L’univers du jeu vidéo s’est accaparé très tôt de celui des pirates essayant, parfois vainement, de reproduire les combats sanglants sur les mers des Caraïbes ou la recherche d’un trésor perdu sur une île oubliée de tous. Malgré les très nombreux jeux vidéo (plus de 200 à ce jour) existants, peu d’entre eux ont marqué d’une pierre blanche la grande histoire vidéoludique et les souvenirs des joueurs, si bien que l’univers de la piraterie semble totalement sous exploité en termes vidéoludique. Les amateurs de chasse au trésor et de duels au sabre garderont dans leur coeur le Pirates ! de Sid Meier (éternel précurseur), les géniaux Secret of Monkey Island, les originaux Zak and Wiki et Skies of Arcadia, pour les connaisseurs le mésestimé Galleon (cher à mon coeur) et toute une série d’adaptations de films plus ou moins réussis. La suite de Risen hisse le pavillon noir pour voguer dans les eaux troubles et sanglantes de la piraterie.
Du rhum, de l’or et pas mal de jambes de bois...
Pour mieux coller à son rôle, Risen 2 n’a pas fait dans la demi mesure et est venu vers nous avec deux jambes de bois, deux cache-oeil, deux crochets et un joli chapeau bicorne affublé d’une tête de mort surplombant deux tibias entrecroisés. A défaut de faire très pirate, Risen 2 fait de la peine à voir et à jouer. Plus beau que le premier Risen qui était déjà une sacré purge au niveau technique, il échoue sur les grandes lignes n’arrivant pas à proposer une aventure sans tearing monstrueux, sans gros ralentissements intempestifs, sans textures baveuses -littéralement dégueulasses-, sans bugs en tout genre avec dans le désordre bugs, sonores, bugs de collision, IA aux fraises, ennemis invisibles (pas souvent heureusement), pop up omniprésent et bouton d’attaque qui ne répond plus. Autant commencer par ces écueils techniques pour avertir les allergiques du moindre bug que Risen 2 ne sera pas un jeu pour eux, vraiment pas. Risen 2 ne sera pas non plus un jeu pour les myopes ou des joueurs ayant une petite télé, il est entièrement doublé dans un anglais correct mais sous-titré à l’aide d’une police minuscule.
Après quelques heures de jeu, on ne peut que constater l’étendue des dégâts et avoir mal, très mal en pensant aux développeurs de Risen 2 qui ont dû voir leur production portée n’importe comment sur console par des tacherons (curieusement les mêmes qui sont déjà responsables de la version Xbox de Risen). Pour espérer vendre plus de jeux, il va falloir penser à investir dans un portage de qualité ce qui n’est pas le cas de ce Risen 2. Car malgré la faillite technique de ce jeu d’action-rpg, force est de constater qu’il regorge de bonnes idées et que l’aventure qu’il propose vaut largement d’être vécue et saura trouver auprès des amateurs de piraterie une place de choix dans leur collection de jeu vidéo.