Test - Visage - L’horreur est humaine...

«Plonger dans le cœur de l’horreur pour en sortir le nectar du bonheur» , - 1 réaction(s)

Développé par le studio québécois SadSquare, Visage est un jeu d’horreur psychologique à la première personne clairement inspiré du très regretté Silent Hills P.T. et de quelques autres excellents jeux d’horreur comme Phantasmagoria ou la saga Amnesia, mais aussi de films du même genre comme The Grudge. Ayant vu le jour grâce à un kickstarter rondement mené (le triple de la somme requise récolté en 45 jours), le premier chapitre du jeu fut terminé en 2016 et débarqua sur PC en accès anticipé en novembre 2018. Depuis, plus rien n’arrête SadSquare qui se permet même de sortir le titre en octobre de cette année, agrémenté d’un chapitre supplémentaire, sur tous les supports : PC, Xbox et Playstation. N’est-ce pas trop ambitieux me demandez-vous ? Eh bien, c’est ce que nous allons voir.

Hello there !

Un aperçu du monde prouve que l’horreur n’est rien d’autre que la réalité

Il faut toujours sortir armé, même chez soi

Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Visage prend donc place dans les années 80, au sein d’une ancienne demeure recélant bien des mystères. La maison ne se contente pas seulement d’avoir des murs qui grincent, un parquet qui craque et des ampoules qui vacillent. Non. Cette étrange bâtisse abrite un passé torturé où vous incarnez Dwayne Anderson, le nouveau résident des lieux, en proie à des phénomènes surnaturels. Pour faire court, cette maison a été le théâtre de bien des morts brutales et vous devrez vivre ces souvenirs tragiques à vos risques et périls.

Une partie de roulette russe ?

Dès le lancement de Visage, vous êtes avertis : “Ce jeu contient des scènes pouvant être extrêmement dérangeantes. Il peut être déconseillé à certaines personnes d’y jouer. [...] Visage est difficile.” Et en effet, l’introduction ne fait pas dans la finesse et souligne clairement le ton et l’ambiance du titre. Suite à cette scène plutôt malaisante, vous voilà à errer dans cette maison sans avoir le moindre indice sur le chemin à prendre excepté les quelques indications proposées par le tuto suggérant qu’une bougie, un briquet et des pilules sont vos meilleurs alliés. Les briquets et les bougies, on comprend vite pourquoi. Mais qu’en est-il des flacons de comprimés ? Et bien pour faire simple, des évènements étranges se produisent aléatoirement au cœur de cette maison et les pilules sont votre seule chance de maintenir votre santé mentale à un niveau suffisant au risque de sombrer dans la folie et d’être victime des pires hallucinations. Mais est-ce vraiment le fruit de votre imagination ?

L’horreur ne va pas sans l’imagination

Pas sûr que ce soit un miroir ça...

Visage se compose de plusieurs fins (dixit les développeurs mais nous n’en avons trouvé que 2 à l’heure actuelle, le mystère reste donc entier) ainsi que de 3 chapitres bien distincts, où, à l’instar d’une anthologie, vous en apprendrez davantage sur ce qu’il est advenu aux précédents propriétaires. Tel un catalyseur, cette copie de la Maison du Diable (nous l’appellerons donc Amityville) est le seul fil conducteur entre les 3 histoires : Lucy, Dolores et Rakan, du nom de celles et ceux qui ont malheureusement subi les foudres d’Amityville. Pour lancer les chapitres en question, vous devez trouver des objets bien particuliers et une fois l’histoire commencée, impossible de revenir en arrière. De plus, grâce à un épilogue assez conséquent, vous pouvez récolter des indices pour trouver certains éléments cruciaux et de ce fait, pouvoir débloquer la “bonne” fin. En revanche, les plus pressés et les bourrins du dimanche n’y trouveront pas leur compte car dans Visage, la patience et le sens de l’observation sont primordiaux. Il est indispensable d’inspecter absolument toutes les pièces, tiroirs, décors et on en passe pour espérer relever les petites spécificités qui vous permettront d’avancer dans l’histoire et ne pas errer indéfiniment au cœur de l’Enfer.

Stalker, c’est mal

Mais ce qui est sûr, c’est que la maison est un nid à artefacts. Certains s’avèrent plus mémorables que d’autres comme le célèbre appareil photo et son flash, objet phare des films et jeux d’horreur et source de bien des frayeurs chez les adeptes du frisson. Mais arpenter Amityville n’est pas sans risque car, que ce soit en plein chapitre ou en dehors, des évènements paranormaux peuvent vous tomber dessus de manière aléatoire et faire baisser considérablement votre santé mentale. À vous de garder la tête froide et fuir devant l’ennemi. D’accord, ce n’est pas très courageux mais dans Visage, c’est la seule façon de rester sain et sauf. Pardon, corrigeons : de rester sauf.

S’il ne reste aucun frisson, l’horreur reviendra

La flash d’appareil photo, une valeur sûre

Visage utilise avec brio les mécaniques de base des œuvres d’horreur durant les 10 à 15 heures de jeu et ce que l’on peut dire, c’est que ça fonctionne du feu de Dieu. Sans parler des lumières qui vacillent, des portes qui s’ouvrent toutes seules et des télévisions et radios qui s’allument comme par magie, le sound-design est sans nul doute l’aspect le plus réussi de ce titre. L’immersion est totale et il est difficile de parcourir Amityville sans être effrayé par le moindre grincement ou par une ombre fugace. Les événements aléatoires sont la cerise sur le gâteau et ne vous laissent que très peu de répit. Les objets tels que les bougies, les briquets et les pilules sont à récolter au compte-gouttes et malheureusement, vous ne pouvez garder dans l’inventaire que 5 objets dits “dynamiques” (en plus des 2 objets que vous avez en main). En plus de devoir réfléchir intensément à ce qui vous sera le plus utile, l’inventaire est également lésé par son manque d’ergonomie. En effet, changer d’objet n’est pas vraiment une partie de plaisir et il se peut que vous lâchiez ou utilisiez le mauvais objet dans un moment de panique.

Il y a un bug dans la matrice

En parlant de petit désagrément, les animations ne sont pas vraiment au goût du jour et de petits bugs graphiques peuvent venir ternir quelque peu l’expérience de jeu. Dans notre cas, vers la fin du dernier chapitre, un bug de texture nous a quasiment empêchés de finir un passage de l’épilogue (et impossible de revenir un arrière, maudite sauvegarde automatique). On dit bien “quasiment” car en faisant un autre passage de cette épilogue à la place, cela a en quelque sorte débloqué ce bug qui nous faisait traverser le sol, nous coinçant dans les limbes du jeu. Rassurez-vous, les développeurs sont sur le coup et proposent des mises à jour régulièrement pour pallier à ces petits défauts.

Le coin des chasseurs : Il n’y a que très peu de succès à débloquer via l’histoire. Les succès restants sont assez compliqués et nécessitent un gros investissement. Obtenir les 1000G est un challenge digne des plus persévérants.

Bilan

On a aimé :
  • Le sound-design parfait
  • les événements paranormaux aléatoires
  • Les 3 chapitres originaux
On n’a pas aimé :
  • Les bugs graphiques
  • Le manque de fluidité de l’inventaire
L’horreur n’a pas de visage

En dépit de quelques bugs, Visage est clairement un maître en matière de jeu horrifique. Les 3 chapitres offrent une grande diversité dans le scénario et le temps de jeu est conséquent. Les mécaniques exploitées ici ont déjà été vues et revues dans les films d’horreur et autres et pourtant, le titre offre une angoisse et une peur froide sans pareil tout au long de l’histoire. Le sound-design est une merveille et malgré des graphismes et animations un peu moyennes, Visage n’est pas en reste en matière d’angoisse et devient un concurrent sérieux aux titres les plus effrayants. Un must have à conseiller aux plus courageux et/ou aux adeptes des screamers.

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Visage

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : SadSquare Studio

Développeur : SadSquare Studio

Date de sortie : 30/10/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

Bob Winner

25 nov 2020 @ 10:41

Outlast, Outlast 2, Visage me voilà :->