décision de justice est censée la punir.

Irions-nous jusqu’à dire qu’Activision Blizzard s’en sort « à moindres frais » ? Le sujet mérite pour le moins d’être évoqué, car ces 18 millions de dollars représentent en fait 450 $ de dédommagement par victime. Une somme dérisoire quand on sait que l’éditeur engrange des sommes colossales chaque année et que Bobby Kotick devrait quitter son poste en 2023 avec 390 millions de dollars en poche. Microsoft, qui a réalisé le plus gros rachat de l’histoire du jeu vidéo, ne manquera pas de suivre tout cela de très près.

Activision Blizzard

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Gordon Freeman

30 mar 2022 @ 13:27

En gros, en échange d’un chèque les plaignant devront abandonner leurs plaintes et la boucler..? Très classe !