Des Donjons, des monstres, mais pas de sièges dans ce hack’n slash rôliste dont l’inspiration évidente est le bon vieux Diablo. C’est un style inhabituel sur consoles, le dernier essai concluant en date étant Sacred 2, et cette rareté est ce qui va forcément attirer le joueur amateur, sevré de découpage à la chaîne en 3D vue de haut. Sous son habillage d’heroic fantasy classique, voyons si Dungeon Siege 3 en a dans le ventre…
Entre le marteau et l’enclume
Le Royaume d’Ehb est un endroit tout sauf calme. Depuis la mort du Roi, c’est un affrontement permanent entre les autorités légales et Jeyne Kassynder qui grignote petit à petit du terrain en faisant régner son autorité par la force. C’est la Légion, traditionnellement au service du royaume, qui est accusée d’avoir abattu le souverain, et cette rumeur sert parfaitement les objectifs de Kassynder. Pourtant ils n’y sont pour rien, et Odo, dernier survivant de la Légion, cherche à réunir leurs descendants afin de reformer une force de frappe qui sauverait le royaume de cet état de guerre. Pas de chance, vous êtes un de ces descendants.
Alors que vous arrivez en retard au regroupement, vous ne trouvez que des cadavres…De toute évidence, une embuscade a été tendue. Vous croisez tout de même trois autres rejetons de la Légion, et avec l’aide d’Odo, vous allez écrire l’histoire…
C’est une histoire classique qui nous est proposée, mais elle a l’avantage d’être bien menée et correctement racontée, ce qui fait que même si les surprises narratives ne sont pas nombreuses, on a vraiment envie d’en connaître la fin. Au début du jeu, on a le choix d’incarner Lucas, un guerrier spécialiste de l’épée, Reinhart, magicien de son état, Anjali, femme pouvant se transformer en créature de feu, ou bien Katarina, experte des armes à feu. Il n’est pas possible de caractériser son personnage, mais ceux-ci sont suffisamment différents pour réellement influer sur le gameplay. Entre des phases de dialogues bien écrits, mais joués de façon incroyablement inégale en français (certains doubleurs sont plutôt bons, d’autres sont tellement à côté de la plaque que cela en devient drôle), on passera surtout son temps à aller d’un point A à un point B en dégommant tout ce qui passe et en accumulant objets et expérience, le plus souvent accompagné d’un des descendants de la Légion, correctement dirigé par une IA tout à fait acceptable.
L’art du combat
Toutes les caractéristiques classiques du jeu de rôle se retrouvent dans Dungeon Siege 3. Ainsi, on a très vite un inventaire très fourni, et il va falloir composer avec un équipement qui influera fortement sur les caractéristiques, suivant l’arme ou l’armure choisie. Dommage que cela ne se traduise pas visuellement, notre personnage ayant toujours le même aspect. On gagne en expérience, et donc en niveaux, ce qui permet de glaner des points à dépenser pour débloquer de nouveaux pouvoirs, ou bien pour les améliorer. Si cela permet de choisir quelle direction on veut donner à son personnage, l’arborescence des compétences et pouvoirs reste cependant limitée, puisqu’à la fin du jeu on aura de toute façon tout débloqué. Cela étant, les pouvoirs, variés et différents pour les quatre personnages, donnent la possibilité d’aborder les affrontements comme on le souhaite. Car c’est bien là le cœur du jeu : la baston contre de nombreux ennemis. Pas aussi nombreux que dans d’autres jeux de ce style, mais par contre sacrément coriaces. Pas question de foncer dans le tas en bourrinant, c’est l’échec assuré, il va falloir être stratège. Cela tombe bien, le gameplay se révèle particulièrement riche. Il faudra d’ailleurs un certain temps avant de bien maîtriser son personnage. Celui-ci dispose de deux postures de combat (en gros au corps à corps et à distance) auxquelles sont associés différents pouvoirs d’attaque ou de défense. Il faudra donc bien connaître ses pouvoirs et passer d’une posture à l’autre souvent, tout en esquivant les assauts ennemis. Une mécanique de jeu relativement complexe, mais qui laisse la place à une grande progression et qui permet de faire face à une adversité accrocheuse sans être décourageante. C’est particulièrement vrai contre les boss qu’il faudra aborder en réfléchissant un minimum à la meilleure façon de les affronter. Comme dans tous les jeux du genre, on n’échappe pas à une action répétitive qui peut devenir lassante, mais on retire une vraie satisfaction en constatant nos progrès, et le résultat est plutôt distrayant.