Test - Allison’s Diary : Rebirth - Fuyez, pauvres fous !

«Il existe des choses pires que l’Enfer, ce jeu en est l’essence même» , - 0 réaction(s)

Allison’s Diary est un jeu d’horreur/survie à la première personne édité par Star Consult S.r.l et développé par KR Games. Sorti initialement en 2018 sur PC et puis en 2020 sur consoles, le titre se targue de graphismes époustouflants et de jumpscares effrayants. Du coup, qu’en est-il ? On vous prévient, la réponse ne va pas vous plaire.

Après leur avoir montré ce jeu, vous n’aurez plus d’amis...

Oh, une histoire d’asile, pourquoi pas…

Je crois que l’agence immobilière s’est foutue de ma gueule

Comme on le craignait, Allison’s Diary ne propose pas un scénario des plus originaux : en 1956, une enfant de 9 ans tue sauvagement ses parents durant la nuit et se retrouve donc enfermée dans un asile. C’est là-bas qu’elle y mourra mais non sans laisser quelques indices sur la façon dont elle a tué ses géniteurs. En effet, on incarne Guglielmo Carter, lancé dans la recherche du journal intime d’Allison, histoire de connaître tous les détails croustillants sur cette fameuse nuit.

Bon, vous n’auriez pas un bouquin à finir ou des mots croisés à faire ?

C’est pas vraiment un endroit où faire du vélo mais d’accord

Que l’on soit clair là-dessus, Allison’s Diary est loin d’être un chef d’œuvre, bien au contraire. Même la petite somme de 10 € à laquelle le titre est proposé sur le store ne justifie pas que l’on s’inflige un pareil désastre, que ce soit sur Xbox One (comme c’est le cas ici) ou sur Series X|S. Voilà, c’est dit. Maintenant, vous ne serez pas étonné si on vous dit que l’histoire est tout bonnement ennuyeuse et les jumpscares effrayants…de nullité. Cela dit, la bande-son n’est pas forcément mauvaise en soi, mais il est évident que des effets sonores ne peuvent pas sauver un jeu entier à eux seuls. Alors excepté quelques claquements de porte, des bruits de vitre brisée et des petits sons gutturaux par-ci, par-là, la bande sonore reste malheureusement très fade et ne donne pas assez matière à ressentir un quelconque frisson. On se balade donc l’esprit serein au cœur d’un asile délabré avec comme seule amie la célèbre lampe torche multitâche. En plus d’éclairer notre chemin, cette dernière est utile pour détruire les entités qui tentent de nous ôter la vie (Qui a dit Alan Wake ?! Qu’il se dénonce !) mais on doit évidemment la recharger à l’aide de piles faisant curieusement la taille d’un chat obèse.

Vous voulez ma lampe torche sinon ?

“Des entités ? Génial !” nous direz-vous. En fait non, elles sont juste là pour apporter un minimum de consistance au jeu, mais on ne sait fichtrement rien sur la raison de leur présence. Puis il faut dire qu’avec des hitbox développées avec les pieds, on a de fortes chances de mourir face à son ennemi même en lui enfonçant violemment la lampe torche dans l’œil. Gros bémol encore une fois, si l’on meurt, on recommence tout bêtement notre (més)aventure au tout début de la zone. Rien de plus frustrant, surtout en sachant que l’on “sprinte” aussi rapidement qu’un cul-de-jatte. Du coup, pas la peine de préciser que fuir un être malfaisant en trottinant gaiement est particulièrement ridicule.

Mi-mur, mi-ciel : Nouvelle mode construction printemps / été

En plus d’être atrocement mauvais dans la réalisation, on doit avouer ne rien avoir pigé au scénario. Les seuls éléments qui pourraient nous aider sont les fameuses pages du journal intime d’Allison. Pages qui sont au nombre de 8, que l’on trouve éparpillées dans les différents lieux visités et que l’on ne peut pas consulter. Oui oui, vous avez bien lu. On récupére les pages et basta. On peut les regarder de loin quand elles sont posées gentiment par terre, mais une fois rangées en boule dans notre poche, interdiction de les étudier minutieusement. Je reprends pour ceux du fond : on ne peut donc pas voir les pages que l’on trouve, pages du journal intime d’Allison, ledit journal qui est précisément la raison de notre expédition. Vous voyez où est le problème maintenant ? Il faut aussi préciser que le menu pause ne sert qu’à retourner au menu principal. Pas d’inventaire, pas de carte, pas d’options, nada. Il fallait oser, KR Games l’a fait. Niveau intrigue, on en déduit très vite qu’avec un début des plus prévisibles, on ne s’attendait pas à voir une fin digne d’un blockbuster à gros budget mais tout de même. Malgré l’ignominie de ce jeu, ce serait dommage de spoiler mais sachez que l’on termine le jeu avec le sentiment douloureux, mais sincère, que les développeurs ne souhaitaient absolument pas finir le travail, mais plutôt laisser les joueurs en pleine dépression. Un fond noir agrémenté d’un “Voilà, c’est fini. Merci et au revoir” écrit en Comic Sans aurait été tout aussi efficace. Voire mieux.

Sérieusement, vous ne voulez pas aller prendre l’air plutôt ? Cueillir des champignons ou promener votre chien ?

C’est du sang ça ?! Sérieusement ?!

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Allison’s Diary est loin d’être aussi effrayant que l’on espérait. Au début, il est vrai que malgré des graphismes d’un autre temps et des déplacements à la fois saccadés et lourds, on a eu envie de lui laisser sa chance : on sursaute quand la lumière de la lampe torche vacille et qu’Allison fait son apparition, on est intrigué par les traces de sang au sol qui mènent à un corps bizarrement absent la seconde d’avant, on est surpris de voir notre premier monstre nous sauter dessus, toutes armes dehors. Mais comme la tolérance et la patience ont des limites, on se surprend au bout du compte à traverser les pièces en sprintant - non pardon, en trottinant - sans même jeter un regard au corps qui vient de bouger allégrement sur un lit ni même s’arrêter de surprise après la chute suspecte d’un objet. Tout ça dans le seul but d’en finir le plus vite possible. On en profite donc pour remercier le studio de ne nous faire perdre seulement une petite heure de notre précieux temps. Les apparitions d’Allison étant un ramassis de clichés vus et revus qui ne méritent pas la moindre once d’intérêt et les nombreux bugs graphiques rendant le jeu infect, on a du mal à concevoir que le titre soit sorti sur Xbox One en 2020 sans avoir eu une amélioration digne de ce nom. Peut-être aurait-il fallu que les développeurs testent leur propre jeu, cela aurait été la moindre des choses.

Test réalisé sur Xbox One

Bilan

On a aimé :
  • Qu’il ne dure qu’une heure
On n’a pas aimé :
  • Le jeu dans son intégralité
Vraiment j’insiste, faites autre chose. N’importe quoi. Rien. Tout sauf jouer à ce jeu

Pour faire court, rien ne va dans ce titre, rien. Du début à la fin, Allison’s Diary flirte intimement avec le médiocre pour terminer sur un final catastrophique. Il est indispensable pour nous de vous conseiller d’éviter tout contact visuel et/ou physique avec ce jeu, même si votre vie en dépend. Surfer sur la vague des jeux d’horreur est une chose, encore faut-il savoir créer quelque chose de potable et viable. Et ce n’est certainement pas le cas d’Allison’s Diary. La seule chose que l’on peut lui accorder, c’est qu’en une heure, on expérimente de façon intensive et immersive ce qu’est la profonde déception alliée à la colère viscérale d’un foutage de gueule intégral.

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Allison’s Diary : Rebirth

Genre : Survival Action

Editeur : Star Consult

Développeur : KR Games

Date de sortie : 24/07/2020

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows