Vous aimez sortir des sentiers battus au travers d’expériences inédites aux concepts originaux ? Que ça soit Abzu, Rime, The Witness ou quelques autres, on peut dire qu’il y a de quoi faire sur Xbox. Si l’on cite ces jeux là, c’est parce que InnerSpace s’en rapproche sur le papier. De l’exploration, des énigmes, des mystères le tout dans un univers graphique particulier. Voilà ce qu’il propose. Mais est-ce que son concept et son style suffisent à rendre l’aventure agréable ?
How Bizarre, how bizarre
Innerspace met le joueur dans la peau d’un cartographe, un petit vaisseau de reconnaissance capable de voler mais aussi de nager. Il est à la solde d’un personnage se cachant dans un sous-marin. Ce qu’ils explorent, c’est un monde inhabité, étrange et coloré nommé Inverse. Dans ce lieu, les règles de la physique ne sont pas les même que sur Terre. D’ailleurs, rien ne se rapproche de ce que notre planète propose.
Les zones de jeu sont en fait des sortes de bulles d’air dans de l’eau ou des cavernes. Lorsque l’on tombe, on est dirigé vers l’extérieur de la sphère. On s’y déplace surtout en volant ou en nageant de manière fluide en guettant les courants d’air qui indiquent des passages. L’exploration amène à collecter du vent, une énergie qui se présente sous forme de bulle, mais aussi à trouver des reliques qui tentent d’expliquer comment était la vie auparavant en ces lieux.
Ooh baby, it’s making me crazy
Le jeu est divisé en plusieurs salles qui regorgent de reliques mais aussi d’énigmes. Comme le jeu ne propose pas de combats ni de prouesses de pilote à réaliser, le plus gros de l’aventure se base sur l’observation de cet univers et la compréhension que l’on peut en tirer. Pour le coup, c’est parfois loin d’être évident tant le joueur n’est absolument pas guidé. Cela peut s’avérer être une bonne chose dans certains cas, seulement ici la logique n’est pas toujours de mise. On peut se retrouver pendant de longs moments à tourner en rond en cherchant quoi faire avant de comprendre qu’il faut casser quelque chose, suivre une piste à côté de laquelle on est déjà passé 10 fois sans la voir, activer des mécanismes qui n’ont absolument pas une forme évidente à comprendre, ... Dans les faits, cela pourrait être gratifiant si au final on s’exclamait “ah mais oui, c‘était logique”. Or, c’est rarement le cas.
- Au bout d’un moment, on ne sait plus si on regarde le bas ou le haut ou la gauche voire même la droite.
Construire un univers cohérent n’est pas chose aisée. Mais lorsque les mécanismes du jeu déjà peu clairs se mélangent à la difficulté à se repérer, ça devient très compliqué de comprendre ce qui se passe ou ce qu’il faut faire. Innerspace propose un univers graphique original, coloré, rempli de petites textures mouvantes et brillantes qui rendent difficile l’apprentissage de la topographie des zones. L’effet FishEye du POV utilisé pour accentuer le côté sphérique des lieux n’aide pas non plus le joueur et c’est sûrement volontaire. On le déplore parce que, en dehors de ça, c’est assez joli à regarder. Heureusement, les musiques sont aussi agréables que les graphismes, ce qui aide à passer un moment pas trop pénible, à condition d’aimer tourner en rond.
Difficile d’évaluer aussi la durée de vie du titre puisque cela dépendra surtout de votre logique. Pour le coup, j’ai parcouru une bonne partie du jeu sans me poser de questions avant d’errer quelques heures sans trop savoir quoi faire. Mais le jeu peut se finir en une poignée d’heures et sa fin laisse définitivement perplexe, autant que les reliques peinant à expliquer réellement le lore.