L’air de rien, le premier Epic Mickey était un véritable tour de force. Exploiter l’univers de Disney, avec un de ses héros les plus emblématiques, mais sans tomber dans un résultat exclusivement adressé aux enfants relève de la prouesse. Pour arriver à cela, il a fallu livrer un savant cocktail de respect de l’univers traité, tout en y ajoutant une touche de style graphique élaboré en léger décalage des films qui sortent aujourd’hui. Sans rien renier du monde de Disney, au contraire, le jeu a livré une version juste un tout petit peu plus sombre. Une légère touche qui n’a posé aucun problème aux enfants, et qui a été suffisante pour intéresser les plus grands. Une belle performance renouvelée avec ce deuxième épisode ?
Le Fou chantant
Le monde de la désolation, terre d’accueil des personnages tombés dans un oubli relatif, a retrouvé la paix à l’issue du premier jeu. Mais alors que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, un nouveau danger ne tarde pas à surgir. Des tremblements de terre se manifestent un peu partout, détruisant tout sur leur passage. Les habitants du monde de la désolation voient alors arriver un allié inattendu en la personne du savant fou, affirmant qu’il a fait amende honorable et qu’il ne veut que le bien de tous. Si le lapin Oswald est prêt à lui faire confiance, ce n’est pas le cas de sa compagne Ortensia, ni de Gus le Gremlin. Ils décident donc de faire appel à Mickey, grand sauveur devant l’éternel, pour restaurer la paix et l’ordre dans l’univers de Disney…C’est parti pour une grande aventure, avec Oswald et sa télécommande, et Mickey armé de son pinceau magique. L’esprit de Disney est remarquablement capturé, sans pour autant qu’on ait un résultat « gnan-gnan » à l’écran. Ainsi, le savant fou ne s’exprime qu’en chantant. De vraies chansons, entièrement en français, qu’on croirait sorties d’un film, et qui marquent chaque avancée majeure de l’histoire. Le concept de repeindre ou à l’inverse d’effacer les décors est riche en possibilités, et est très bien exploité. Le principe est fun, et permet des décors visuellement réussis, dans lesquels il « manque » des bouts. Si Mickey est donc bien loti, Oswald ne s’en tire pas aussi bien, ses capacités n’étant pas aussi spectaculaires. Qu’importe, le cœur du jeu est qu’il a été conçu pour être joué à deux, les capacités des deux héros se complétant. Il est ainsi indispensable de bien se coordonner pour progresser, ce dont on retire une vraie satisfaction, avec un écran splitté efficace qui ne nuit pas à la lisibilité de l’ensemble. On arrive à un résultat très vivant, et on appellera souvent son voisin de manette pour qu’il nous donne un coup de main afin de franchir un gouffre, d’allumer une machine, d’atteindre une plateforme, ou juste pour mettre hors d’état de nuire un ennemi (sans le tuer, on est chez Disney, mais en le rendant tout gentil). L’avancée dans l’histoire à deux est passionnante et très bien équilibrée, se faisant de façon naturelle, sans véritable blocage, tout en imposant aux joueurs un minimum d’observation, d’astuce et de précision pour que le challenge maintienne l’intérêt jusqu’au bout.
A l’inverse, le jeu en solo n’est pas aussi intéressant, en grande partie à cause d’un choix étonnant. En effet, on ne contrôlera que Mickey, sans avoir la possibilité de passer d’un personnage à l’autre, comme c’est en général le cas dans les jeux misant sur la coopération (les jeux Lego en étant une bonne illustration).