Il est de notoriété publique que Bill Gates n’a jamais été un grand passionné de l’industrie vidéoludique, ni même un simple joueur occasionnel. Lorsqu’il quitta son empire, Microsoft, au cours de l’année 2014, il fut remplacé par Satya Nadella. Ce dernier n’a jamais caché ses ambitions de rendre l’entreprise plus compétitive face à d’autres géants technologiques tels que Google ou Apple. Il vient encore une fois de le prouver.
Xbox comme fer de lance du métavers Microsoft
Satya Nadella est l’homme fort de Microsoft, mais aussi celui à qui l’on doit le renouveau de la marque Xbox en nommant à sa tête le très médiatique Phil Spencer. Ensemble, le premier acte majeur du duo fut de valider le rachat du studio Mojang, créateur de la franchise Minecraft. Une transaction qui avait fait déjà couler de l’encre, bien avant que l’intention de rachat du groupe Activision - Blizzard ne soit énoncée.
Lorsque Microsoft devient officiellement propriétaire de Minecraft, une licence rassembleuse et populaire, la direction de Microsoft y voit une occasion en or de déployer la technologie du cloud à grande échelle. Et si le fait de rassembler en son sein parmi les studios les plus importants du marché était le moyen de franchir un nouveau palier, celui du métavers ?
Pour moi, le simple fait d’être excellent dans la construction de jeux nous donne la permission de construire la prochaine plate-forme, qui est essentiellement le prochain Internet : la présence incarnée. Aujourd’hui, je joue à un jeu, mais je ne suis pas dans le jeu. Maintenant, nous pouvons commencer à rêver qu’à travers ces métavers je puisse littéralement être dans le jeu, tout comme je peux être dans une salle de conférence avec vous dans une réunion. Cette métaphore de la technologie... Se manifestera dans différents contextes.
Évoquant dans une interview pour le Financial Times le fait que les joueurs aiment pouvoir incarner un personnage virtuel et le personnaliser selon leurs souhaits, Satya Nadella est certain que c’est ce qui constitue l’essence même du jeu vidéo. Et cette essence est pour lui l’avenir du fait de jouer : le métavers, ou le « nouvel internet », ne pourra passer que par le jeu vidéo selon sa théorie. Un domaine que Satya Nadella est plutôt fier de mettre en avant lorsqu’il explique que Microsoft est passé de la création de « solutions logicielles pour écrire, pour accroître sa productivité et concepteur de jeux vidéo » à une véritable entreprise.
Le métavers, qu’est-ce que c’est ? Le métavers, c’est essentiellement créer des jeux vidéo. C’est être capable de rassembler des gens, des lieux, des objets au cœur d’un moteur physique puis de mettre en relation l’un à l’autre ces gens, ces lieux, ces objets au cœur de ce moteur physique [...] Et donc, la façon même dont nous allons aborder ce système que nous allons construire pour le métavers est, principalement, de démocratiser la construction du jeu et de l’apporter à tous ceux qui veulent construire n’importe quel espace...
Cet entretien met donc clairement en avant une vision très élargie du jeu vidéo pour Microsoft qui voit en ces acquisitions et ce développement rapide une opportunité de sortir du jeu vidéo de salon pour créer un véritable « univers parallèle ». Est-ce également la raison qui pousse l’entreprise à abandonner peu à peu son implication dans le développement de technologies basées sur la réalité augmentée pour imaginer un futur dans la réalité virtuelle ? Rien ne présage une telle hypothèse à l’heure actuelle, mais Satya Nadella a clairement une vision élargie du jeu vidéo. Une vision qui s’appuie sur une variété technologique, mais également sur la diversification des licences vidéoludiques du groupe.
