Paris, 2084, les souvenirs s’échangent, s’effacent, et semblent pouvoir être modifiés... Et la révolte gronde : les « Erroristes », qui forment un mouvement de rébellion contre le géant Memorize (sorte de global company et véritable banque de données massive de souvenirs), sont plus que jamais déterminés à en finir avec ce monde à la pointe de la technologie et les abus inhérents à ces découvertes. Nilin, l’héroïne de cette aventure, se retrouve au cœur d’une intrigue à base de manipulations et révélations en tout genre, avec un gros paquet de questions existentielles à la clé.
Trou de mémoire
L’histoire de Remember Me nous plonge au cœur d’un futur en déclin, gangréné par une invention révolutionnaire, censée changer pour toujours la face du monde - et en bien ; evidemment, comme le résume très bien le célèbre adage : « l’Enfer est pavé de bonnes intentions ». Car dans ce futur à la pointe de la technologie, les inégalités n’ont jamais été aussi marquées : la richesse des individus n’est plus un souci pécunier dans ce futur utopiste, car les plus miséreux sont ici pauvres d’esprit, tout simplement. Une caste supérieure s’est mise en place, aux dépens des plus faibles qui errent dans les souterrains de Paris. Cette population « néo-bourgeoise » vit à l’abri de ces âmes en peine, semblables à des coquilles vides (nommés Leapers), et est protégée par un système de sécurité efficace (composé essentiellement de drones) mais surtout grâce à la forteresse de la Bastille qui emprisonne un maximum de réfractaires au système parmi lesquels de nombreux Erroristes, dont l’entreprise est de réduire à néant l’influence du géant Memorize.
Notre histoire commence ici. Nilin, une chasseuse de souvenirs amnésique se retrouve enfermée à la Bastille, prête à subir un effacement encore plus profond de la mémoire, lorsqu’un personnage véritablement au centre de l’intrigue va l’aider à s’échapper, et lui proposer de s’associer à lui pour renverser le cours des choses.
Cette aventure présente un aspect original de la SF avec un sujet comme la mémoire, déjà abordé dans quelques œuvres mais bien moins dans une œuvre vidéoludique à proprement parler. L’exercice avec Remember Me est parfaitement maîtrisé si l’on considère que c’est le scénario qui est ici au service du jeu. Semblable au déroulement d’une œuvre de K. Dick par exemple, le joueur est directement placé dans son aventure, sans qu’il nous soit donné plus de détails sur le personnage.
Ce futur proche, jouit de nombreuses innovations et technologies, sans que nous soient expliqués leur fonctionnement ou leur origine. Car bien qu’étant un pur sujet de science-fiction, ce ne sont pas les détails ni les prouesses du futur qui marqueront le joueur mais l’évolution de ses personnages et c’est en ça que l’on peut associer le scénario à une œuvre de K. Dick (auteur de ‘Blade Runner’, ‘A Rebrousse Temps’ ou bien encore ‘Total Recall’…). Notre Héroïne, Nilin, est en proie à de lourdes questions existentielles, dues au fait d’avoir perdu sa mémoire ou plus précisément d’évoluer dans un monde où cette mémoire ne semble jamais acquise. Le scénario réserve même quelques surprises et rebondissements bienvenus car sans trop en dire, on pourra néanmoins vous dévoiler que Nilin est liée à de sombres secrets… oui !