Cette même accessibilité exagérée se retrouve dans les dialogues, nombreux, mais n’offrant que très, très rarement le choix au joueur. A la limite, ils auraient été remplacés par des cinématiques que cela n’aurait pas changé grand-chose. Le système de quête répond à la même logique. Elles sont en quantité respectable, mais se trouvent obligatoirement, sans le plaisir de croiser une quête au détour d’un chemin ou d’un dialogue. Elles se succèdent ainsi les unes après les autres, plus comme un copier-coller que comme des éléments s’intégrant dans une narration générale.
On peut dérouler l’ensemble du jeu sur cette ligne : tout est simplifié. Ce n’est pas forcément un mal, mais les développeurs sont juste allés un peu trop loin, confondant l’accessibilité et le jeu prémâché. La maniabilité est donc celle d’un jeu d’action, avec les touches utilisées astucieusement pour se battre à l’épée, à l’arc ou avec les quelques sorts disponibles. Et si on trouve ça trop difficile, un système de lock permet de faire pratiquement tout le jeu en appuyant juste frénétiquement sur les boutons. La progression du personnage, au gré des niveaux passés, reste bien limitée, et il est très probable que les avatars de 80% des joueurs aient les mêmes caractéristiques.
En confondant accessibilité et simplification, les développeurs ont oublié qu’un jeu de rôle de ce type fonctionnait en grande partie sur la sensation que le joueur a de vivre une histoire, d’en être un élément important, et de pouvoir faire ce que bon lui semble.
PC de 2003
Malheureusement, ce n’est pas la réalisation de l’ensemble qui va rattraper le coup. Si les screens peuvent laisser une bonne impression, malgré le vide de trop de décors et des textures très inconstantes, dès que ça bouge on déchante très vite. Ainsi, on hésite sérieusement à dégainer son épée, tant cela provoque un ralentissement systématique, même quand il n’y a pas grand-chose d’affiché. Dans cette triste logique, l’animation manque de fluidité et fait penser à ce qu’on avait l’habitude d’avoir sur PC il y a un petit paquet d’années.
Pourtant ce n’est pas vilain. Banal, avec peu de caractère, mais pas vilain. On oubliera vite quelques choix artistique à côté de la plaque, comme un rendu des ombres étrange qui donne l’impression que les couleurs ont été appliquées grossièrement par couches opaques. C’est au niveau du son que le jeu s’en sort le mieux. Si les musiques ne resteront pas dans les mémoires, elles ont le mérite de ne pas gâcher ce qu’il y a à l’écran. Au niveau des dialogues, bien que quelques acteurs semblent peu concernés par ce qu’ils déclament, le niveau est plutôt correct. Personne ne recevra d’Oscar, mais on ne se plaindra pas non plus d’avoir à faire à un de ces doublages risibles trop fréquents dans le monde des jeux vidéo. C’est déjà ça.