Test - Beyond Blue - Un documentaire plus ludique qu’interactif

«Oublie pas le sous titre au lieu de rendre hommage à différents Gotys - Saurone» , - 0 réaction(s)

Vous vous souvenez de Beyond Blue ? Si vous nous suiviez durant les E3 de 2018 et 2019, nous vous avions parlé de ce jeu en développement par E-line Media (Never Alone) en partenariat avec la BBC. Il avait même été cité dans nos coups de cœur pour la philosophie qu’il voulait transmettre. Sa sortie proche amène le moment fatidique de voir le résultat après avoir eu l’occasion d’échanger sur les ambitions du jeu à différentes étapes de son développement.

Un poisson nommé Mirai

Le bleu dans l’âme

Divulgâchons prestement la déconvenue que présente le titre pour ne s’attarder ensuite que sur sa ou ses forces. Beyond Blue s’annonçait telle une aventure ludique oscillant entre exploration et gestion. En nous plaçant dans la peau d’une expédition scientifique se déroulant dans différents biomes, le joueur devait avoir pour but d’essayer de mieux comprendre les fonds marins. Visiblement, la partie gestion ne devait pas fonctionner correctement ou éloignait trop le joueur des préceptes scientifiques qu’il essayait de lui partager. Le jeu a évolué en une simple aventure narrative interactive que l’on pourrait aisément ranger dans la catégorie Walking Simulator si on ne nageait pas en lieu et place de marcher. L’équipe de développement le savait dès 2018, des coupes allaient être nécessaires pour un jour livrer le jeu, ça n’a donc pas manqué. Contentons-nous de vous dire ce qu’il reste au titre afin de titiller votre curiosité.

A scanner darkly

Beyond Blue est un projet né en marge de la réalisation du documentaire Blue Planet 2 et de l’initiative OceanX. Le but principal commun à tous est de partager une vision unique des fonds marins afin de donner au grand public une raison de prêter attention à l’océan et d’essayer de percer ses mystères tout en responsabilisant les gens quant à l’importance de sa préservation. Projet écolo dans l’âme mais vu d’un regard purement scientifique et éducatif, contrairement à d’autres initiatives. Les moyens techniques actuels ont déjà grandement évolué ces dernières années mais le jeu prend le parti de nous projeter quelques années dans le futur. On profite, de ce fait, d’une technologie très peu invasive et contraignante pour plonger. C’est aussi un prétexte pour imaginer le résultat du comportement actuel de l’humanité sans tomber dans le post-apocalyptique non plus. Tout ici reste crédible et réaliste, le contexte choisi n’est qu’une simple projection fictionnelle dans le but de montrer d’autres choses que les incroyables images captées par les caméras de la BBC.

Scanne-moi si tu peux !

Les fonds marins impressionnent toujours

Tout cela, c’est bien gentil vous direz-vous, mais que fait-on dans le jeu ? Eh bien, on enfile la combinaison de plongée de Mirai, une jeune océanologue, qui part vivre durant quinze jours dans un sous-marin étudier les baleines, dans le but d’apprendre à communiquer avec celles-ci. Le jeu est divisé en chapitres correspondant à certaines journées de sortie, des moments clés de l’expédition. Ces phases sont entrecoupées de conversations, sous forme de débriefing avec deux autres scientifiques restés à la surface ainsi que d’autres, plus personnelles, entre Mirai et sa soeur. Le jeu n’a pas oublié de mettre l’humain au cœur de son histoire pour rappeler probablement le sacrifice que font certains scientifiques pour le bien commun. Tout cela reste très léger, malheureusement. L’ensemble manque de fond pour captiver pleinement le joueur qui peut se contenter de suivre des indications à la lettre pour faire avancer l’histoire.

Du boulot pour Nathan Drake

Cet aspect très linéaire est dommage puisqu’un jeu aurait pu amener une plus grande implication du joueur dans l’exploration, permettant d’aller bien plus loin qu’un documentaire. Au lieu de cela, les phases de gameplay proposent de nager au milieu de la faune de différents biomes en se contentant d’utiliser un scanner à distance comme seule interaction possible. Tout est ici très passif et si les différentes espèces croisées font preuve d’un comportement crédible et réaliste, le manque de réaction face à la présence humaine attriste par moment. Un vrai moteur physique n’aurait pas été de refus pour faire bouger le sable ou les végétaux lorsque l’on frôle le sable ou les différentes algues, au minimum. Mais le budget devait être trop limité et l’aspect éducatif du titre a probablement limité les ambitions. Fort heureusement, le jeu ne vire pas à la fable écolo alarmiste et manichéenne, tout comme il ne lorgne pas non plus vers le sensationnalisme ni le larmoyant. Tout est ici très sobre, laissant ainsi le plus de place possible à l’exploration.

J’ai de mauvais souvenirs de Orca

Équipé d’un scanner donc, le joueur nage au milieu des espèces pour apprendre à les connaître et les reconnaître car en examinant plusieurs fois chacune d’elles, se débloquent des informations détaillées dans un compendium. Si vous ne souhaitez pas en apprendre plus par vous-même - en allant regarder les mini-documentaires aux images inédites débloqués en fin de mission, par exemple - vous ne risquez pas de trouver satisfaction dans le titre. Il faut vraiment avoir une appétence pour le sujet car Beyond Blue n’est ni Abzu, ni Subnautica ni un quelconque autre jeu prenant comme cadre les fonds marins. Durant quelques heures, on observe et on recense des poissons et autres mammifères, ni plus ni moins. Il serait même plus logique d’imaginer de placer cette expérience vidéoludique dans les mains de collégiens ou lycéens pour les intéresser au sujet plutôt que d’essayer de vendre le titre à des joueurs. En attendant, l’aspect graphique est plutôt propre et le travail sur le son est convainquant rendant parfaitement justice à la démarche de réalisme qu’il emprunte. On a même eu quelques fois l’envie de s’arrêter et de ne rien faire d’autre que contempler les baleines, orques, dauphins et tout ce petit monde qui s’agite loin de nos yeux habituellement. Finalement, c’est déjà fort bien car son goût de trop peu qu’il nous a suscité nous a lancé sur les internets à la recherche d’OceanX, entre autres. But atteint donc. Petit bémol pour les non-anglophones car la traduction n’est pas parfaite avec des phrases et sous-titres laissés en anglais par moment.

Le coin des chasseurs : Les succès ne sont pas bien compliqués et consistent principalement à de la complétion. Une bonne moitié des 1000G se débloquera sans effort tandis que le reste nécessitera un investissement en temps supplémentaire.

Death Stranding (2019)

Bilan

On a aimé :
  • Portée ludo-éducative bien amenée
  • La vie aquatique crédible
  • Pas vilain du tout
On n’a aimé :
  • Ça manque de fond, un comble
  • Histoire un peu faible pour passionner
Comme un dimanche devant la TV

On ne pourra pas vous conseiller Beyond Blue si vous cherchez un jeu mais on vous dira plus certainement de le regarder comme un documentaire interactif à vivre à votre rythme. Sa retranscription des quelques biomes situés à différentes profondeurs est convaincante et les informations partagées en marge des phases de gameplay sont intéressantes même si rien n’est véritablement approfondi. En le sachant, il est tout à fait possible que Beyond Blue atteigne son but, celui de piquer la curiosité de son spectateur. En attendre plus, serait se fourvoyer.

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Beyond Blue

PEGI 0

Genre : Aventure/Réflexion

Développeur : E-Line Media

Éditeur : E-Line Media

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4