Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’un Mario où on tue des ennemis : ici le petit garçon avoisine les 7 ans d’âge et ne pourra que fuir et user de malice pour progresser dans ces décors qui vous rappelleront les « joyeux » soirs de pluie à New-York des vieux longs métrages américains avec un grain sur la pellicule. Les lumières sont rares mais significatives du bon chemin, parfaitement mises en avant, au bon moment et avec parcimonie ; un choix artistique osé mais payant, touchant de sobriété, comme ces deux billes blanches que sont vos yeux et qui s’éteignent progressivement à chaque mort cinglante. On regrettera néanmoins que les décors perdent de leur charme au fil du jeu : de simples et efficaces, assez enchanteurs, on arrive à de simples suites d’éléments d’énigmes sur la fin, ôtant inéluctablement ce qui fait une grosse partie du charme du jeu. Il s’agit d’un jeu effectivement bien noir, puisque hormis la dominante de couleur sombre, certaines scènes de décès pourront heurter la sensibilité des plus jeunes. C’est là tout l’opposé de Braid, qui proposait des décors aux mille couleurs et à la musique très présente mettant délicieusement dans l’ambiance : ici, l’absence quasi-totale de musique vous rappellera que la Xbox, elle fait finalement pas mal de bruit, mais ses rares expressions restent néanmoins bien trouvées, que ce soit en termes de qualité ou du moment où elles sont jouées. Comme le scénario, un peu dommage qu’on n’en ait qu’un aperçu minime mais jamais franc et sincère.
Light my Fire
Côté énigmes, pas de quoi se creuser les méninges pendant des heures, à l’inverse d’un Braid, avec des caisses à déplacer, des boutons à presser au bon moment, des jeux avec l’apesanteur, ou une combinaison des trois, et la majorité des joueurs constitués normalement finira le jeu en 2/3 heures.
Limbo ne propose qu’un seul et unique mode de jeu, une sorte de mode histoire découpé en chapitres qu’il vous sera possible de recommencer à loisir une fois débloqués. Aucun autre mode de jeu (défis ou multijoueur par exemple) ne viendra égayer un jeu volontairement triste et sombre, mais certains trouveront peut-être de quoi relancer leur intérêt au moyen des classements en fonction de la progression dans le jeu ou lors de la sacro-sainte chasse aux succès.