Stairway to Heaven
A l’instar de son grand frère, Assassin’s Creed 2 N’EST PAS un jeu avec des escaliers. Votre avatar se déplace exactement comme son ancêtre : marche, course, sprint, saut de toit en toit, … mais il sait désormais marcher vite, s’accrocher aux lanternes pour prendre un virage en l’air et nager (il était temps !).
Côté combats, pas vraiment de changements malgré les nouvelles armes intégrées au jeu. Vous aurez droit aux dagues, épées longues, épées à deux mains, haches, lances, masses, couteaux de lancer, bombes fumigènes et l’inévitable lame de l’assassin, que vous pourrez enduire d’un poison et transformer en pistolet, et qui voit ses possibilités accrues : double assassinat et assassinat depuis une cachette par exemple. Le combat au corps à corps a été amélioré et les mouvements sont devenus vraiment jouissifs, si bien qu’on abordera parfois les affrontements à mains nues rien que pour désarmer les adversaires coriaces avant de retourner leur propre arme contre eux. Les animations sont un vrai régal, mais demeurent malheureusement desservies par un système de combat qui n’a que peu changé et restera trop facile : on se protège indéfiniment, on pare, on esquive, et au final les affrontements sont souvent spectaculaires mais rarement difficiles, même contre des similis de boss, et pourront paraitre répétitifs à force.
A l’inverse, les moyens d’échapper aux gardes ont été enrichis : fini le cache-cache sans fin pour voler vers l’insouciance, il faudra aller loin pour les semer, et surtout faire baisser son indice de recherche pour éviter d’être agressé à chaque rencontre (en enlevant les posters, en soudoyant les crieurs publics, en tuant un rapporteur). Pour se cacher, les bancs, le foin et les cabanes sur toit sont toujours disponibles, mais on ajoute au tout les puits, l’apnée sous l’eau, et les groupes de personnes quels qu’ils soient (plus seulement les moines). En parlant de groupes, dites adieu aussi aux donzelles à sauver pour avoir l’aide de ses frères par la suite, désormais tout se monnaie : prostituées, voleurs ou guerriers. Chacune de ces factions pourra vous suivre et les guerriers vous aideront durant les combats quand les prostituées/voleurs pourront être envoyés pour distraire des gardes et vous laisser le champ libre, enfin un peu de subtilité dans un monde de brutes.
En dehors de ça, le gameplay reste grosso modo le même, et le personnage se manipule avec aisance...quand il ne saute pas dans la mauvaise direction vous faisant perdre la moitié de votre vie.
Laisse les gondoles à Venise
Assassin’s Creed 2 N’EST PAS un jeu avec des chansons de Sheila et Ringo. Les musiques, très discrètes soutiennent parfois l’action avec brio, mais sont trop souvent trop tamisées pour vraiment transporter le joueur, alors qu’un tel jeu s’y prêtait largement. Côté doublages, les dialogues mêlent avec un résultat assez moyen le français et des bribes d’italien qui passent parfois assez mal, l’impression qu’elles sont surjouées empêchant alors d’y croire vraiment. D’autant plus que les passages, les ruelles, les rues passantes, les diverses places et les monuments participent à créer une atmosphère vraiment plaisante et immersive, qui aurait largement mérité un appui sonore plus perceptible.
Si l’ambiance a été améliorée grâce aussi à un système de boutiques qui permettent une certaine customisation du personnage, Assassin’s Creed 2 n’en est pas non plus devenu un RPG pour autant, les échoppes du forgeron, du couturier, du peintre ou du médecin proposant au final un choix assez limité de possibilités et l’ambiance n’atteignant pas non plus des profondeurs insoupçonnées. Mais ajoutées aux diverses missions et quêtes annexes mentionnées plus haut ainsi qu’aux protagonistes plus ou moins charismatiques que rencontre Ezio, elles rendent la vie au sein des cités et la trame principale bien plus crédibles, surtout par rapport au premier volet de la série. Toujours dans le même esprit, le jeu sera moins coupé par les interludes dans le laboratoire avec le docteur à la barbiche et l’assistante un peu ralentie, et seront cette fois-ci suffisamment utiles pour ne pas être vues comme intrusives. Mieux, elles seront même plutôt intéressantes ! Sans divulguer quoi que ce soit de l’intrigue qui avait été lancée tardivement dans Assassin’s Creed premier du nom (ce que recherchent vraiment les templiers et pourquoi Desmoned se retrouve dans l’Animus), on a droit à la suite de cette histoire majeure (l’histoire de Desmond qui incarne Ezio pour revivre ses souvenirs) que vers la fin du jeu, une nouvelle fois, mais cette fois, on apprend pas mal de choses, et c’est plutôt encourageant pour la suite. Il n’est pas dit que tout le monde aimera la tournure que prennent les choses cependant.
Ugly Betty
Assassin’s Creed 2 N’EST PAS laid. En effet, s’il y a un reproche qu’on peut difficilement tenir contre le jeu, c’est bien celui de la technique : les graphismes ont été légèrement améliorés depuis le premier opus qui promettait déjà, la distance d’affichage des décors est énorme, certains effets sont magnifiques (le jet de sable et surtout l’eau sur le costume d’Ezio), les animations sont superbes, l’alternance jour/nuit est bien fichue, et le tout reste très fluide. Néanmoins, outre des traits de visage parfois vraiment étranges, on notera la présence de clipping sur les personnages dans les villes, et encore plus à cheval. Ca reste tout de même très honnête et ne gêne en aucun cas l’expérience de jeu. En revanche, plus gênants, bien que rares, les murs invisibles ou les bugs de collision. Toujours pour rester dans le gênant, les lenteurs lors de la navigation sur la carte et la rapide complexité de celle-ci (beaucoup d’icônes et pas de couleurs pour les différencier) rendent l’écran des cartes assez difficile à lire au début. Il en est de même pour les QTE qui apparaissent sans crier gare : aucun signe qu’il va falloir appuyer sur un bouton, juste un message discret avec « appuyer sur … », avec pour résultat le plus souvent du temps un ratage total parce qu’on avait lâché la manette ou oublié qu’il pouvait y avoir des QTE (tant ils ne sont pas réguliers au fil du jeu).