Le prologue du jeu se présente tel un film, avec le déroulement du générique en introduction et la présentation de l’équipe créative du jeu. Cet aspect cinématographique collera au titre tout le long de votre aventure grâce, d’une part, à un système de gestion automatique de la caméra parfaitement réglé, qui ne laisse au joueur que de rares occasions de se perdre ; et d’autre part, grâce à une mise en scène minutieuse, qui met de vastes décors variés au service d’un environnement dynamique et vivant. Les lieux et places de Remember Me sont parsemés de détails pour qui y prêtera attention. Les Parisiens eux-mêmes pourront reconnaître le tracé de certaines lignes de métro !
Seul regret, la « population » qui compose ces décors est plus souvent faite de gens à l’agonie ou bien d’automates réglés sur leurs tâches ménagères, finalement pas très vivants… On regrette évidemment ce manque d’interaction avec cet univers dans lequel on évolue tant il reste intrigant, et c’est finalement ce côté film qui pêche ici : on est constamment guidé et il est quasi impossible de se perdre, si bien que l’aspect exploration serait presque futile si l’on y avait pas déposé des « upgrades » , ces fameux objets qui permettent d’augmenter vos performances, à quelques pas seulement du circuit tout tracé de votre aventure. Bien que le scénario soit étoffé et riche en rebondissements, Remember Me se boucle très vite : à peine une dizaine d’heures de jeu. Et du fait de la qualité de la narration, ça semble encore plus rapide, un comble ! Une deuxième partie permettra certainement de récolter les dernières upgrades cachées du jeu mais même en comptant les divers galeries d’images déverrouillables, cela demeure bien mince en regard du prix d’un jeu neuf.
L’effaceuse
La progression dans le jeu reste donc toujours très linéaire : bien qu’on ait à faire à un environnement vaste, toujours en mouvement et fourmillant de petites animations disséminées çà et là -et même si paradoxalement le fameux « effet couloir » ne se ressent jamais ici- nos déplacements se réduiront très vite à suivre une trajectoire toute tracée, tant l’environnement manque de différents objets interactifs. Une sorte de GPS intégré vous indique toujours la direction à suivre, les lieux à atteindre, mais toujours de façon subtile, ce qui nous empêcherait presque de faire passer ce côté dirigiste de Remember Me pour un défaut.
Un des plus grands attraits du jeu, en plus de son univers graphique, sera les phases de remixage de la mémoire. Plongé dans un souvenir en particulier, vous serez capable d’interagir avec certains objets si vous avez l’œil assez vif pour les repérer. Certaines actions ne satisferont pas le but espéré et il faudra choisir judicieusement quels objets activer, certains pouvant entraîner d’autres futurs… Un attrait certain car fort bien intégré au jeu, au scénario mais également grâce aux commandes bien pensées, mais dont les occurrences se comptent sur une main dans tout le jeu ! Inutile de le cacher, c’est une petite déception : on aurait adoré participer à plus de séquences de ce genre.
Le gameplay du jeu peut être divisé plus simplement en deux parties : l’une correspondant aux phases de progression/infiltration très semblables en certains aspects à Assassin’s Creed par exemple (mais un poil différente au niveau des commandes du personnage) où il s’agira également de pirater ou voler des souvenirs à distance ; et l’autre désignant les phases de combat. Celles-ci seront nombreuses et viendront souvent ponctuer votre progression, par vagues successives. Le système de combat repose sur le principe des combos : vous débloquerez ces combos au fur et à mesure de votre progression et chaque coup peut avoir un effet différent (puissance, regain de vie, gain de temps). Chaque combo est personnalisable via une interface du menu pause, qui permet d’apporter un aspect plus stratégique au titre et qui permet aussi de ne pas rester bloqué trop longtemps devant une difficulté : essayer différents enchaînements de combos vous garantira d’arriver très vite au bout du jeu.
Enfin, plusieurs pouvoirs (au nombre de 5) viendront vous aider pour les combats les plus difficiles. L’invisibilité ou encore le piratage d’IA vous permettent, en combat, couplé aux différents combos choisis, de rendre votre personnage surpuissant. Ces pouvoirs sont tous aussi variés que le type d’ennemis à affronter mais montreront leur véritable potentiel pour les dernières missions uniquement : une fois tous découverts et contre une unité composée de plusieurs types d’ennemis (humains/drones…), les combats s’avèrent terriblement jouissifs et peuvent véritablement donner du fil à retordre, entre deux phases de voltige. Dommage évidemment que ces sensations de jeu ne se ressentent qu’à la fin du jeu, mais la façon d’aborder l’histoire de Remember Me démontre qu’il en est de toute façon mieux ainsi.