Test - Kingdom New Lands

«L’étroit royaume» , - 0 réaction(s)

New Lands est l’évolution de Kingdom, un « kingdom-building simulation game » comme le définissent ses deux développeurs, Nion et Licorice. Le premier a été réalisé en flash en 2013. Au regard de ses retours très satisfaisants, il a voulu aller plus loin et ce malgré une campagne Kickstarter loupée. La version PC est sortie en octobre 2015, avec à la fois de bons échos et quelques critiques qui ont amené ses créateurs à sortir l’extension New Lands. C’est cette version qu’accueille la Xbox One et sur laquelle j’ai tenté de devenir le meilleur des rois.

Le nouveau monde

Viens avec moi si tu veux être riche

Le principe du jeu est très simple. Vous incarnez soit un roi, soit une reine - un point pour la parité ! - qui, du haut de son cheval, va devoir construire un royaume prospère et sécurisé. Grosse originalité : le jeu n’est pas vu de dessus ou 3/4 et l’on ne dirige pas un curseur pour donner des ordres. Non, en bon jeu indépendant, Kingdom New Lands est en 2D pixelart avec un scrolling horizontal. J’espère que vous aimez les longues balades à cheval puisque vous allez être amené à en faire durant des kilomètres devant de jolis paysages.

En guise de tutoriel, un fantôme vous indique un chemin sur lequel des pièces traÎnent au sol. Avec ces pièces, vous allumez un feu qui sera le foyer de votre village naissant, puis vous recrutez deux villageois. Vous leur construisez un arc et une hache chez deux commerçants qui sont apparus en même temps que votre tente. Pendant que l’un va chasser des lapins, vous indiquez à l’autre de construire un mur à l’entrée du village à partir d’une motte de terre. Voilà, le tutoriel est ainsi clos avec comme seule instruction pour la suite des événements : construire, étendre, défendre.

Valhalla rising

Ouf, rentré à temps avant la nuit !

Kingdom est de ces jeux qui laissent le joueur découvrir et expérimenter. Le premier constat est que l’on ne dispose d’aucun menu, ni pour construire des éléments, ni donner des ordres, ni même gérer ses ressources. Tout ici est simplifié même si cela vous compliquera parfois la tâche. Vous comprendrez très rapidement que les mottes de terre permettent de dresser des murs, que les gros rochers servent de base de construction pour des tourelles, qu’un petit ruisseau permet de cultiver des ressources. C’est à peu près tout ce que l’on peut faire en tant que bâtisseur. Cela paraît maigre mais il faut bien sûr compter sur l’évolution de ces différentes constructions de plus en plus robustes. À vous donc de trouver le bon équilibre entre les évolutions et l’extension de votre territoire.

Pour trouver de nouveaux monticules de terre, de pierre ou des ruisseaux, il vous faudra déboiser les alentours pour pouvoir les transformer. Ainsi, vous étendrez votre territoire jusqu’à sa limite physique. Tout cela ne se fait qu’avec une seule ressource : l’or. Vos villageois vous en donneront plein lorsqu’ils chasseront, couperont du bois, récolteront leur blé. Vous pourrez aussi trouver des trésors dans la forêt pour renflouer vos bourses. Petit conseil : l’agriculture rapporte un max de blé, alors n’hésitez pas à investir là-dedans. Attention cependant, il y a une limite maximale de pièces que l’on peut avoir sur soi. Au-delà, elles sont tout bonnement perdues.

À glagla sur mon bidet

Tout royaume situé dans des terres inexplorées ne peut vivre paisiblement. Non, il faut forcément que des menaces le guettent. Un peu comme dans Terraria ou Minecraft, votre évolution se fait dans l’insécurité puisque des monstres viendront attaquer votre village une fois la nuit tombée. Si au départ ils sont peu nombreux (2 petits gredins), il vous faudra vite une meilleure défense qu’un pauvre archer dans une tourelle et un mur fait avec trois rondins pour les contenir. Pour cela, il vous faudra recruter en masse. En tant que Roi, il est de votre devoir d’aller au-delà du danger pour explorer le monde à la recherche de campements ou d’âmes égarées vivant dans la détresse. Contre une petite pièce, ces personnes se feront une joie de courir jusqu’à votre village pour prendre arc, hache ou faux puis de s’atteler à leur tâche. Attention, vous ne pouvez pas choisir vous-même ce qu’ils feront puisqu’ils prendront directement le premier item trouvé sur leur chemin. S’ils passent d’abord devant le marchand d’arc et qu’il a du stock, bim, de nouveaux archers. C’est à vous de faire attention aux items fabriqués à l’avance. Pire encore, une fois qu’ils ont une spécialité, il ne sera pas possible de leur en faire changer. S’il vous faut plus de fermiers, il faudra donc retourner dans les bois à la recherche d’un camp en priant pour que des personnes le squattent. C’est moche, mais c’est pour mieux apporter une dimension stratégique au jeu.

Don’t get high on your own supply

Et de la stratégie, vous allez devoir en faire preuve pour survivre nuit après nuit. Dans quel but, me direz-vous ? Et bien, pour vous faire la malle vers une terre plus accueillante ou pour éliminer la menace définitivement. Sur la première île qui sert de tutoriel, vous allez vite tomber sur un navire en ruine. Vos bâtisseurs pourront le retaper pour vous emmener sur la suivante, chacune vous faisant repartir de rien si ce n’est avec les quelques ressources et personnes que vous aurez emportées avec vous. Non, ce n’est pas très funky sauf que sur chaque nouvelle île apparaissent de nouvelles possibilités de gameplay. En effet, des éléments sont à trouver dans les bois pour vous permettre de booster certaines capacités. Contre quelques pièces, vous pourrez par exemple permettre à vos constructions d’atteindre l’âge de pierre au lieu de rester sur des constructions basiques en bois. Toujours contre quelques pièces, vous pourrez aussi améliorer les capacités de vos archers durant une nuit. Il est possible d’aller jusqu’à trois nuits sur ce buff en donnant encore plus de pièces. En quoi est-ce utile ? Vous le comprendrez durant la lune sanglante. Sur chaque nouvelle île, de nouvelles capacités vous seront accordées contre un peu ou beaucoup d’argent. En tout cas c’est fou tout ce que l’on peut faire quand on a du fric. Dépensez donc prudemment et stratégiquement pour survivre le plus longtemps possible.

À l’attaque mes braves

Sans détailler toutes ses mécaniques, puisque c’est un jeu qui aime laisser le joueur apprendre par lui-même, sachez que vous allez vite passer des heures à construire votre royaume et recommencer encore et encore. Parfois, une simple erreur de stratégie vous coûtera la moitié de vos villageois. D’autres fois, en vous promenant bêtement dans les bois, votre cheval trop essoufflé ne vous permettra pas de fuir vos assaillants de plus en plus offensifs qui vous voleront tout votre or jusqu’à votre couronne, vous gratifiant d’un game over. Frustrant, le jeu l’est clairement. Il suffit de voir que l’on recommence toujours une partie depuis la première île tutoriel avant de pouvoir se développer sur une autre et atteindre l’île finale. Voilà qui vous laissera l’occasion d’affûter votre stratégie de défense et de cumuler assez d’or et de villageois pour arriver les poches pleines et bien rodé sur la suivante. Une journée durant environ 4 minutes, vous vous rendrez compte que sur 30 ou 40 nuits, vous aurez bien le temps de faire des bêtises et de vous énerver.

Moonrise Kingdom

Le soulagement

Fort heureusement, il n’est pas question que de frustration dans le jeu puisque ses niveaux générés aléatoirement vous simplifieront la tâche. N’y voyez pas là un défaut du jeu mais plutôt comme un coup de pouce du destin qui vous confie une typologie de terrain correspondant à votre stratégie. Et puis, pour vous relaxer, vous pourrez admirer ses graphismes vraiment chouettes, qui offrent des paysages bucoliques qui évoluent en fonction des saisons en plus du cycle jour/nuit. Non, vraiment, même avec sa 2D simpliste voire grossière, Kingdom New Lands sait dépayser. Ses différents plans sont soignés, gérant des reflets de lumière ainsi que des ombres et quelques effets de météo. Vous pourrez compter aussi sur son OST vraiment agréable, entre notes de piano légères et ambiances pesantes tout en chiptune.

Deux ombres au tableau pourtant. Tout d’abord la fluidité n’est pas toujours au rendez-vous, notamment lorsque les paysages sont plus chargés comme dans les sous-bois. Ensuite, l’IA des villageois n’est pas toujours au top, certains restent bêtement loin du village, attendant de se faire tuer la nuit après avoir coupé un arbre au lieu de rentrer directement au village une fois leur tâche finie. Mais personnellement je m’y suis fait et je pardonne tellement j’ai apprécié mes heures sur ce jeu.

Bilan

On a aimé :
  • Addictif
  • Plus riche qu’il n’y paraît
  • Joli à voir et à écouter
On n’a pas aimé :
  • Toujours recommencer par la première île
  • Forcément répétitif si l’on applique toujours la même stratégie
The age of Kings

Kingdom New Lands est un agréable jeu de gestion stratégique avec lequel il fait bon voir le temps passer. S’il n’est pas parfait car un peu répétitif à la longue, il a le mérite de proposer quelque chose d’assez accessible sans pour autant être trop simple. Si vous adhérez au concept et que vous aimez le pixelart, il y a fort à parier que vous y reviendrez régulièrement pour essayer de trouver ses secrets et peut-être en voir le bout. C’est plutôt chouette de se confronter à ses erreurs pour mieux en tirer des leçons et ainsi progresser, même si la génération aléatoire des niveaux ne nous aide pas toujours. Bref, c’est un parfait amuse-gueule entre deux sessions de shoot sur Gears of War 4 ou de courses endiablées sur Forza Horizon 3.

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Kingdom : New Lands

PEGI 12 Violence

Genre : STR

Éditeur : Raw Fury Games

Développeur : Noio

Date de sortie : 09/08/2016

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows