C’est dans la presque droite lignée des Prince of Persia qui ont fait les beaux jours d’Ubisoft qu’est sorti il y a tout juste deux ans Assassin’s Creed premier du nom. Vite attendu avec une ardente impatience par tous les fans, nombreux ont aussi été ceux qui ont vu leurs attentes déçues, la faute principalement à une répétitivité exacerbée par un schéma inlassablement redondant du parfait assassinat du petit assassin. Restaient des qualités indiscutables au jeu qui dépotait quand même sa race techniquement et instaurait tout de même des bases solides aux suites qu’il annonçait sans détour. Aujourd’hui, l’attente touche à sa fin, et le petit dernier de la famille se pointe la fleur entre les dents. Comme beaucoup de gens l’attendent de pied ferme avec les inévitables questions “Est-il aussi répétitif que le 1er ? Est-il aussi peu varié ? Est-il toujours aussi pauvre en termes de scénario ?" avec l’espoir d’entendre un simple « non », je vous propose un test spécial « n’est pas » !
Assassin’s Creed 1
Assassin’s Creed 2 N’EST PAS Assassin’s Creed 1, et ce pour plusieurs raisons, autres que le titre bien évidemment. La première, l’histoire ne se situe plus à la même époque. La deuxième, les toits de Venise et de Florence sont autrement plus sexys que ceux d’Acre & co., et les ruelles sombres d’Italie vous mettront dans l’ambiance bien plus que n’ont jamais pu le faire les chemins du 1er volet. Enfin, la troisième notable, et la majeure pour vous, lecteurs, les possibilités ont changé : dans le 1er opus, on se contentait de recevoir des ordres du vieux barbu dans la base des hachachin, d’aller à une ville, de récolter des indices de 3/4 manières différentes, de chercher l’accord du rafik puis d’aller tuer notre cible. Peu de variations, et c’est bien ce qui a plombé le jeu. Ubisoft a entendu vos critiques mes frères, et nous livre là un jeu bien plus scénarisé. D’une part, les quêtes annexes ne se limitent plus à trouver des drapeaux sans intérêt, fanfaronner sur les toits contre le chrono ou corriger de vils faquins, et on aura désormais pléthore de choix devant nous : partir à la recherche des pages du codex (bien que cette quête au semblant facultatif devienne incontournable par la suite), des médaillons dans les tombes d’assassins afin de débloquer l’armure d’Altair, de plumes pour la mère d’Ezio (rejoignant un peu les drapeaux du 1er…) ou encore la gestion de sa ville pour la faire prospérer (ça reste simpliste, ce n’est pas non plus Sim City hein). Il en va de même pour les missions annexes qui ont été enrichies : après les quelques possibilités laissées dans le premier opus (courses sur les toits, assassinat de personne, …), on a désormais droit à des défis choisis (assassinat, correction de mari infidèle, course, livraison de message) ou des évènements inattendus (attraper un messager au service des Borgia pour lui voler son argent ou récupérer le sien auprès des voleurs) qui pimentent toujours plus la vie au sein des cités. Autant d’à-côtés qui enrichissent très largement le jeu et rompent net avec le sentiment de répétition qui aurait pu s’installer. Gros bémol tout de même avec le retour pas du tout attendu des sempiternels points d’observation : 66 tours à escalader, ça permet, certes, de profiter du paysage, mais on se serait contenté de bien moins !
Bien sûr, ça reste Assassin’s Creed, on tue du vilain à tours de bras, mais l’enchainement des assassinats est suffisamment bien amené pour qu’on n’ait pas souvent l’impression de chasser de pauvres brebis égarées qui n’attendent qu’à être occises. Tout au long des quatorze chapitres, pour une durée de vie largement raisonnable (une bonne 15/20aine d’heures de jeu) mais une rejouabilité moindre, seules les premières missions pourront en rebuter quelques uns, mais elles participent à l’établissement de l’intrigue pour une suite du jeu qui va tambour battant. Le tout reste évidemment tourné autour des mêmes tâches (courses, tuer des gens, en délivrer d’autres, suivre des cibles, …) et on s’étonnera de l’impossibilité d’y aller à la douce la plupart du temps, tant les gardes ont le regard affuté (et l’ouïe bizarrement bouchée), notamment à cause de l’impossibilité de se cacher.
Cependant, le scénario est ici suffisamment solide pour crédibiliser les meurtres : tout va bien dans le meilleur des Mondes à Florence dans votre famille réputée, papa est banquier et les deux fils les plus âgés se la coulent douce à culbuter les donzelles et à se bagarrer contre la famille rivale, jusqu’au jour où papa et vos deux frères sont condamnés à mort et pendus sans réaction possible. En bon italien, vous, Ezio, cherchez vengeance, et de fil en aiguille vous vous imbriquerez dans un engrenage qui s’il n’est pas complexe en soi, le deviendra quand on multipliera les noms italiens à foison. Seul un restera gravé : celui de votre oncle qui vous aidera au tout début de l’aventure : Mario. Car oui, « It’s meeee Maaarrrio ! ».