Fort d’une campagne Kickstarter réussie et d’un suivi de sa communauté exemplaire, Iron Harvest a montré durant l’E3 le dur labeur réalisé jusqu’alors et introduit ce qui nous attend d’ici à sa sortie sur Xbox One dans quelques mois. Si aucune date de sortie n’a été annoncée, cela n’est pas tant dû à la version PC qui n’est pas encore totalement terminée qu’à la version console dont les contrôles à la manette ne sont toujours pas finis d’être configurés. D’ailleurs, la démo que nous avons eu en main se jouait au clavier et à la souris.
Avant d’aller plus loin, la question fâcheuse de la prise en charge du clavier/souris sur console a été soulevée et, visiblement, ne s’était pas posée un seul instant dans la tête de ses développeurs, KING Art Games. Microsoft semble peiner à proposer cette alternative de manière claire aux studios.
Une fois cette question éludée, nous pouvions dès lors nous installer derrière notre écran pour voir ce que propose le jeu. Fans de stratégie à la Company of Heroes, bienvenue à la maison ! Sans être un clone, le jeu est un hommage résolument moderne au genre qui se base sur des mécaniques de stratégie classiques tout en apportant son lot d’améliorations et de nouveautés. Sélectionner ses unités, les envoyer au casse-pipe par petits groupes ou en masse, prendre le contrôle du terrain et tirer profit de l’environnement pour mieux se dépêtrer de situations désespérées, tout cela on connaît. Là où Iron Harvest tire un peu son épingle du jeu, c’est dans des petits détails qui font toute la différence en termes d’interface et de gameplay.
Accessible, le jeu l’est. D’ailleurs, sur les quatre personnes présentes pendant la présentation, nous étions seul joueur console ce qui ne nous a pas empêché de mettre une piquette aux pro-gamers-pc-master-race coutumiers du genre. Preuve en est que si des bases de stratégie suffisent à prendre ses marques, le gameplay intuitif fait le reste. Planquer ses unités alignées derrière un muret, check. Simple, on pointe, les marqueurs au sol apparaissent pour montrer les différentes possibilités de positionnement et on y va. Rien qui ne puisse être adapté facilement à la console. La partie n’était pas trop rapide, ce qui permet de se déplacer rapidement sur la map pour attaquer une base d’un côté tout en retournant vite à la sienne et la protéger d’une vague d’ennemis en approche. Reste à savoir comment seront gérées la sélection et la création des différents types d’unités à travers les bâtiments. Là où le jeu se complique, c’est dans cette mécanique redoutable qu’est la destruction des décors. Cela paraît peut-être bête à dire mais tenter une stratégie sur le terrain à base de « je place mes soldats derrière ce muret, les mortiers derrière la maison à l’abri et les tanks en avant », ça marche bien si et seulement si on a vu arriver les blindés adverses et qu’ils ne nous cassent pas ces éléments de décor en moins de temps qu’il n’en faut pour trouver une stratégie de repli.
Avec sa campagne solo bien peaufinée, le titre entend bien draguer des férus de combats militaires aux unités fantaisistes (mais crédibles) avec une histoire solide fière de plus d’une heure de cut-scene. Le public aguerri, soucieux de pouvoir se lancer dans des batailles en multijoueur, peut déjà se rassurer, du online en 1VS1, 2VS2 et 4VS4 est prévu. Comme il est toujours difficile de jauger de la profondeur d’un jeu de cet acabit durant un salon en une si courte présentation, nous nous abstiendrons de juger si le jeu sera à la hauteur de la bonne surprise qu’il a suscitée, mais nul doute que les retours de sa communauté l’aiguilleront vers quelque chose de solide. Reste à espérer que la version console soit bien traitée, ce qui serait bon à prendre pour tout un chacun.
