Avec le passif glorieux de la série, les espoirs placés dessus et ses promesses, Medal of Honor est un cas épineux. Non seulement par sa cible, sa technique, ses inspirations, son but et sa concurrence, mais aussi parce qu’il souffle le chaud et le froid tout au long de sa découverte. Pourtant ne nous méprenons pas, en l’état MoH aurait pu être un excellent jeu… si nous étions en 2007. Rapport de situation d’une opération militaire qui avait pourtant tout pour réussir.
Revue des troupes
Ces dernières années, on a pu voir un revirement profond de certaines grandes séries abandonnant la sempiternelle période de la Seconde Guerre mondiale pour situer leurs événements dans un contexte plus actuel. Certains jouent la carte de la fiction totale, EA a décidé avec Medal of Honor de partir sur quelque chose de complètement actuel et réel : la guerre en Afghanistan. Voilà leur credo pour cette renaissance de la série ancestrale : réalisme ; aussi bien visuel que militaire en promettant de suivre de vrais soldats, dans des opérations aussi réalistes que possible. Une ode au guerrier moderne, prêt à se sacrifier pour sa cause et sa patrie. Alléchant quand on sait que la seule véritable simulation militaire réaliste en FPS sur console est le sympathique mais non sans défaut Operation Flashpoint : Dragon Rising.
Dans cette optique, EA sort l’artillerie lourde pour convaincre : développement du jeu séparé, deux développeurs et deux moteurs graphiques, Danger Close (ex-EA Los Angeles) pour le solo avec une version hautement modifiée de l’Unreal Engine 3, et pour le multijoueurs : DICE, responsables entre autres des Battlefield et plus particulièrement des Bad Company avec leur Frostbite Engine. On frise le saignement de nez en se rappelant les prouesses auxquelles DICE nous a habitués, ajouté à la volonté de EA de produire quelque chose de réaliste. Imaginez ça, un FPS militaire ultra-réaliste avec destruction des décors, de quoi faire frissonner de plaisir même Margaret Thatcher.
Histoire d’enfoncer le clou, le jeu nous promet de suivre l’élite de l’élite, reléguant les célèbres Forces Spéciales au rang de chaton : le Tier1. Cette unité regroupe donc les meilleurs soldats (barbus) qui puissent exister, de quoi nous promettre des réjouissances dignes de ce nom tout au long de l’aventure. De véritables soldats d’élites ont même été consultés pour donner encore plus de véracité aux actions et combats que le joueur devra réaliser dans le jeu.
Qu’est-ce qu’on aurait pu demander de plus ? Beaucoup en fait.