Test - The Escapists

«Liberté, liberté chérie !» , - 9 réaction(s)

Les portes s’étaient refermées derrière moi. Il fut difficile de me dire que mon horizon s’arrêterait désormais à ces murs défraîchis. Mais cette idée ne gangrena pas mon esprit bien longtemps. Je notais déjà instinctivement le nombre de gardes, la disposition des portes, la fréquence des rondes, l’emplacement des caméras. Je jaugeais mes compagnons de cellule pour fonder des amitiés utiles, j’évitais les matons difficiles, j’échangeais des infos, montais mon petit trafic. Aujourd’hui je suis prêt à lever les voiles. Tout est chronométré, huilé à la perfection, j’ai pris mon temps, de toute façon la précipitation ne mène qu’à l’échec. Demain je serai un évadé. Un évadé qu’ils n’auront jamais vivant.

Prison Break sans tatouages

Ne surtout pas louper l’appel du matin !

The Escapists nous plonge dans un univers carcéral en pixel art plutôt réussi. Techniquement, il propose le minimum mais arrive à le faire avec soin et proprement. Les musiques, elles, sont amenées à être très redondantes vu le temps que l’on passe son temps à faire les cents pas dans l’enceinte carcérale en cherchant un moyen de s’enfuir. Car le but du jeu est celui-là : fuir coûte que coûte des six prisons qu’il vous propose. Soit six niveaux de difficulté et autant le dire tout de suite, cela vous prendra énormément de temps ! Les développeurs de Team 17 n’ont rien fait pour nous faciliter la tâche. Un très rapide tutorial nous fait découvrir les bases du gameplay puis nous lâche dans notre cellule sans aucune autre indication. On est totalement perdu et on s’acharne alors à découvrir les possibilités que nous offre The Escapists.

Et ces possibilités sont très nombreuses. La journée carcérale est rythmée par des activités bien précises, l’appel du matin et du soir, les repas, les douches, les activités sportives, le travail au sein de la prison pour nous faire gagner quelques sous, le couvre-feu et bien sûr des plages de temps libre. Louper certaines de ces activités vous met directement dans le collimateur des gardes, qui ne se priveront pas de vous rosser ou de fouiller votre cellule. Être en bons termes avec les gardes vous protège aussi des attaques des autres prisonniers. Dans le cas contraire, ils ne réagiront pas. Car même de ce côté là, vous ne serez pas tranquille. Si vous vous entendez bien avec vos codétenus, ils vous proposeront de faire des affaires avec eux, de vous aider à rosser un garde ou un autre prisonnier.

On ne sait rien et on apprend au gré de ses échecs

Si vous vous entendez mal, ils chercheront souvent à vous battre et refuseront de vous vendre quoi que ce soit. Vous avez aussi la possibilité d’octroyer certaines faveurs pour vous faire bien voir auprès d’eux et gagner des sous. Mais ce relationnel ne vous fera pas sortir de la prison.

Ces taches ingrates rapporteront de l’argent indispensable à votre évasion

Et c’est là que ça se gâte. Dire que le jeu n’est pas généreux en indications est un euphémisme. On ne sait rien et on apprend au gré de ses échecs, sachant que ceux-ci nous font perdre tous les objets prohibés de notre inventaire, on sera bon pour tout recommencer à partir de zéro et certains objets comme les tournevis ou les limes ne se trouvent pas facilement. On ne peut sauvegarder que le soir, si l’on ne décide pas de tenter une évasion durant la nuit. Après quelques échecs on assurera toujours le coup en passant une journée à ne rien faire avant de mettre en œuvre notre fuite. The Escapists arrive à nous tenir en haleinne malgré l’âpreté de son gameplay et l’intransigeance de la préparation nécessaire à notre évasion.

Vraiment pas facile de sortir…

C’est le moment idéal pour creuser un tunnel en toute discrétion...

Il ne faut pas se fier à son look sympathique, The Escapists est un jeu nécessitant une grande méthodologie, un sens du timing et un temps de préparation importants. On peut entreposer beaucoup de choses dans le bureau de notre cellule mais il faut faire attention de ne rien y laisser d’illégal lors des fouilles. Perdre de précieux objets repousse d’autant plus nos perspectives d’évasion. On a toujours la possibilité de cacher certains objets dans la cuvette des toilettes mais même cette planque ne résistera pas à une fouille poussée de la cellule en cas d’évasion loupée. On peut utiliser certains objets tolérés pour fabriquer des armes ou des outils qui nous aideront à lever les voiles comme des pelles, des pioches ou des grappins. Pour ne rien arranger, chaque outil s’abîme lors de son utilisation. Notre lime peut nous lâcher en pleine découpe d’un grillage ! Et même si ce n’est pas le cas, il faut encore avoir les ressources physiques nécessaires pour le faire.

Notre personnage dispose de trois statistiques de base : la force qui détermine aussi notre endurance et notre capacité à nous battre, la vitesse pour semer les gardes et les autres détenus et l’intelligence pour fabriquer les objets les plus utiles. Notre personnage dispose aussi d’une barre de vie et d’énergie.

Lors des premières parties, on ignore totalement l’étendue des possibilités qu’offre le jeu

Chaque action lui coûte de l’énergie (couper un grillage donc, soulever de la fonte pour améliorer sa force, lire pour augmenter son intelligence, etc.) et la seule façon d’en récupérer est de manger, prendre une douche ou dormir. Dans certaines prisons il faudra se battre pour manger à sa faim ou résister aux conditions atmosphériques extrêmes de leur environnement.

La salle de sport est un endroit convivial... comme les douches !

The Escapists nécessite un temps d’approche et de compréhension de ses mécanismes très important, on peut même dire trop important. Lors des premières parties, on ignore totalement l’étendue des possibilités qu’offre le jeu et on a l’impression de tourner en rond, de ne pas avancer. On part sur des solutions trop compliquées, trop difficiles à mettre en œuvre. On ne sait même pas comment fabriquer certains objets que le jeu nous somme de réaliser pour masquer nos efforts. Cette approche est frustrante et réserve clairement le jeu à un public averti. Lorsque l’on arrive enfin à s’évader de la première prison, on prend alors plaisir à recommencer et à mettre en œuvre tout ce que l’on a appris, ce qui réduit énormément nos efforts et augmente drastiquement notre score final. On se rend même compte qu’il n’y a jamais une solution mais une multitude propre à chaque expérience de jeu. Ce qui donne aux six prisons de The Escapists une excellente rejouabilité.

Bilan

On a aimé :
  • Les possibilités offertes
  • L’originalité du concept
  • Notre première évasion après des heures d’efforts !
On n’a pas aimé :
  • L’apprentissage par l’échec totalement abusé
  • Tout perdre suite à une bagarre
  • Ne pas savoir quoi faire durant les six premières heures de jeu
Les portes du pénitencier vont à jamais se refermer

Si l’on n’est pas devenu allergique au pixel art, The Escapists nous offre une expérience originale et hypnotique. Comment peut-on s’évader d’une prison haute sécurité avec une seule montre dans sa poche ? Le concept est alléchant, intrigant, mais dans les faits il faudra réellement s’armer de patience et d’abnégation pour maîtriser les bases du jeu et parvenir à s’échapper de sa première prison. Les errements que l’on sera amené à suivre risquent de ne pas plaire à tout le monde et seuls les plus acharnés découvriront le réel potentiel du jeu. Jouer à The Escapists c’est un peu comme creuser un tunnel à la petite cuillère, en sortir fou de joie d’y être arrivé et recommencer pour se rendre compte que le grillage au dessus pouvait facilement se franchir. Avec The Escapists vous allez découvrir qu’une évasion, cela se prépare méthodiquement, scrupuleusement, méticuleusement durant de longues, très longues heures de jeu…

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The Escapists

PEGI 7 Violence

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Team 17

Développeur : Team 17

Date de sortie : 13/02/2015

Prévu sur :

Xbox One

9 reactions

Metanol

23 fév 2015 @ 15:33

Trop hardcore pour moi, c’est pas ca qui va m’aider à déstresser en rentrant du boulot.

Arcasky

23 fév 2015 @ 15:57

Juste pour savoir, il est traduit en Français ou pas ? :-)

Snake076

23 fév 2015 @ 16:16

@Arcasky sur pc la traduction est assez limite genre des phrases digne de google trad ^^ après sur console aucune idée.

kalud

23 fév 2015 @ 17:28

Certains point me font penser aux débuts de minecraft sur PC, quand tu chercher comment crafter en testant 1000 possibilité..En tout cas la trop de jeux à faire mais celui-ci va finir sur mon DD c’est sur !!!

Jarel

23 fév 2015 @ 17:52

>Metanol, détrompes toi ! Le jeu est plutôt tranquille et est plus frustrant que stressant. On y joue tranquillement par petites sessions, The Escapists arrive facilement à détendre malgré son côté jusqu’au boutiste.

> Arcasky le jeu est entièrement traduit en français et cette traduction est tout à fait correcte. Cela ne nuit en rien au plaisir de jeu.

Zelpp

23 fév 2015 @ 18:24

Je confirme sur One en tout cas la traduction est très correcte.

Stéphan

23 fév 2015 @ 19:43

Je vais ouvrir un kickstarter pour avoir les 4 € qui me manquent pour acheter le jeu durant la promo (spéciale Gold, je suppose ?).

Arcasky

23 fév 2015 @ 20:38

Merci de vos réponses, je me tate de le prendre car encore plusieurs jeux à terminer :-) Mais sinon une petite démo aurait été sympa :-) :-) :-)

Ricos79

27 fév 2015 @ 08:44

Me tente bien mais pas le temps de me consacrer à un tel bouffe-temps... Encore 3 jeux en attente que j’ai même pas commencé (Dying Light, Far Cry 4, Saints Row Re-Elected)