Le petit Kinect a été élevé avec amour par Microsoft. Ca a été un enfant star, apprécié de toute la famille, et qui a donné bien des satisfactions à ses parents. Il a attiré jalousie et haine, et même pas mal de mépris, et il faut bien avouer qu’il n’était pas parfait. En grandissant, il est revenu sur One, sa nouvelle maman. Bien plus doué, il fait les choses beaucoup mieux. Pourtant, le désamour est arrivé, et sa maman, lâchement, ne s’en est plus occupé puis l’a abandonné en faisant comme s’il n’avait jamais existé. Kinect se morfond, et est devenu un objet de décoration, même pas très joli. La dépression le guette. Puis soudain, FRU est arrivé.
Contorsions entre amis
Le principe de FRU est simple. Enfin, simple à jouer, peut-être plus délicat à expliquer ! On contrôle un personnage qui doit franchir des obstacles pour progresser d’un écran à l’autre. Le décor est sur deux plans. Un plan qui se trouve dans la silhouette du joueur, un autre en dehors, comme deux réalités qui coexisteraient en alternant suivant la position de la silhouette captée par Kinect. Dans l’une, il y aura du vide là où il y a du plein dans l’autre, ou bien une plateforme là où il n’y a rien. L’astuce consiste donc, en se positionnant correctement, à créer un chemin pour que le personnage puisse progresser. On peut jouer seul en tenant la manette d’une main (la maniabilité, très simple avec le saut sur la gâchette, le permet tout à fait), mais il est préférable (et plus drôle) de jouer à deux, un joueur prenant le contrôle du personnage pendant que l’autre se contorsionne.
Quelle simplicité dans le concept ! Et quelle efficacité ! Voilà qui est à la fois basique et génial. Comme indiqué on peut jouer seul, mais le level design pousse à une interaction entre deux joueurs, pour coordonner les déplacements du personnage…et les déplacements, en vrai, de celui qui fait face à Kinect. Ainsi, on se retrouve à compter jusqu’à trois pour sauter dans le vide, en comptant sur « le capté » pour qu’il fasse apparaitre au bon moment une plateforme salvatrice. Si au début les niveaux sont très simples, on va arriver à des endroits où on va franchement se demander comment faire, jusqu’à ce qu’on réalise qu’en prenant la bonne pose, en faisant le bon mouvement, on peut créer un pont, un tunnel, un chemin vers le bout du niveau. Bien entendu, tout est fait pour qu’on se retrouve à se contorsionner dans des poses dignes d’un grand maître du yoga ! Pourtant, contrairement aux jeux de sport, ce n’est pas spécialement physique, il faut juste un minimum (vraiment un minimum, pas d’inquiétudes !) de souplesse.
Techniquement, rien à dire sur un jeu de ce type qui ne cherche pas la performance. Le titre est visuellement mignon, sans plus, et ça n’a pas la moindre importance, le spectacle étant autant dans le salon que sur l’écran. Autant dire que j’ai adoré jouer à FRU. Seul, c’est déjà très drôle, à deux cela devient un vrai bon moment de partage, et il est très difficile de s’arrêter. On s’amuse, on rit, avec un jeu original qui prouve en quelques heures que Kinect peut être quelque chose de vraiment intéressant. Le seul regret qu’on peut avoir concerne la faible durée de vie du jeu, qui se boucle en seulement quelques heures, tellement on aurait voulu que ça dure plus longtemps. Les missions bonus qu’on débloque n’apportent pas une valeur ajoutée qui pourrait combler ce manque. Mais que préférez-vous ? De longues heures où l’ennuie s’invite régulièrement ou bien juste 3 ou 4 heures pleines qu’on ne voit pas filer tellement on passe du bon temps, en famille ou avec des amis ? Moi j’ai décidé : après avoir passé un beau moment avec ma fille dessus, c’est un coup de cœur.