Test - Twin Mirror - Quand DONTNOD se regarde trop dans le mirroir

«Rien de miroitant» , - 2 réaction(s)

Décidément devenu très prolifique, le studio DONTNOD nous propose une nouvelle aventure quelques mois à peine après Tell Me Why. Le fantastique et le polar vont se croiser à nouveau autour de personnages dans le doute confrontés à des mystères. Dites, ça ne deviendrait pas une routine un peu trop facile, tout de même ?

Quand on arrive en ville

Sam revient dans la ville minière de Basswood deux ans après l’avoir fuie brusquement. Les raisons de cette fuite seront expliquées par la suite ; on ne va pas les divulguer car il y a déjà bien assez peu de surprises et de suspens comme ça. La raison de son retour ? L’enterrement de son meilleur ami à qui il n’avait pas vraiment donné de nouvelles depuis son départ. Mais cette mort est suspecte. C’est sa filleule, la fille du défunt, qui le lui affirme à son arrivée, non sans lui demander par la même occasion d’enquêter. Car Sam est ce que les locaux désigneraient comme un fouille-merde, un journaliste qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.

4 chiffres ? Mais à quoi peuvent-ils bien servir ?

Lieux communs et clichés font bon ménage dans cette histoire, chose que vous aurez pu constater avec ce pitch. Du vu et archi-vu, jusqu’à la dégaine très Alan Wake du héros. Il partage d’ailleurs avec le personnage de Remedy une propension à se perdre dans ses pensées, sauf qu’ici cela prend la forme de conversations avec son jumeau imaginaire qui le guide. D’où le titre Twin Mirror.

La tête dans les nuages

Ce duo psychédélique est ce qui caractérise le titre puisque tout le gameplay tourne vite autour de cela exclusivement. Comme dans les autres titres du studio, le personnage va se balader de décor en décor en farfouillant dans les placards et discutant avec des gens. Ça, c’est pour la base. La première originalité vient de ce Sam à lunettes, fin psychologue et analyste, qui suggère sans cesse au joueur la bonne conduite à suivre. Et force est de constater qu’on ne se plante pas trop en suivant ses conseils. Il faut toujours avoir un Sam pour être en sécurité !

L’autre “grosse” originalité de Twin Mirror est la capacité surnaturelle du personnage à se projeter dans son palais mental pour résoudre des énigmes ou se remémorer des souvenirs difficiles. Les fans de la série Persona peuvent se rendormir aussitôt, les palais consistent bien souvent en un chemin en ligne droite, avec des gimmicks de gameplay censés traduire les angoisses de Sam et la manière dont il essaie de s’en dépêtrer. Ces phases de gameplay sont soit lourdingues, soit minimalistes dans le meilleur des cas. Très simplistes, donc.

Comment s’en sortir ?

À d’autres moments, notre journaliste peut prendre une minute de respiration en pleine conscience afin de se projeter dans son palais mental et y reconstruire des événements en se basant sur les indices qu’il a relevés. Traduisons : on fouille et après on choisit l’ordre des événements, et si par malheur on se plante, le jeu nous invite à refaire les choses pour trouver l’unique et bonne solution. On est loin d’avoir des choix et des conséquences qui découlent de ces hypothèses ; seuls les dialogues auront une incidence sur les relations et la trame, à quelques rares moments.

Alan Wake X Control X Psychanalyse de comptoir

La faible durée de vie du titre, proche des 4 heures de jeu en ligne droite, permettra à chacun d’essayer de provoquer des conclusions différentes, mais pour cela il faut quand même de la motivation. Car le principal souci du jeu n’est pas le gameplay habituel du studio mais bien le manque de consistance des personnages et du peu d’empathie que l’on nous amène à ressentir par rapport aux situations qu’ils traversent. Le deuil n’a pas l’air de bouleverser grand monde si l’on se réfère à leurs actes ou aux dialogues. On a été habitué à un travail bien plus fin et juste de la part du studio, ce qui laisse l’amer sentiment qu’ils sont en train de nous faire une Telltale à décliner un concept sur n’importe quelle histoire avec plus ou moins de succès. Même les élans de grâce que l’on ressentait par moment dans la mise en scène de Tell Me Why ou Life is Strange sont aux abonnés absents, ainsi que l’OST, ici totalement anecdotique.

Le coin des chasseurs : Une grande partie des succès est liée à la progression, aux choix et à la complétion, le tout en succès cachés. Rien de compliqué à débloquer.

Bilan

On a aimé :
  • C’est plutôt propre
  • C’est court...
On n’a pas aimé :
  • ... car rien n’est vraiment développé
  • Convenu et sans surprises
Pâle reflet

Twin Mirror n’est clairement pas le meilleur jeu du studio. Il pèche un peu sur tous les plans : mise en scène, personnages, histoire et même jusqu’à l’incorporation du fantastique cher au studio français, rien ne fait vibrer ici. Certes, ce n’est pas totalement inintéressant, ni moche, ni injouable, mais on ne risque pas de repenser au jeu une fois terminé. La bonne nouvelle, c’est que ça ne dure pas longtemps. Vraiment, DONTNOD, gagner son indépendance éditoriale pour sortir quelque chose d’aussi convenu, c’est fort dommage.

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Twin Mirror

PEGI 0

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Bandai Namco

Développeur : DontNod

Date de sortie : 01/12/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

aloulou

05 déc 2020 @ 17:47

bon faudrait que DONTNOD passe a autre chose parce que la avec tell me why et twin mirror le studio tourne en round

Darlink60

05 déc 2020 @ 20:15

J’aime vraiment bien les productions de DONTNOD, même s’il est vrai que depuis Life is Strange la formule reste identique (Life is Strange 2, Tell Me Why et maintenant Twin Mirror).