Test - Conan Exiles

«In bed with Conan» , - 2 réaction(s)

Conan n’est pas né en 1982 avec la figure iconique interprétée au cinéma par Arnold Schwarzenegger dans le film de John Milius, sublimé par le score inoubliable de Basil Poledouris. Non, Conan est bien plus vieux que cela. Ses origines remontent dans les années 30 et à la plume nihiliste de Robert E. Howard sous forme de nouvelles apparues dans le pulp magazine Weird Tales. Conan le barbare, le Cimmérien, allait devenir le père de la forme moderne de l’heroic-fantasy littéraire avant de sombrer dans le pastiche à la mort de son créateur en 1935. Mais la légende fut plus forte, Conan retrouva son trône et la reconnaissance qu’il n’aurait jamais dû perdre. Son épopée trouva un écho dans les comics en 1970, sous les crayons de Barry Smith pour commencer puis John Buscema par la suite. Conan allait devenir son personnage fétiche et son oeuvre allait fortement influencer les visuels du film de Milius. Aujourd’hui, Conan a été décliné en plusieurs films, BD, jeux de rôles, jeux de société et en jeu vidéo. Conan Exiles est la cinquième itération de Conan dans le monde vidéoludique, et c’est peu dire que ses précédents passages, si on excepte le très bon Conan sur Apple en 1984, furent très loin d’honorer le mythe. En tant qu’amateur du barbare, j’avais très peur que ce nouveau Conan de Funcom m’envoie faire un tour sur la roue de la souffrance…

Attention ce test est interdit aux moins de 18 ans

Quels dangers nous réserve cette ruine haut perchée ?

Bite à l’air ou touffe au vent (je vous avais averti), voilà comment vous allez peut être commencer votre aventure car Conan Exiles, grâce à un patch nudité gratuit, permet de vivre son aventure dans le plus simple appareil. Parcourir les landes sauvages façon nudiste se fait cependant au sacrifice des options de capture d’écran et d’enregistrement pour éviter d’exposer des situations pour le moins scabreuses à la vue des mineurs de notre liste d’amis. Même si la croupe ferme ou les seins pointus de nos barbares peut donner un petit cachet érotique loin d’être déplaisant, le côté tout nu et tout bronzé s’avère assez glauque à la longue, surtout en multi lorsque l’on voit arriver dans notre petite maison trois gars à poil, le zgeg à l’air. Ce côté dérangeant égale au moins celui donné par le thème principal du jeu. Une horreur qui essaye de la pire des manières de s’approcher de la puissance du score de Poledouris en reprenant une partie des instruments, des envolées dans une sorte de pâté inaudible qui nous donnent seulement envie d’insérer l’original sur notre chaîne en guise de fond sonore. Heureusement, le reste des musiques de Conan Exiles ont le bon goût d’être plus en retrait sans essayer de singer l’OST du film de Milius.

De l’eau, du bois, des cailloux et surtout du gibier ! Un endroit parfait pour commencer son aventure...

Mais attention, Conan Exiles n’est pas un jeu de nudiste avec un thème principal tout pourri, c’est avant tout un jeu de survie, un jeu de conquête du monde avec sa bite et son couteau. Si vous n’aimez pas le farming jusqu’à plus soif, passez votre chemin car il s’agit là de la base même du gameplay. On commence par récupérer quelques brindilles, puis des cailloux, des branches, on fabrique une hache en pierre, une pioche, on collecte du bois, beaucoup plus de cailloux. Là, on commence à avoir faim et à se rendre compte que les larves que l’on avait en réserve ne nourrissent pas trop son homme/femme barbare. On regarde alors un peu plus loin les grosses créatures pacifiques qui gardent leur nid et on se dit que ce serait bien d’en tuer quelques unes pour leur viande et leur peau, histoire de quitter son statut de nudiste.

Le monde est immense et regorge d’endroits somptueux, mystérieux, de donjons secrets, de boss, de villages hostiles.

Alors on se fabrique une épée, un bouclier en bois et on part en chasse. Conan Exiles est tout cela, de la gestion de ressources, de nourriture (périssable dans le temps), d’eau, de la recherche minerai afin de pouvoir se confectionner la toute dernière armure débloquée, ou pour améliorer son palais, mieux protégé à grands renforts d’expérience et d’allers-retours fastidieux. L’exploration n’est pas en reste. Le monde est immense et regorge d’endroits somptueux, mystérieux, de donjons secrets, de boss, de villages hostiles. Le désert du départ est entouré de montagnes enneigées, de forêts immenses, de marécages dangereux, de ruines…

Même la nuit, les tempêtes de sable sont impressionnantes !

On prend un réel plaisir à découvrir le monde de Conan Exiles et ce malgré le côté laborieux de son avancée rendue punitive par ses créatures (le bestiaire est très riche), ses tribus hostiles mais aussi les violentes tempêtes de sable qui surgissent de nulle part, ou encore à cause des différences de température que l’on peut rencontrer entre certains terrains. La possibilité d’escalader offre aussi une liberté bienvenue avec un système emprunté au dernier Zelda. On retrouve surtout dans Conan Exiles les mêmes mécaniques qu’un Ark par exemple, et sur Xbox One, il s’avère bien mieux fini et joli que ce dernier, mais loin d’être exempt de tout reproche au niveau de la réalisation finale. Malgré une longue période de preview, le jeu regorge de bugs de collisions, ce qui m’a été une fois préjudiciable lorsque mon personnage a disparu dans la roche sans me laisser la possibilité de récupérer l’équipement que je portais. Le plus gros soucis technique se trouve dans les combats. Ces derniers se présentent sous forme de “beat them all”, chaque arme possède ses propres combos, ses effets spécifiques à tel type de créature, et permet contre, parade et roulade. Les affrontements auraient tout pour être sympathiques s’ils n’étaient pas plombés par une hit box complètement à la rue, nos coups traversant souvent nos adversaires sans les toucher. Les combats en deviennent fouillis et hachés, particulièrement horribles lorsqu’’on se trouve confronté à plusieurs adversaires. Dommage.

Tout nus oui ! Mais pas tout seuls !

Ça c’est Conan !

Conan Exiles peut s’apprécier en expérience solo malgré l’absence regrettable de tout réel axe narratif, l’univers étant suffisamment attirant pour que le mix de bac à sable et de découverte suffise. Un plaisir que l’on peut partager tranquillement avec un ami pour une petite coopération bien sympathique. Mais si l’on souhaite créer un véritable palais, explorer beaucoup plus facilement les moindres recoins de ses contrées, escalader les plus abruptes de ses falaises et affronter les plus gros boss du jeu, bref profiter pleinement du jeu, il est conseillé de faire un tour sur les serveurs multijoueur. Il convient avant de se lancer dans le grand bain de repérer chaque paramètre des serveurs, PVE (joueurs contre ennemis) ou PVP (joueurs contre joueurs), ou un mix des deux (l’affrontement est toléré mais seulement dans quelques zones et à certaines heures, histoire d’éviter de se prendre des raids de votre domaine alors que vous êtes hors ligne). Libre à vous de voir si vous allez supporter qu’un barbare surarmé viennent vous rosser d’un coup de hâche à deux mains dès vos premières heures de jeu, et perdre ainsi la totalité de vos trois heures de récolte. C’est un trip.

Cette grosse limace est l’un des premiers boss du jeu

Le PVE ne vous protègera pas non plus contre le vol et promet pas mal d’heures de déconne et de rigolade si vous trouvez un petit groupe de camarades solidaires. Un esprit de franche camaraderie qui peut au final avoir comme résultat une superbe forteresse, quelques raids sur des boss bien velus, et des séances de cambriolages mémorables : imaginez un petit raid de nuit dans une forteresse adverse, s’infiltrer à pas de velours, arriver jusqu’à la salle des coffres de cette dernière et être pris sur le fait par son propriétaire qui arrive dans la salle totalement à poil ! Comme tout les jeux multijoueur, Conan Exiles ne pourra fonctionner dans la durée que si votre groupe reste fidèle au jeu, soudé dans les bons moments comme dans les mauvais, et des mauvais moments il y en aura ! Conan Exiles comporte un système appelé “La Purge” qui frappera au hasard l’un des clans du jeu lorsque sa jauge, qui augmente à chaque construction et créature tuée, sera pleine. Lors de cette purge, une immense divinité ou un groupe de créatures attaquera la citadelle pour une bataille homérique. L’importance du système de défense et de ses machines de siège revêt alors toute son utilité pour éviter de perdre le fruit d’un travail de plusieurs mois.

L’aventure se passe aussi sous terre...

Le système de craft est quant à lui très riche. Si on arrive à bien se coordonner pour récupérer les différents matériaux, trouver où sont concentrées les principales ressources, il est possible de fabriquer un grand nombre d’objets de décoration (coussins, sièges, vaisselle, torches, bougies, lits…), du matériel de culture, d’élevage, de forge, de tannerie et même la célèbre roue de la souffrance ! Car même si l’on ne peut monter des animaux (heureusement que le voyage rapide existe malgré sa découverte tardive au cours du jeu), l’esclavage est dans Conan Exiles vital ! Pour cela, il suffit d’assommer un adversaire dans l’un des nombreux villages environnants, le traîner jusqu’à la roue et attendre patiemment que sa volonté disparaisse totalement pour en faire un dévoué serviteur. Suivant sa classe d’origine, il vous rendra de nombreux services comme combattre certes, ou porter un surplus de minerai, mais aussi danser, assurer le rôle de commerçant et j’en passe. Un jeu où l’on peut se balader à poil et avoir des esclaves remplit déjà la moitié des conditions pour porter dignement (hum) le nom de Conan.

Bilan

On a aimé :
  • Un univers énorme et une faune riche
  • Le patch nudité… rigolo
  • Beaucoup de possibilités de craft
  • Très sympa en multi
  • Une réalisation correcte...
On n’a pas aimé :
  • ...mais avec encore pas mal de bugs
  • Une hit box horrible qui ruine les combats
  • Rébarbatif en solo
  • Le thème principal du jeu
Un bon gros Conan !

Conan Exiles a vraiment tout pour satisfaire les amateurs de jeu de survie. J’emploie à bon escient le mot “amateurs” car le genre a quand même de quoi échauder pas mal de joueurs avec sa difficulté élevée, l’énorme temps que l’on passe à récolter tout et n’importe quoi et le stress de pouvoir tout perdre à tout moment. Seul, Conan est un dur chemin de croix. À plusieurs il se révèle être un jeu capable de vous faire vivre de bonnes tranches de rigolade avec son lot de moments sympas, et de vous procurer la fierté d’avoir construit ensemble cette forteresse dont vous rêviez tant ! Seul, il perd grandement de son charme avec l’absence de toute réelle trame scénaristique. Son seul véritable gros défaut vient finalement de ses bugs, notamment celui qui touche les combats avec une hit box totalement à côté de la plaque. Pour un jeu Conan, ne pas arriver à porter correctement un coup de hache… ça la fout mal.

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Conan Exiles

PEGI 0

Genre : Survival Action

Editeur : Koch Media

Développeur : Funcom

Date de sortie : (Early Access) Xbox One : été 2017 / PC : 31 janvier 2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

gizmo69200

30 mai 2018 @ 19:02

j’hesite entre ce conan, ark et pixark....

Jarel

31 mai 2018 @ 07:02

Sur Xbox One (Pas x) , Conan est beaucoup mieux finit que Ark.