Une chose est sûre, les studios madrilènes sont affreusement talentueux et ne cessent de nous émerveiller au fil des jeux. Entre MercurySteam Entertainment et leur saga Castlevania, Pyro Studios et leur saga Commandos, Pendulo Studio et leurs jeux point’n click fabuleux et plus dernièrement, Tequila Works et les excellents The Sexy Brutale et Rime ; on ne peut que constater que les Espagnols ont un don tout particulier pour nous offrir du rêve. Et bien, sachez que la fête n’est pas finie puisque le studio Mango Protocol continue dans cette lancée en proposant un jeu complètement barré sur un thème plutôt original : Agatha Knife.
Alors que les bouchers veulent défendre leur steak…
Vous incarnez Agatha Knife, une petite fille de 7 ans amoureuse des animaux autant que de leur viande. Malheureusement, la boucherie de votre maman approche dangereusement de la faillite et comme vous êtes une fille aimante, vous voulez à tout prix trouver une solution. Par chance, vous rencontrez un homme étrange qui vous propose de créer votre propre religion : le Carnivorisme ! Vous allez donc suivre scrupuleusement les étapes dictées par votre mentor, Sandro le Génial Maître des Divinations (ou le Génial Sandro pour les intimes) dans le but de créer votre religion et surtout, réussir à convaincre vos disciples. Pour ce faire, vous devez impérativement, comme pour toute bonne religion qui se respecte, aménager un sanctuaire adéquat, fabriquer votre propre livre sacré et bien évidemment, trouver un Dieu à vénérer.
Au fil du jeu, vous rencontrez des personnages aussi loufoques que perturbants : un homme obèse enfermé dans une cabine et voué à vendre des tickets de loterie, une mère de famille abrutie par les émissions de télé-réalité, un homme travesti prostitué, un SDF ami avec un chat et même Marylin Manson. En effet, Agatha Knife est un jeu bourré de clins d’œil comme un client déguisé en Mégazord, un tableau arborant le très connu mais grincheux Grumpy Cat, une geek citant Marcus Phenix, Shepard et Master Chief, une affiche de cirque rappelant la série American Horror Story : Freak Show... Bref, toutes ces petites références prêtent à sourire et les personnages sont capables de vous faire rire avec un minimum de retenue car quelques blagues risquent d’en choquer certains. Tourner la religion en ridicule de cette manière est un vrai coup de génie puisque chaque blague, chaque réplique un peu osée doit être prise au second voire même au troisième degré.
...les éleveurs de volailles se font plumer !
Agatha Knife est un point’n click dans lequel il vous suffit d’interagir avec les personnages, collecter des objets et les utiliser pour résoudre des énigmes. Les solutions de certaines énigmes peuvent se montrer légèrement obscures mais dans l’ensemble, elles sont facilement surmontables. Après les méninges, faites place aux muscles. Dans la peau de la jeune fille aux cheveux bleus, vous allez faire pas mal de kilomètres durant les 5 petites heures de jeu. En effet, traverser l’écran mène d’une ruelle à une autre sans aucun système de voyage rapide. Seul le Génial Sandro peut vous téléporter de la boucherie au cirque (les deux extrémités de la carte) mais excepté ce petit tour de passe-passe, l’unique moyen de vous déplacer est de traverser calmement les passages piétons et d’attendre. Étant donné que vous devez faire pas mal d’allées et venues, ce système un peu basique s’avère légèrement frustrant mais les décors et les actions des personnages en fond sont assez intéressants pour vous faire oublier ce léger détail.
Les musiques du jeu sont plutôt sympathiques et changent pour chaque zone que vous visitez (gros coup de cœur d’ailleurs pour celle de la ferme, tout simplement mignonne à croquer) même si à la longue, elles s’avèrent un peu plates. Excepté le centre-ville, ses habitations et ses monuments, vous ne visiterez que 3 autres zones différentes (le cirque, la ferme et le zoo) mais c’est assez pour avoir le sentiment de changer d’air. Pour ce qui est des graphismes, cet aspect fait-main donne un cachet énorme au titre et se mêle à merveille avec le ton à la fois satirique et gore d’Agatha Knife. D’ailleurs, l’interface nue du jeu vous permet d’en profiter au maximum et vous n’avez qu’à lire les petites bulles de dialogue pour savoir quoi faire et déceler les informations importantes. C’est bien connu, le bonheur est dans les petites choses !