Trois fois plus de coups de godes violets dans la gueule !
Le point fort des Saint’s Row par rapport à la concurrence était le fun sans prise de tête. Ce troisième du nom ne déroge pas à la règle puisqu’on retrouve des dialogues toujours aussi percutants, des activités de barge (la fraude à l’assurance est toujours là, mes frères !) et bien évidemment des situations tellement nawakesques qu’on peut en perdre à force de rire. Malheureusement, on sent quelques petites coupures sur certaines activités, puisqu’ici ce n’est plus le score qui importe, mais le palier à franchir pour terminer l’activité en question. Un peu dommage de ne pas pouvoir continuer jusqu’à la fin du temps imparti pour faire fructifier son score et se la péter face aux voisins.
Côté coupures, on n’a plus la possibilité de s’acheter à manger ou de l’alcool pour le garder pour plus tard, l’exhibitionnisme n’est plus là (rassurez-vous le streaking l’est toujours) et des activités comme les tags ne sont plus de la partie alors qu’elles avaient bien une perspicacité à être présent puisque nous sommes dans une nouvelle ville. Une nouvelle ville plus jolie mais aussi moins grande que celle de Saint’s Row 2 et moins réussie il faut l’avouer. Les quartiers se ressemblent plus ou moins et on a perdu quelques magasins en cours de route. Le jeu a été simplifié pour se focaliser sur le fun et il en procure énormément !
Mais tout n’est pas si coupé que cela puisqu’en échange, nous gagnons de nouveaux types d’activités qui accompagnent les anciennes légèrement revues, comme l’escorte dans laquelle on retrouve l’escorte de prostituées et de leurs clients mais aussi l’escorte d’un... tigre ! Ce dernier aime rouler vite, mais bien, et vous le fera savoir si votre conduite ne lui plaît pas, à grand coups de pattes dans la tronche, vous faisant perdre le contrôle du véhicule. Vous aurez aussi l’opportunité de participer à plusieurs reprises à l’émission de télé du Dr Genki qui demande rien de plus que d’arriver à la sortie en glanant des bonus et en tuant des mascottes, le tout bien entendu commenté par deux gros barges.
A chaque activité accomplie, à chaque cascade, à chaque mission réussie ou même à chaque fait débile, vous recevrez du respect. Ce dernier indique votre niveau d’expérience qui, une fois certains paliers atteints, vous permettra de débloquer des améliorations (plus de vie, sprint amélioré, plus de munitions, amélioration de gang, d’armement, etc...) qu’il faudra ensuite acheter via votre téléphone portable pour pouvoir en profiter. Ce portable sert de menu de jeu. Vous aurez ainsi accès au GPS, mais également aux missions, aux bonus, ainsi qu’aux réseaux sociaux qui vous donneront l’opportunité de faire vos preuves dans l’assassinat et le vol de véhicules.
Trois fois plus de destruction et d’explosion de cul !
Le jeu propose un univers relativement grand et varié, même s’il s’avère moins vaste que le précédent Saint’s Row, et fin du fin, le jeu saura vous proposer quelques lieux qui changeront durant l’histoire, proposant quelque chose de différent (je vous laisse la surprise) bien dans l’esprit de la franchise. On est toujours partagé entre le plaisir que procure Saint’s Row : the Third et son contenu un peu moins pléthorique que celui de son grand frère. Alors, oui, le titre est plus beau, oui on peut frapper les autres gangs à l’aide d’un gigantesque gode violet, oui les armes et les missions sont toujours délirantes et bien pensées, mais le joueur de Saint’s Row regrettera sans cesse un oubli, un manque ou une disparition pas souvent remplacés.
La technique n’est pas en reste avec un titre un poil plus joli que le second, pour un résultat plus qu’honnête pour un titre ouvert de ce genre. On regrettera comme d’habitude les nombreux bugs de collision (voitures enfoncées dans la route), un clipping omniprésent et une IA de poisson rouge pour nos coéquipiers et nos adversaires (je ne parle même pas des passants qui ne sont là que pour être écrasés). La jouabilité proposée ne dépaysera pas trop les habitués, même si quelques menus réglages ont été effectués afin de s’accorder aux petits changements de cet opus, dont une esquive fort utile pour éviter les brutes (mais très mal placée). On pestera aussi toujours sur l’incapacité de notre personnage à sauter au dessus de certains murs ou à accéder à certains toits alors qu’il y arrive sans mal lorsque c’est prévu pour. Le monde ouvert de Saint’s Row the Third a ses limites !
La bande son est probablement le point qui pourra en décevoir certains. En effet, les dialogues aussi croustillants soient-ils -entièrement en anglais sous titré comme les autres Saint’s Row-, ne combleront pas le vide créé par la bande son du jeu, bien plus plate que celle du 2, qui était exceptionnelle. On laissera couler une petite larme sur la disparition des magasins de musique et des disques cachés même si les férus de l’exploration pourront récupérer des caisses d’argent, des lots de poupées gonflables et des sacs de drogue. Pour en revenir à la musique, la tracklist est beaucoup moins diversifiée en genre, mais pourra contenter un grand nombre de joueurs, peu exigeants, notamment avec des titres légendaires tels que “Holding on to a Hero” ou “You’re the best” qui, eux, mettront tout le monde d’accord. Toutefois, comparé à la tracklist du 2, où toutes les radios proposaient un vaste catalogue de titres de qualité aussi divers que variés, cela fait un peu juste.
Le online, lui, a sauté. Et oui, finis les affrontements de gangs ! Enfin, ce n’est pas forcément un mal si le code réseau était du même niveau que pour le 2. Il reste cependant toujours le mode coopération via Xbox Live qui propose de vivre l’histoire à deux -oubliez par contre le coop en écran splitté lui aussi porté disparu-. Vous avez également à disposition un mode Horde seul ou pas, qui vous demandera de tuer des vagues d’ennemis sous certaines conditions (temps, armement...) et faire le meilleur score. De quoi passer quelques dizaines de minutes, et encore, mais pas plus, puisque ce mode reste avant tout assez anecdotique face à la vingtaine d’heures de jeu scénarisé que propose le titre. Il aurait pu être, par exemple, intéressant d’avoir la possibilité d’effectuer des joutes d’épreuves avec des amis (les fameuses activités du solo) en dehors du solo, histoire de transformer le titre en party game de dingue. Le jeu dispose en sus d’un code pour jouer en ligne et propose/prévoit déjà de nombreux DLC. Ce qui pourrait presque nous faire croire à un jeu en kit. Presque.