Les quelques mots que j’arrive à poser sur le clavier en ce moment sont hésitants. Mes doigts sont engourdis et mon esprit est tétanisé par la peur. Je crains pour ma vie et lutte contre une folie dans laquelle tout mon être tente de trouver refuge. Et pourtant, il me faut partager le terrible secret que je détiens. Un secret incroyable, impensable, une vérité terrifiante découverte au détour d’un simple clic de souris. Une page web totalement anodine à priori et pourtant montrant l’innommable. Je sais que je n’étais pas censé voir ce que j’ai vu et je sais maintenant qu’Il me cherche et qu’Il fera tout pour me réduire à silence. La peur a maintenant un visage : celui d’un lapin !
Le Chaud Lapin de l’Enfer
Ash est heureux. Il mène une belle vie, sans amour, sans soucis, sans problèmes. Il règne en maître sur l’enfer suite à cet accident accidentel qui a fait disparaître son pauvre père. Il ne faut pas se fier à l’apparence de lapin d’Ash, un lapin mort pour être précis, car derrière ses airs “choupinets”, il est un être diabolique, violent, sadique, méthodique, Martinique, politique et tout ce que l’on peut trouver en “ique” qui fait mal. Mais comme chaque lapin, Ash a une petite faiblesse, une faiblesse à laquelle il s’abandonne le soir après une dure journée de torture et de règne sans partage : il s’est trouvé une passion pour les canards en plastique. Malheureusement pour lui et comme toutes les têtes couronnées, il est un jour surpris par un paparazzi, et son vice caché se retrouve aux yeux et à la vue de tous sur le net. Les photos n’ayant que 100 vues, il se décide à partir au travers de l’enfer retrouver ces voyeurs pour les envoyer “ad patres” et récupérer les photos volées.
Hell Yeah ! est seulement le troisième gros jeu des studios Arkedo à qui l’on doit les très sympahtiques Nervous Brickdown (que je recommande chaudement) et Big Bang Mini sur DS, mais aussi les très agréables JUMP !, SWAP ! et PIXEL ! que l’on peut retrouver sur le canal indé de la xbox. Hell Yeah peut se vanter d’être le premier projet de grosse ampleur de ce petit studio Parisien voisin de Pastagames (le récent Rayman Jungle Run sur iOS et Androïd dont le test sera bientôt disponible sur Xboxygen).
On retrouve la patte graphique unique du studio avec ses couleurs chaudes et saturées, sa réalisation très propre et son ambiance sonore merveilleuse que l’on doit à Sylvain Hellio (beaucoup ?) et à Xavier Thiry (un peu ?) déjà à l’oeuvre sur les remarqués Jazz’s a Trump Journey (iOS) et Big Bang Mini.
Les pieds de Lapin dans le plat
Hell Yeah ! est un jeu a fort capital sympathie. La direction artistique est géniale, dotée d’un univers attachant et mignon qui distille avec soin exécutions sanguinolentes et passages hallucinés dans un univers cartoon fantasmagorique très imaginatif. Les premiers pas du joueur, ou plutôt ses premiers sauts de lapin sont assez déroutants, Hell Yeah ! commence comme un jeu de plate-forme, simple et efficace avec un petit double saut des familles puis semble prendre une toute autre direction lorsque notre petit lapin pas si sympa tombe sur son véhicule/scie circulaire qui l’accompagnera durant presque toute l’aventure. Ash alternera régulièrement entre les phases en véhicule surarmé et les phases de plate forme ou le joueur devra éviter les tirs et les adversaires. Hell Yeah ! semble à première vue être un jeu d’action aventure à la “Metroid” ou “Castlevania” période Symphony of the Night. Il n’en est rien. Alors que ces deux jeux jouissent d’un environnement ouvert laissant le joueur explorer à son gré un complexe immense, rempli de secrets et dont les profondeurs s’ouvrent suivant les objets, capacités qu’il récoltera au fur et à mesure, le fonctionnement de Hell Yeah ! est tout autre.