Je ne sais plus ce que je fais. La faim endort complètement mon bon sens et ma volonté au point de me faire oublier tout ce qu’il y a de mal dans mes actes. Et je mords… Mes dents s’enfoncent dans cette chair si douce, si juteuse, si délicieuse, laissant son liquide rouge s’écouler de ce corps sans défense. Sans vie. Et alors que State of Decay se lance sur ma Xbox One, la rage me fait mordre de plus belle dans le corps voisin, qui ne se doutait pas de son destin macabre. Ma frénésie et mon appétit ne s’arrêtent pas devant l’écran titre. Mes babines sont toutes collantes. Le bas de mon visage est désormais complètement rougeâtre. Je ne me reconnais plus devant ce miroir. Qui suis-je ? Est-ce là ma nouvelle nature ? Suis-je destiné à devenir cet être avide de cette chair et sans aucun contrôle sur l’appel de la faim ? Cette chose qui s’en prend à ces innocents pour se rassasier indéfiniment jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun ? Non ! Je ne serai pas cette espèce de zombie ! Je vais me nettoyer le visage et arrêter de manger les fraises volées dans le jardin de ma grand-mère ! Car j’ai le test de State of Decay sur Xbox One à finir d’abord…
On prend les mêmes...
State of Decay est une exclusivité Microsoft sortie il y a presque 2 ans de cela sur le Xbox Live Arcade. Malheureusement pour ceux qui s’en rappellent encore, le jeu était une véritable déception. Pour ceux qui ne s’en souviennent plus ou qui n’avaient pas lu le test, vous y découvrirez que le jeu était pavé de bonnes idées mais que ces dernières n’étaient pas abouties, ni même soutenues par une réalisation honorable à cause de la pauvreté visuelle et de l’abondance de bugs en tout genre. L’ensemble, combiné avec une histoire sans aucun intérêt et un charisme frôlant l’incident cardiaque, rendait l’investissement pour ce jeu vraiment peu recommandé. Malgré toutes ces tares, Microsoft a continué à soutenir le jeu développé par Undead Labs jusqu’à ce qu’il y ait deux extensions. Si la première qui propose un challenge infini très paresseux pourrait encourager des gens à se suicider tellement on s’y ennuie encore plus que dans l’histoire principale, la seconde, Lifetime, propose un nouvel environnement, de nouveaux personnages, une nouvelle histoire et quelques petites nouveautés pas inintéressantes. Malheureusement, toujours basées sur ces idées bâclées peu abouties.
Alors quand nous avons appris qu’une version Xbox One était prévue, y’en a un qui a commencé à flipper de devoir retourner dans ce cauchemar vidéoludique qui, contre vents et marées, a obtenu un certain succès commercial. Et flipper il a, car cette version Xbox One reprend le jeu de base et ses DLCs dans un énième portage du pauvre. Le titre est toujours aussi minable techniquement parlant, malgré une légère amélioration de résolution. Et bien que quelques bugs aient été retirés, le jeu en propose toujours une tripatouillée +4, n’oubliant pas -bien évidemment- de ramer fréquemment, de freezer par moments, tout en ayant un tearing fréquent. Déjà que pour de la 360, la pilule passait difficilement, pour de la Xbox One, c’est tout bonnement honteux.
... et on râle à nouveau !
Mais le plus honteux est que State of Decay n’essaie même pas de combler ses lacunes conceptuelles. L’IA alliée est toujours aussi pathétique, le journal d’évènements est toujours aussi bordélique, faisant que vous êtes lâchés sans une once de logique ou de soutien de la fameuse communauté que vous rassemblerez. Vous devrez, encore une fois, tout faire tout seul parmi cette bande d’incapables qui se laissera mourir de faim. Un allié sortira par exemple de l’enclos protecteur de votre base pour affronter au corps à corps 20 zombies au lieu de puiser dans vos réserves de munitions et continuer à tirer, alors que vous êtes assiégés par des dizaines et des dizaines de hordes et que tous les autres personnages sont occupés par d’autres assauts de leur côté. Pas de bol, c’était un perso important pour une quête annexe et il n’y avait pas grand-chose que vous auriez pu faire pour le sauver, si ce n’est mourir également et fragiliser le reste de votre groupe.
Vous l’aurez compris, vos alliés continueront encore et encore à se mettre dans des situations on ne peut plus pathétiques, juste pour vous offrir de quoi risquer votre vie inutilement pour des ressources que vous avez déjà collectées par paquets de 9000. Cette édition Xbox One n’offre rien de différent des cauchemars de la version 360, et encore moins une possibilité de jouer online tellement demandée et tellement justifiée par le concept même du jeu. Cet ajout n’aurait pas amélioré l’aspect technique, mais il aurait apporté cet aspect communautaire et viré cette IA totalement incompétente, apportant par là même un certain intérêt pour retourner sur ce titre de revenants qui n’aurait jamais dû revenir.