Seulement voilà, le superbe level design a lui aussi été oublié en chemin, et ça, c’est nettement plus problématique. Forever aurait pu tenter un revival old school, ce qui en aurait fait un titre original, mais en lieu et place, c’est une succession de courts niveaux blindés de toutes les scories des fps actuels qui nous est proposé. Il y a plein de scripts, mais ceux-ci sont loin du niveau de maîtrise des jeux modernes. Et surtout, on se retrouve dans un schéma de couloirs tristounets, ceux-ci s’ouvrant de temps à autre sur des zones plus vastes forcément synonymes d’arènes d’affrontement. Les tentatives de variété (passages plus orientés plates-formes, véhicules, tourelle) n’y changeront rien, l’envie de découverte de la map de Duke Nukem 3D laisse place à une triste linéarité qui ferait passer les Modern Warfare pour des champions de l’environnement ouvert. C’est sans passion qu’on avance pendant la douzaine d’heures nécessaire pour arriver à la fin du jeu, les séquences banales s’enchaînant les unes après les autres. Ce n’est tout simplement pas bien.
On passera rapidement sur le jeu en ligne, limité à 8 joueurs, qui propose dans des modes de jeu classiques des cartes pas si mauvaises que ça, mais qui s’auto-élimine avec le faible nombre de participants possible et surtout avec un lag qu’on a pas l’habitude de voir sur le Xbox live.
Dans ton cul, Duke ?
Et pourtant, le jeu a un certain charme, et on peut prendre plaisir à aller jusqu’au bout. Comment est-ce possible ? Parce que c’est Duke ! L’arsenal disponible est toujours aussi efficace, et il y a même quelques bonnes idées, comme celle de remplacer la barre de vie par une barre d’ego qu’on peut augmenter en s’admirant dans la glace ou en faisant de la gonflette.
Mais surtout…C’est Duke ! La véritable réussite (malheureusement la seule) du jeu est d’avoir parfaitement capté le personnage et la tonalité de l’époque. On a donc droit à des dialogues absolument savoureux, y compris dans une très bonne vf (avec Duke joué par le doubleur habituel de Schwarzie), d’une grossièreté et d’une vulgarité inventive fantastique. Impossible de rester de marbre en jouant, et plus d’une fois on se retrouve à ricaner bêtement face au délire des dialogues et des situations. La violence gratuite et spectaculaire est également de la partie, totalement assumée par un Duke qui s’éclate à buter tout ce qui passe à portée de main. Mieux, aucune concession n’est faite au triste politiquement correct habituel, et le sexe est de la partie, avec des bimbos bien roulées et un Duke qui s’éclate à se distraire avec tout ce qui passe à portée de…euh…je vais devoir être politiquement plus correct que le jeu. Les références sont nombreuses, et toujours bien vues (par exemple à Halo), ce qui est loin d’être évident tant la parodie est quelque chose de difficile à manier. Pour le joueur, c’est une vraie sensation de liberté, la possibilité de ne pas être pris pour un ami des militaires ou pour un jeune crétin qui doit être protégé de l’impolitesse et du sexe ! C’est tellement rare que cela en est jouissif.